Lit conjugal devenu mon donjon
Tel un carcan tout hérissé de joncs
Ceux de tes amis de passage
Venus voir la fille pas sage
Barboter dans le stupre où nous nageons
Lit conjugal où figurant l’otage
Ligotée nue j’ai le rouge au visage
Pour l’agrément de ces messieurs
Me caressant du bout des yeux
Où flambe le péché qu’ils envisagent
Lit conjugal et tu leur dis Mes vieux
Pinez branlez giflez à qui mieux mieux
De mon épouse humble soumise
Livrée pour vous sans sa chemise
Faites fête et soyez comme des dieux
Lit conjugal où par ton entremise
Je sens la fente de mon ventre mise
À rude épreuve par ces joncs
Accourus pour faire au donjon
Les vésanies par d’autres non permises
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Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)
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Le désir qui me ronge
Catégories : Octosyllabes (8)La fée Branlette est de retour
En mon boudoir à moi Raiponce
Que ne vient-il dans cette tour
Un garçon me faisant sa cour
Ô fée connais-tu la réponse ?
Branlette me dit que le temps
N’existe pas c’est un mensonge
Me briquerai-je ainsi cent ans ?
Sais-tu comme il est insistant
Ô fée le désir qui me ronge ?
Et elle alors m’ôtant le bas
Me pourvoit de suaves délices
Ses doigts mènent le branlebas
Mais ô fée ne pourrais-tu pas
Mettre un jeune homme entre mes cuisses ?
Branlette par toi je reluis
Quoique solitaire et tragique
Puis tu te fondras dans la nuit
Me laissant là sans toi sans lui
Sans une baguette magique…
La fée Branlette en cette tour
Souventes fois m’étrille et ponce
Pourtant de la gent mâle autour
Aucun ne vient à mon secours
Ô fée n’oublie pas ta Raiponce ! -
Sans jamais plus le revoir
Catégories : Heptasyllabes (7)Je garde la bouche ouverte
Sur son ultime baiser
Pour lui elle se taisait
Je la lui avais offerte
Et toujours me souvenir
De sa voix pour me punir
Je garde au feu de mon ventre
Le timbre de ses assauts
Tout est chaud mouillé lisse oh
Mais que personne autre n’entre
Et toujours me souvenir
De sa queue pour me punir
Je garde au sein la blessure
De ses doigts qui l’ont pincé
Je le fais sans y penser
D’un besoin qui me rassure
Et toujours me souvenir
De ses mains pour me punir
Je garde en moi je prolonge
L’orgasme d’un certain soir
Sans jamais plus le revoir
Je garde au cœur ce mensonge
Et toujours du souvenir
Jouir à n’en jamais finir -
Où je m’immole
Catégories : Octosyllabes (8)C’est eux c’est eux c’est encore eux
Qui me font le cœur amoureux
Les cons charnus et liquoreux
C’est là l’autel où je m’immole
Grigri fétiche ô sombre idole
Où mes jambes deviennent molles
C’est la source c’est le sillon
Le filet de mon papillon
Puits et piège où nous godillons
C’est le ru chantant sous la mousse
C’est l’éclair blanc c’est la secousse
Le diable velu qui me trousse
C’est mon tout mes quatre horizons
Mon alcool à l’herbe aux bisons
Ma délivrance et ma prison
C’est le mamelon pour adulte
Gorgé de lait de miel occulte
Que ma langue souvent consulte
C’est eux c’est eux oui toujours eux
Par qui s’embue et vibre heureux
Mon con charnu et liquoreux -
Le sentir encor
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6)Je t’arrache ta robe et bois à tes besoins
Abreuve-moi vilaine
Reverse un peu de ce dont ils te rendent pleine
En plantant la baguette où ton corps se rejoint
Jalouse moi ? ça non ! mais qu’au moins je profite
De cette immense faim
Qui te fait galoper pour le moindre parfum
D’un mâle passant même si tu reviens vite
Ô te baisser culotte et le sentir encor
Lui qui à peine une heure
Plus tôt te fendait là tiens ma langue l’effleure
Léchant de lui la trace oubliée sur ton corps
Repars ! retourne pour que cent autres te pinent
Je les effacerai
Je t’arrache ta robe et brûle à tes forêts
Si volage et putain tu restes ma copine -
Le Toutou d'Or
Catégories : Jocelyn Witz« Titi cuisinait comme un dieu et se laissait posséder comme une vraie lope : le mec idéal, n’eût été ses angoisses, sa jalousie maladive et divers autres travers... »
Au poil, ma dernière histoire !
