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Octosyllabes (8) - Page 23

  • Tour d'horizon

    Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)

    Je dis l'amour pâle et fragile
    Bonheur sans cesse menacé
    Aux cœurs morts ou chargés de bile
          Cadenassés
     
    Je dis le sexe au goût d'épices
    Qui réveille l'homme endormi
    Par une absurde et peu propice
          Vie de fourmi
     
    Je dis ma bouche est avenante
    Venez donc vous y inviter
    Pour savourer à gorgées lentes
          L'éternité
     
    Je dis mes seins imperturbables
    Droits comme papes au sénat
    Mais au beau milieu de la table
          Un fruit grenat
     
    Je dis mon ventre où d'aucuns entrent
    Et sortent comme en un moulin
    De toute façon c'est vous l'Autre
          Ou c'est nous l'Un
     
    Je dis mes fesses ô mes fesses
    Si leur nom je n'ai jamais su
    Que comme moi vos chairs épaisses
          S'assoient dessus
     
    Je dis la blondeur de mes cuisses
    Menant au chaud des culs-de-sac
    Plaine où dégouline en coulisse
          L'eau de mes lacs
     
    Je dis mon trou du cul farouche
    Pétomane et ensulfuré
    Plus sale encore que la bouche
          D'un vieux curé
     
    Je dis ma chatoune vermeille
    Mon chakra ample et jamais sec
    Mon con mon fauve ma merveille
          Mon piège à mecs
          Mon piège à mecs...
     

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  • Branleur !

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Une baguette un euro cinq
    Merci me fait sa bouche rose
    Si j'osais je lui dirais que...
    Bah ! on m'enverrait sur les roses
     
    La bouchère est chouette elle aussi
    Boule ronde aux tétons énormes
    Avec trois mentons dans son lit
    Il m'étonnerait qu'on s'endorme
     
    Caissières chauffeuses de bus
    Fliquettes ou simples passantes
    Nanas sublimes tant et plus
    Peuplant mes envies indécentes
     
    Chaque soir elles sont la main
    Qui me verse à torrent le sperme
    Tantôt l'une l'autre au matin
    Ô polyamours toujours fermes
     
    Après ça comment voulez-vous
    Que je les regarde au visage
    Je rougirais : elle sait tout
    Les femmes sont anthropophages
     
    Mais belles belles ô combien
    Terriblement indispensables
    Sans elles moi je ne suis rien
    Qu'un petit branleur lamentable
     
    Un jour je serai audacieux
    Laissant tomber ces foutus doutes
    Je leur sourirai dans les yeux
    Un jour je les baiserai toutes
     

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  • Dispo

    Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)

    Chacun me prend comme il le souhaite
    Sans amour sans prise de tête
    C'est gratuitement qu'on m'achète
          Chacun me prend
     
    Chacun me prend lorsque vient l'heure
    Du désir fou ou que l'effleure
    Quelque démangeaison mineure
          Chacun me prend
     
    Chacun me prend par où ses vices
    Ou son caprice le saisissent
    Tout est là bouche con seins cuisses
          Chacun me prend
     
    Chacun me prend à dix reprises
    Ou bien cent si mon cul le grise
    Tant qu'il en ressent la surprise
          Chacun me prend
     
    Chacun me prend comme on s'empare
    D'un siège dans un hall de gare
    D'un joli coin où l'on s'égare
          Chacun me prend
     
    Chacun me prend où je me trouve
    Selon son gré sitôt je m'ouvre
    Peu importe ce que j'éprouve
          Chacun me prend
     
    Chacun me prend la main la fente
    Le cœur ou ce qui se présente
    Point n'est besoin que l'on se mente
          Chacun me prend
     
    Chacun me prend et moi je passe
    De jouir en jouir plaisirs fugaces
    Sachez si vous êtes en chasse
          Chacun me prend
     

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  • Quand l’horloge (méca)nique

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Dans ma culotte à peine étanche
    S'écoulent des jours peu banals
    À marquer d'une pine blanche
    Ancrée à jamais aux anals
     
    Le temps passe au rythme des baises
    Pan ! dans le con — déjà minuit ?
    Pan ! dans la luette — à Dieu ne plaise
    Ça tictaque dans mes conduits
     
    Je peux retenir toute une heure
    La saveur douce de rognons
    En sauce que la bite pleure
    Lorsque j'en ronge le trognon
     
    Le temps file au rythme des niques
    Pan ! dans la raie — oh ! reste encor
    Telle une horloge mécanique
    Je vis un peu au corps le corps
     

