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Sitôt seule avec moi

Catégories : Alexandrins (12 pieds)

Je me branlais partout, dans mon lit, dans les chiottes
À la messe écoutant le sermon du curé
Ce vice je l’avais déjà toute petiote
Loin de me le crever en besognes idiotes
Mon cul rose d’enfant je me le récurais

Je me branlais de tout : d’un crâne de poupée
Des outils de papa, des flacons de maman
D’un pied sculpté de chaise ou de branches coupées
Ou rien que de mes doigts promenant, chaloupée
Leur griserie d’amour sur mes chairs longuement

Je me branlais le soir, je me branlais à l’aube
Je ne m’en lassais pas : sitôt seule avec moi
Les yeux clos, je suivais de mémoire les lobes
Et les moindres vallons du Tendre sous ma robe
Pays de miel doux comme une peau de chamois

Je me branlais pourtant sans vivre solitaire
Me caressant avant mes rendez-vous galants
Puis après, ou pendant, je n’en fais pas mystère
J’avais la tête à ça même les pieds en l’air
Surtout lorsque l’amant se révélait trop lent

Je me branlais songeant à Pierre, à Paul, à Jeanne
Au marchand de bonbons, à mon instituteur
À ma sœur qui, jugeant ce passe-temps insane
Me conseillait le sport, l’étude ou la tisane
Je souriais en m’asticotant les moiteurs

Je me branlais jadis et me branle de même
Aujourd’hui, je n’ai jamais cessé de polir
Ce joyau qui reluit fidèlement, je m’aime
À longueur de journée sans y voir un problème
Je me branle à toute heure et sans jamais mollir

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