À s’en lécher les babines !
À en tomber à quatre pattes !
À en remuer la queue (la vôtre ou celle du copain) !
À en hurler à la lune !
À se lever de bon mâtin !
À en mordre le facteur !
À fêter ça par une bonne fricassée de museaux !
À en pisser sur la moquette !
À en flairer l’anus des levrettes !
À en croquer des croquettes !
À se faire fourrer à la fourrière !
À en remercier saint Bernard (en lui léchant les doigts de pieds) !
À mettre Joe Cocker en fond sonore !
Bref, c’est en lecture libre ici.
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Noëls secrets
Catégories : Octosyllabes (8)À la clinique on s’entrenique
Quand nos matons tournent le dos
Un doigt par-ci, la langue là
Un rien fout le feu aux rideaux
Façon de s’agripper au monde
D’inoublier nos êtres chair
Qu’un soir plus un cul ne réponde
Restera qu’à se foutre en l’air
Sans ces noëls secrets l’hospice
C’est la mort sûre et le trip bad
Car autrement ça pue la pisse
Et le chagrin dans nos ehpads
D’acharnement thérapeutique
Branlant suçant les vieux débris
De nos vécus on diagnostique
Un bout du bout moins assombri
Les infirmiers nous en empêchent
Mais nous bien sûr on sait ruser
On s’enfile à l’aube à la fraîche
Sur nos pieux médicalisés
À la clinique on s’entrenique
Quand tournent le dos les soignants
La mort, les soucis organiques
On les baise en se besognant -
Poupée de chiffon
Catégories : Hendécasyllabes (11)Je veux être un nœud de cordes, l’impuissante
Que froissent vos doigts ainsi que du papier,
Je veux être la femelle obéissante
Qui ouvre le bec pour vous sucer les pieds,
Je veux servir nue vos amis, vos maîtresses,
Me donner à eux si vous me l’ordonnez,
Je veux être objet, enfant, chien que l’on dresse,
Poupée de chiffon qui se laisse enconner,
Je veux acquiescer à vos jeux les plus sales,
Vous bénir pour chaque insulte, chaque coup,
Je veux frissonner d’une amour abyssale
Quand vous resserrez vos deux mains sur mon cou,
Je veux être vôtre entièrement, des cuisses
À la bouche, heureuse quand vous me montez,
Je veux… mais que dis-je ? oh ! que l’on me punisse
Pour avoir osé — folle ! — ces volontés… -
Semaine après semaine
Catégories : Octosyllabes (8)Mon ventre est un manoir hanté
Le spectre de toi s’y promène
Et mes doigts en vain se démènent
À m’en altérer la santé
Seule semaine après semaine
Mon ventre nu désenchanté
Ça n’est qu’un épiphénomène
Vestige en creux de ton format
Preuve qu’autrefois tu m’aimas
Déversant la chaleur humaine
Du bout tendu de ton karma
Mon ventre est resté ton domaine
J’y cherche avec fébrilité
D’un doigt creuseur énergumène
Seule semaine après semaine
Ton souvenir ta vérité
Tout mon ventre à toi me ramène
Ce ventre que tu as quitté -
Et de bonne humeur !
Catégories : Hexasyllabes (6)Se lever de bonheur
Au torse d’un pineur
Lourd de rêve et qui force
Vos moindres conteneurs
Éclatant les écorces
Se coucher de bonheur
Près d’un presque mineur
Éperdu qui vous cherche
Le bouton actionneur
En vous tendant la perche
Se lever de bonheur
Contre un collectionneur
Vous embrochant de face
À la place d’honneur
De son tableau de chasse
Se coucher de bonheur
Pour un foutu fouineur
Furet de mœurs légères
Ou petit ramoneur
Venu sans sa bergère
Se lever de bonheur
Auprès d’un poinçonneur
Des lilas et des roses
Un effeuilleur de fleurs
Qui vous flaire le chose
Se coucher de bonheur
Sous un beau suborneur
Faisant de vous sa chienne
Seigneur et grand veneur
Être tout à fait sienne -
Sans merci
Catégories : Octosyllabes (8)Qui usait d’elle abusait d’elle
Il en allait ainsi d’Odile
Fille soumise enfant docile
À son devoir toujours fidèle
Kiffant les défis difficiles
Sans cesse il fallait la forcer
Se montrer sévère et précis
Lui dire ouvre-toi lèche ici
Elle avait le corps empressé
Et tant pis pour les indécis
Rien n’était suffisamment sale
Pour que le refusât Odile
Aucun trop fou trop imbécile
Dont elle ne se vît vassale
Bête aimante et chienne docile
Elle mourut d’avoir poussé
Beaucoup trop loin ce jeu sexy
À s’offrir ainsi sans merci
Sans en avoir jamais assez
Mais le banquet fut réussi -
Ô bacchanale !