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  • Ma vie en miettes

    Catégories : Octosyllabes (8)

    À la ramasse avec deux gonzes
    C'est qui déjà le grand frisé
    Je sais plus si on a baisé
    Laissez-moi pioncer jusqu'à onze
    Tous les alcools sont pas passés
    Quelque chose veut pas passer
     
    À la ramasse au ramasse-miettes
    De moi y a plus rien à tirer
    De partout je me fais virer
    Mon seul plaisir mes seules fêtes
    C'est quand on vient pour me tirer
    Mais ça devient dur d'attirer
     
    À la ramasse et rétamée
    Ma tronche a l'air d'un vieux jardin
    Abandonné je prends gadin
    Sur gadin la fille paumée
    Quoi tout tourne à l'eau de boudin
    Oui tout tourne à l'eau de boudin
     
    À la ramasse et pourtant j'aime
    Ceux qui s'échouent là dans mon pieu
    Avec l'éclair au fond des yeux
    Même juste un instant et même
    Si après on se dit adieu
    Car souvent on se dit adieu
     
    À la ramasse avec le reste
    De l'univers ce truc si con
    À peine un tour sur le balcon
    Puis terminé mort je déteste
    Y penser lèche-moi le con
    S'il te plaît lèche-moi le con
          Je t'en prie reste
     

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  • À la luette

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Sitôt que tu me tends la main
    Mon sein s'écarte et le chemin
    S'ouvre devant ta dure étrave
    Tel un lac épris d'être pris
    Où nos regards soudés reboivent
    En un instant on s'est compris
     
    Sitôt qu'on soulève ma robe
    Loin de celles qui se dérobent
    Je me laisse déshabiller
    D'un seul coup le gémir m'habite
    Comme si je sentais la bite
    Fendre déjà mon con mouillé
     
    Sitôt qu'à peine on le caresse
    Mon corps entier bruisse et se presse
    Contre le tien il devient lourd
    N'offrant aucune résistance
    Savourant ivre par avance
    Les transes du tendre labour
     
    Sitôt qu'oblong tu me pénètres
    Je frémis jusqu'au fond de l'être
    Alors s'élève dans la nuit
    L'éclair d'une gaie mélopée
    Qu'accompagnent tes coups d'épée
    Puis je m'écrie Je viens je jouis
     
    Sitôt que je suis arrosée
    L'aven de ma bouche rosée
    S'ouvre rutilant c'est un four
    L'on voit ma langue qui frétille
    Mon souffle court mon œil qui brille
    Et te cligne des mots d'amour
     

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  • Mirage infinitésimal

    Catégories : Octosyllabes (8), Triolet

    Depuis que tu n'es plus en vie
    Je me referme pour jamais
    Nul autre ne me fait envie
    Depuis que tu n'es plus en vie
          Oh je te demeure asservie
    C'était toi — toi seul — que j'aimais
    Depuis que tu n'es plus en vie
    Je me referme pour jamais
     
    Il va falloir que l'on m'excise
    L'âme ensemble avec le bouton
    Je ne fais rien je reste assise
    Il va falloir que l'on m'excise
          Si j'allais peut-être à l'église
    Me coudre un cœur de blanc coton ?
    Il va falloir que l'on m'excise
    L'âme ensemble avec le bouton
     
    Ta fuite m'a laissée vacante
    Mirage infinitésimal
    Au sexe bon pour la brocante
    Ta fuite m'a laissée vacante
          Tout pourrit et rien ne décante
    Même le passé me fait mal
    Ta fuite m'a laissée vacante
    Mirage infinitésimal
     

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  • Au foutre, citoyens !

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Battez le con tant qu'elle est chaude,
    Barattez-moi cette ribaude
    D'où le babeurre écoule à flot !
     
    Visez dans l'axe du tableau !
    Courbet l'a peint pour qu'on la pine ;
    Piètre cochon qui s'en débine.
     
    Tirez, forcez, chevaux de trait !
    De tant d'effort quels fruits naîtraient !
    Que cent tarières la taraudent !
     
    Fini les mines, la minaude ;
    Son cri devient de l'art abstrait ;
    Battez le con tant qu'elle est chaude !
     

