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Monologue du pauvre pantin

Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6)

Et dire que je rêve après ce bout de chair,
      Ce hideux caroncule...
On jurerait qu’il m’est précieux, qu’il m’est cher...
      Enfin, c’est ridicule !

Et dire que j’aspire à goûter, à sentir
      Comme il enfle et parade,
Que j’en suis bouche bée lorsque, sans repentir,
      Il lance sa tirade...

Et dire que je suis douce et tendre à l’endroit
      Du vit qui me renverse,
Qu’en moi gît ce secret, un vide, un pli étroit
      Qui espérait l’averse...

Et dire qu’il remplit de feu, d’amour, de cris
      Mes gouffres qui grandissent,
Lui qui n’est rien du tout : un petit machin gris,
      Un vulgaire appendice...

Et dire que, sitôt qu’il a quitté mon corps
      Après m’avoir foutue,
Et dire que, pantin, moi je réclame encor
      Sa raideur qui me tue...

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