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Mouillez naïades !
Nymphes aux cons bien emperlés
Il n’est plus temps pour les œillades
Le désir vient à déferler
Voici du cul les olympiades
Divins tendrons !
Filles de Zeus ou de Neptune
Visez les vits tendus et ronds
Qu’importe et la gloire et la thune
Vos amours tendres attendront
Et vous satyres !
Quittez vos bois et vos fourrés
La queue brandie en cran de mire
L’heure est venu de tout fourrer
De tirer ce qui vous attire
Fols salivez !
Mordez les seins de ces génisses
Gonflez clitos ! plantez rivets !
Que gorges et ventres gémissent
Le jour de baise est arrivé
Ô bacchanale !
Orgie sans frein de Dionysos
Oubli du gris d’ères banales
Niques paniques jusqu’à l’os
Jouirs aux fièvres phénoménales -
Jekyll ou Hyde
Catégories : Quadrisyllabes (4)Une main bat
Et l’autre pas
L’une est la brute
Qui punissant
Brûlant mon sang
Me persécute
Comment savoir
Qui vient ce soir
Jekyll ou Hyde
Ange ou dément
C’est mon amant
Go for a ride !
Au ceinturon
Sur mon cul rond
La main qui fesse
J’ai beau prier
J’ai beau crier
Jamais ne cesse
Puis l’autre main
Le lendemain
Panse et dorlote
D’un doigt pensif
La chair à vif
Sous ma culotte
Certains jours chics
Des coups de stick
Blessent mes cuisses
Mon oppidum
Vit le summum
De son supplice
Puis vient le temps
Ma peau l’attend
Lente sa paume
Sur mes erreurs
Tout en douceur
Passe le baume
Une main bat
Et l’autre pas
Doux ou sévère
Importe peu
Car tous les deux
Je les révère -
No fur !
Catégories : Octosyllabes (8)La peau d’lapin c’est doux c’est frais
Mais bientôt les poils se débinent
C’est plus bon à que dalle après
Même astiquer les carabines
La peau d’lapin c’est chou c’est vrai
Mais j’aime mieux la peau d’la pine
Aussi tendre qu’un cul d’bébé
Sensible à mort et extensible
Sa muqueuse me fait tomber
À g’noux d’amour irrémissible
Plus polie qu’un caillou d’abbé
Ô peau d’la pine c’est toi qu’je cible
J’la déshabille à l’apéro
J’la flatte et frôle au gras du pouce
J’y fais tout doux monter l’sirop
Tant pis si la mousse éclabousse
À siffler c’est pas bien chérot
Deux-trois peaux d’la pine sur le pouce
J’la laisse aussi (mais ça va d’soi)
À l’occasion m’fourrer où j’pense
Panse honnie où nul mâle y soit
Pis faut bien qu’un homme i s’dépense
Aussi j’l’invite ô soie sur soie
À m’peau-d’la-piner sans défense
OK la peau d’lapin c’est doux
Mais un détail me turlupine
Il faut tuer la bébête et tout
Et qu’essque d’vient la pauv’ lapine ?
Moi la fourrure au fond j’m’en fous
Vraiment rien n’vaut la peau d’la pine -
La porte à côté
Catégories : Hexasyllabes (6)Amour gloire et beauté ?
J’ai presque tout raté
Saboté l’existence
Qui m’a jamais souri
J’ai rien d’une houri
Je sais la différence
Amour gloire et beauté ?
À la corde à sauter
J’ai rêvé qu’on décolle
Mais suis retombée bas
Au diable les ébats
Les débats les écoles
Amour gloire et beauté ?
Dans mes sabots crottés
J’ai les orteils qui partent
Tout n’importe comment
Et mon unique amant
M’a dit qu’essque t’es tarte !