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  • L'instant prometteur

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8), Quintil

    Boris arbore une émotion en ronde-bosse
    Crosse encor dérobée à la courbe féroce
          En rester là serait atroce
          Ce soir c'est sûr on fait la noce
    Sans quoi je le chope aux couillons et je le rosse
     

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  • Supplique pour être enfilée à la plage par six types (ou sept)

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Chanson, Octosyllabes (8)

    Juste au bord de la mer, à deux pas des flots bleus,
    Je me branlais la moule, un soir, faute de mieux,
          Lorsqu'au loin je vis apparaître
    Un essaim tapageur de fort jolis garçons
    Vêtus d'à peu près rien d'autre qu'un caleçon...
          Allais-je enfin me faire mettre ?
     
    Aussitôt les voilà, en rond, me reluquant,
    Tels des scouts épatants autour d'un feu de camp,
          Et tant d'yeux glissent sur mes formes
    Qu'en dépit de l'heure impossible qu'il était
    Et de mes éreintants efforts à me frotter,
          Pas de risque que je m'endorme.
     
    On bavarda de tout et de rien, mais je sus
    Ramener le propos à tout instant dessus
          Mes aimables paires de dunes
    Qui semblaient retenir un peu leur attention,
    Voire soulevaient même une grosse émotion
          En faisant la nique à la lune.
     
    Soudain, n'y tenant plus, je me jetai aux pieds
    De mes badauds, criant : « Faut pas que vous loupiez
          Une aussi fabuleuse occase !
    Baisez-moi, par pitié, à cinq, à six, à sept !
    Pour me tourner le dos, je vous le dis tout net,
          Faudrait qu'il vous manque une case.
     
    Trempez, trempez la plume et le biscuit partout !
    Vous verrez que je cache encor pas mal d'atouts ;
          Jouez gros jeu, c'est moi qui donne ;
    Carpe diem, les gars ! Pourquoi cet air nœud-nœud ?
    Je suis ouverte aux plans les plus libidineux...
          Me laissez pas comme une conne ! »
     
    Bon, je vous la fais courte : ils ont carapaté
    Qui vers sa régulière ou sa tendre moitié,
          Ou — qui sait ? — vers des pédérastes ;
    À moins que je ne sois tombée — ah ! pas de bol... —
    Sur une tribu de curés, et que Popaul
          Se fût juré de rester chaste.
     
    Juste au bord de la mer, à deux pas des flots bleus,
    J'ai donc repris en main mon petit trou mielleux
          Tandis que le troupeau d'enflures
    S'éloignait en chantant un truc un peu trop fort ;
    Ça parlait de bateaux et de copains d'abord ;
          De ma conque, ils n'en avaient cure.
    S'éloignait en chantant un truc un peu trop fort ;
    Ça parlait de bateaux et de copains d'abord ;
          De ma conque, ils n'en avaient cure.
     
     
    D'après "Supplique pour être enterré à la plage de Sète" (Georges Brassens)

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  • Le p'tit cul

    Catégories : Chanson, Octosyllabes (8)

    Le p'tit cul qu'on foutait tout l'temps
    Qu'il avait donc du coura-age !
    Avec son p'tit œillet troublant
    Tous derrière, tous derriè-ère
    Avec son p'tit œillet troublant
    Tous derrière et lui devant
     
    Il s'ouvrait à tout impétrant
    Ce gentil cul phallophage
    Rond et lisse et toujours content
    Tous derrière, tous derrière
    Rond et lisse et toujours content
    Tous derrière et lui devant
     
    Il s'était ainsi mis dedans
    Tous les vits du voisinage
    Ce joufflu brave et compétent
    Tous derrière, tous derrière
    Ce joufflu brave et compétent
    Tous derrière et lui devant
     
    Sa rondelle allait palpitant
    S'assouplissant à l'usage
    C'était loin d'être un débutant
    Tous derrière, tous derrière
    C'était loin d'être un débutant
    Tous derrière et lui devant
     
    Mais un sadique impénitent
    Un dompteur d'un certain âge
    Le fit mettre par son éléphant
    Tous derrière, tous derrière
    Le fit mettre par son éléphant
    Tous derrière et lui devant
     
    Il est mort dans un éclair blanc
    Ce tout p'tit cul sans visage
    Un geyser de foutre puissant
    Tous derrière, tous derrière
    Un geyser de foutre puissant
    Tous derrière et lui devant
     
    Sans doute fut-il trop gourmand
    Trop avide au ramonage
    Il rendit son âme en pétant
    Tous derrière, tous derrière
    Il rendit son âme en pétant
    Tous derrière et lui : des vents
     
     
    D'après "Le petit cheval" (Georges Brassens)

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  • En attendant l'aube

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Ô languide languide nuit
    Je me sens si vide et futile
    À tout le moins sondons le puits
    Du désir ce peut être utile
    Quand l'instant s'étire incertain
    Il faut tenir jusqu'au matin
     
