Les lanciers (11/10/2023)

Vingt pines en bonne et due forme
Fendent gaiement les uniformes.
L’adjudant passe dans les rangs,
Contrôlant tout, considérant
Les teintes et la turgescence
Des fiers lanciers de la semence
Dont les musettes se balancent.

« Soldat Pinot, huit jours de trou !
Ce nœud-là r’ssemble à un vieux clou...
Dugland-Moisy, quelle baudruche
Pitoyable ! Vous f’rez les pluches…
Dardillon, sacré partouzard,
Êtes-vous propre ? Eh ! vot’ bazar
Vient d’me gicler sur le falzar !

Z’irez astiquer pour la peine
Les beaux bib’lots du capitaine...
Soldats Berdouillette et Lefion,
Rectifiez-moi la position,
Bordel à queue ! De la prestance !
Pensez à l’Armée, à la France !...
Z’avez c’qui faut en munitions ? »

Vingt pines en bonne et due forme
Dressent autant de glands énormes,
En d’irréprochables saluts
Sur quarante couillons velus.

Pendant ce temps la colonelle,
Dans la guérite aux sentinelles,
Attend nue le premier conscrit
En s’étrillant le mistigri.

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