Amour gloire et beauté ?
Sitôt le zob ôté
J’ai chu à la poubelle
Tant les gens sont méchants
Prenant la clé des champs
Mon mec s’est fait la belle
Amour gloire et beauté ?
C’est la porte à côté
Celle aux femmes fameuses
Corset sur un corps sain
Moi j’ai des poils aux seins
La vie quelle allumeuse ! -
Une récompense alléchante
Catégories : Jocelyn WitzEncore une histoire de cercle libertin, de baisade à plusieurs
Encore un jeu cochon
Avec, bien entendu, ses gagnants et ses perdants
Éternel vainqueur : le désir…
C'est ma dernière petite histoire en lecture libre ici.
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Les gars de la Navy
Catégories : Hexasyllabes (6), Octosyllabes (8)Le canon s’est tu dans les plaines
Et la fille à soldats se plaint
Dès que son ventre n’est plus plein
La pauvre a de la peine
Que reviennent ces galopins
Ces régiments de blanche épine
Elle aimait leurs façons lapines
Qui lui valaient son pain
La guerre a fui c’est pas de veine
Fini les fouteries le vin
La belle se caresse en vain
Et s’envoie des verveines
Où sont les gars de la Navy
Les kalachs les shakos l’évitent
La fille à soldats ô maudite
Se lustre le parvis -
Celle qu’on regrette
Catégories : Octosyllabes (8)C’est la secrète fiancée,
La fille habitant mes pensées,
C’est l’ombre au blanc de mes miroirs,
Que je sais sans jamais la voir,
C’est la fée d’or bruni, l’ancienne
Histoire en deçà des persiennes,
C’est le flou babil au revers
De mes silences d’univers,
C’est l’écho dans l’oreille avide
Qui ne surprend plus que le vide,
C’est le souvenir d’un parfum
Aux relents de rêve défunt,
C’est la douleur qui se déguise
En vagues bleues et indécises,
C’est son œil surgi des beautés
D’un nuage détricoté,
C’est son ventre de pluie d’orage
Chaude où mes nefs ont fait naufrage,
C’est sa main, son rire, sa voix
Creusant ma chair à chaque fois,
C’est son pied me baisant la bouche,
Son nom resté telle une souche,
Et, tout soudain, happant l’instant,
Le miel amer d’un autre temps...
C’est celle, en somme, qu’on regrette :
Elle, ma fiancée secrète. -
Un cœur froissé
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Tu la cueillis ma rose inerme
En effeuillas les épidermes
Sans y penser
Moi frêle bouton sans alarmes
En te laissant le choix des armes
Je m’effaçai
Tu l’affolas ma fleur sauvage
L’abandonnas sur ce rivage
Bien délaissé
Depuis la pluie les vents me mangent
Et tous tes amours me dérangent
Quand je les sais
Tu les déchiras mes pétales
De naïve et neuve vestale
Était-ce assez
Humer l’âme et le bouquet d’elle
Puis t’en aller à tire-d’aile
Dans l’air glacé
Sans épine ivre sous ton charme
Je fus la violette de Parme
Au cœur froissé
Qu’au bout du jour qui se referme
Tu broyas sous le talon ferme
D’un pas pressé -
La jument infernale
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)En avant vers d’autres fuseaux
Horaires, d’autres latitudes,
Les îles aux sadomasos
Où j’aurai toute latitude !
Nul besoin de voter ! Foin des référendums !
Voici venu le temps béni de la femdom !
À poil, soumis, petits oiseaux
Se bousculeront à mes bottes ;
Je cinglerai ces damoiseaux,
Les enfilerai sans capote.
Trois milliards de nanas ? Tout autant de bégums !
Voici venu le temps béni de la femdom !
Fous mes désirs, troubles mes eaux :
Je veux malmener les balloches,
Gifler les culs et les museaux,
Puis soudain rouler des galoches.
Trois milliards d’ex-machos ? Autant de factotums !
Voici venu le temps béni de la femdom !
Le feu jaillissant des naseaux,
Je suis la jument infernale
Qui mord à sang les chorizos
Et ruine la fierté des mâles.
La foufounette enfin peut reluire au summum !
Voici venu le temps béni de la femdom !
En avant toute, amoroso !
Vers l’archipel auquel j’aspire,
Le pays des sadomasos
Dont je serai reine vampire !