    D'abord écarteler les pans
    De ces draps brûlants et connaître
    Si de mon trouble se répand
    À la surface de mon être
    Et se dessine sur mon teint
    La roseur des petits matins
     
    Je ne vois rien d'autre que moi
    Mais la chair en semble affolée
    Une lune escorte mes doigts
    Le long de plaines et vallées
    Deux orbes se dressent soudain
    Tels deux blancs soleils au matin
     
    Tout autour de leurs mamelons
    Des perles de sel apparaissent
    J'en badigeonne le sillon
    Ô mes mains pourquoi tant de presse ?
    Que n'avez-vous déjà atteint ?
    Il est encor loin le matin
     
    N'importe elles cherchent toujours
    Ailleurs plus bas c'est un supplice
    Tiens ! une forêt de velours
    Tiens ! un étrange précipice
    Il faut ici planter vite un
    Jalon à retrouver matin
     
    Crève l'orage et les éclairs
    S'engouffrent dans les embrasures
    Un ineffable me conquiert
    Hors de toute littérature
    Je vais en perdre mon latin
    Ne te dépêche pas matin !
     
    Tout tourne et roule éperdument
    Le temps devient fleuve de joie
    Perdant pied j'ai le sentiment
    Que j'enfonce oui que je me noie
    Dans le stupre en pure catin
    Se foutant pas mal du matin
     

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  • Merci papa

    Catégories : Octosyllabes (8)

    La baguette qui m'engendra
    Magiquement voici des lustres
    Je l'ai mise dessous mes draps
    Et dans mon petit con que frustre
    Un plaisir longtemps retardé
    Ô la sentir me posséder
     
    Il fallait la prendre à maman
    Qui la gardait pour elle seule
    Qui récusait mes sentiments
    Trop souvent les adultes veulent
    Emprisonner leurs rejetons
    On ne s'évade qu'à tâtons
     
    Maman désormais n'est plus là
    Papa erre et sa tête est vide
    Quand ce matin il mélangea
    Nos prénoms je fus intrépide
    Il bande encore avec fierté
    Je l'aime pour l'éternité
     
    Ce beau serpent procréateur
    Je le désirais dès l'enfance
    Il m'affolait j'en avais peur
    Mais le voici pour moi qui danse
    En me clouant au fond du lit
    Merci merci papa chéri
     

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  • Elle court, elle court...

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Racine humaine que j'adore
    Chauve, tors et rougeaud bébé
    Reviens-t'en et baise m'encore
     
    Tu vois le jour sous les gibets
    Où les assassins se balancent
    Geignant comme des masturbés
     
    D'infime larme de semence
    Tu deviens gros radis fendu
    Gorgé d'horreur et de puissance
     
    On t'arrache (c'est défendu)
    À contre-lune et onzième heure
    Sous les pieds même du pendu
     
    La terre gronde alors et pleure
    Ta naissance affreux avorton
    Dont chaque promesse est un leurre
     
    Sur tes échasses de bâton
    Tu cours le monde et nous les femmes
    Dociles nous nous soumettons
     
    Nous déchirant telle une lame
    Nous emplissant de flux odieux
    Tu veux pourtant que l'on t'acclame
     
    Et je t'acclame moi (grands dieux !)
    Ce viol infâme je l'implore
    Brute, sorcier que j'aime au pieu
     
    Pourquoi faut-il que je t'adore
    Oh viens-t'en et baise m'encore
    Racine humaine ô Mandragore
     

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  • Après la partie de campagne

    Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)

    Pauvre connin qui fus tiré
          Plus qu'à ton tour
    Ce pelage qui attirait
    L'œil et te valait chasse à cour
    Le voici poisseux et gluant
    Et tu gis là vide sans gland
    Écartelé transi d'amour
    La meute t'a laissé gisant
    Parmi l'humide et frais labour
     
    Pauvre connin qui fus tiré
          Plus qu'à ton tour
    Le réveil est dur on dirait...
     

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  • La véritable histoire de Moby Dick

    Catégories : Octosyllabes (8)

    D'après un premier jet manuscrit de Melville que j'ai découvert par hasard dans les réserves de la bibliothèque municipale de Vierzon (Cher), sous une pile de vieux Spirou.
     
    La grand-vergue enculait la lune ;
    Achab cinglait, le cœur tremblant,
    Sus au stupreux cachalot blanc
    À l'œil retors de femme brune —
    Ô fortune des faux-semblants !
     
    « Reviens, hurlait-il, ma sirène
    Obèse ! Aimons-nous malgré tout !
    Point ne veux courir le garou ;
    Juste me vautrer sur tes plaines,
    M'abîmer dans tes vastes trous.
     
    Hardi ! ho ! matelots fidèles,
    Hissez les focs ! serrez les nœuds !
    L'amour me taraude et m'émeut...
    Où crawles-tu mon hirondelle ?
    Qu'émerge ton dos lumineux !
     
    — Oublie-moi, fou ! C'est assez d'être
    La risée des nymphes céans »,
    lui dit la bête aux flancs géants,
    Puis, de la queue, l'envoya paître
    Aux pampas des noirs océans.
     
    La chose, pourtant, est connue
    Depuis au moins la nuit des thons :
    Moby et ses cent vingt tétons,
    Fourbe baleine ou garce nue,
    Les balançait tous par le fond.
     

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  • L'arme à gauche

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Le sein des seins, c'était le sien
    Celui de Marylou la moche
    Chez elle, y avait que ça de bien
    Et encor, seulement le gauche
     
    Elle montrait à qui voulait
    Cet orbe au-dessus des reproches
    Ce surnichon qui lui valait
    Des éloges, surtout le gauche
     
    Un mamelon vaste et charnu
    Digne d'une fermière boche
    D'un rose corail jamais vu
    C'était Marylou côté gauche
     
    Cette doudoune premier choix
    Elle craignait qu'on la lui fauche
    D'où alarme et pièges à rats
    Planqués autour du téton gauche
     
    À l'ombre de ce beau néné
    On se faisait des médianoches
    Marylou fournissait le lait
    On se bagarrait pour le gauche
     
    Chacun pouvait téter à l'œil
    Il ne restait pas dans sa poche
    Elle tirait un peu d'orgueil
    De nous voir tous pendus à gauche
     
    Les Amazones n'en ont qu'un
    Pour que la flèche se décoche
    Marylou deux, ça c'est certain
    Mais nous on voyait que le gauche
     
    Il nous faisait presque un peu peur
    D'aucuns refusaient qu'elle approche
    Elle en frappait les emmerdeurs
    Vlan ! un grand coup avec le gauche
     
    Moi, je cherchais à m'y blottir
    Comme sous une aimable roche
    Pour tripoter, lécher, sentir
    Ses roberts, notamment le gauche
     
    Pour lui — ah ! que n'aurais-je fait !
    Je l'aimais, Marylou la moche
    Mais le cancer a tout bouffé
    En commençant par le sein gauche
     

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  • Bijoux bijoux

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Le jaspe l'or la tourmaline
    N'égalent pas le bel orient
    De ces perles douces et fines
    Dont de tout temps je fus friand
          Avidement j'ai fait rapine
    Du blond écrin luxuriant
    J'en avais surpris le brillant
    Au travers de la mousseline
     
    L'œil sûr et la main pateline
    J'ai dérobé tous tes trésors
    Foré jusqu'à tes puits de mine
    Un pirate en tout homme dort
          Tu coucheras sur ma poitrine
    En sautoir là contre mon corps
    Bourgeon de chair à réconfort
    Enchâssée de cheveux platine
     

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  • Double casquette

    Catégories : Octosyllabes (8), Sonnet

    Bella poétesse et cochonne
    Quêtant le verbe pénétrant
    Tâte songeuse ses amants
    Et déjà les décapuchonne
     
    Au jus d'homme elle se torchonne
    Puis crache aussi sec à l'écran
    Quelques vers chiadés pour les grands
    (Pauvres petits la vie est conne)
     
    Sploutch ! encore un sonnet maudit
    Qui voit le jour sous vos mirettes
    Au choix ou bien l'on applaudit
     
    Ou l'on se polit la zézette
    Les deux d'un coup (qui serait chouette)
    Dame Nature l'interdit
     

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  • Champs de cinabre

    Catégories : Octosyllabes (8), Sonnet

    Je crois bien que nos bouches n'ont
    Jamais connu racine amère
    Ni sur un gland ne refermèrent
    L'incarnat vif de leurs fanons
     
    Tendre amour doux fauve minon
    Surgie aussi de notre mère
    Nourrie au même flot mammaire
    L'une à l'autre nous nous donnons
     
    Hors les peuples où se délabre
    L'acier bleu des châteaux de sabre
    Gorge tendue aux chiens de sang
     
    Viens poursuivons notre palabre
    Érosive aux sillons versants
    De nos vineux champs de cinabre
     

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