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Heptasyllabes (7) - Page 4

  • Ciel et toit

    Catégories : Heptasyllabes (7)

    Tes deux fesses, ma Nadège,
    Fraîches, blanches comme neige,
    Ont de doux frémissements
    Quand ma langue, leur amant,
    Patiemment mène le siège
    Du bout de ses arguments.

    Auparavant tu m’as prise
    Au piège des moires grises
    Et des parfums de santal
    Maraudant parmi les poils
    De ton connin — ô surprise ! —
    Humide et sentimental.

    Que tes soies soient le champagne
    Qui verse à flots sous le pagne
    Et me rend saoule à mourir !
    S’il me faut les conquérir,
    Je pars de suite en campagne,
    Suppliant sans coup férir :

    Que ce beau cul m’engloutisse !
    C’est là le sein, la bâtisse
    Où je veux avoir vécu
    En rechargeant mes accus
    Sous votre ombre prédatrice…
    Rendez-vous, baissez l’écu !

    Girondes boules de neige
    Déroulant tous les arpèges
    Du désir que j’ai de toi,
    Descendez en flamme là,
    Sur ma bouche, et que Nadège
    Me devienne ciel et toit !

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  • Sans la pomme

    Catégories : Heptasyllabes (7), Quadrisyllabes (4), Sonnet

    Car là couchées sous un homme
    Ouverture et reddition
    Se jouait la réédition
          Mais sans la pomme

    Là follettes nous laissions
    Voir vraiment ce que nous sommes
    Par les porches de Sodome
          Nous nous glissions

    Et s’il arrivait que l’ombre
    D’un rêve morde à nos cœurs
          Le doux shaker

    Nous ramenait dans le nombre
    Des vivants à l’œil moqueur
          Que rien n’encombre

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  • Des filles à la pelle

    Catégories : Heptasyllabes (7)

    J’ai le souvenir de Lou
    Aux mamelles amarante
    Celle qui d’un œil jaloux
    Veillait qu’au cul ses amantes
    Reçussent de profonds clous

    Je garde en mémoire Andrée
    Lubrique semi-garçon
    À la tignasse cendrée
    Dont les amples caleçons
    Fendus bâillaient aux entrées

    D’Aïcha il me souvient
    Comme elle vibrait de jouir
    Nous annonçant quand ça vient
    S’écriant Je vais mourir !
    Prenant le ciel à témoin

    J’ai en tête cette Aymone
    Au con vaste comme un puits
    Qui priait Qu’on me ramone !
    Je n’ai pas connu depuis
    De plus luxurieuse nonne

    Lise, Victoire, Fanchon
    Erika, blonde Babette
    Où sont donc vos doux nichons
    Vos doigts, vos bouches qui tètent
    Les sirops du turluchon ?

    Toutes je me les rappelle
    Et en souvenir du temps
    De ces filles à la pelle
    Je sanglote en tripotant
    Ma fente restée fidèle

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  • Détresse inamortie

    Catégories : Heptasyllabes (7)

    Forêt vierge de mes faims
    Dont jamais ne suis sortie
    Malgré notre amour défunt

    Savane griffée d’ortie
    Où mon cœur bat au tambour
    Sa détresse inamortie

    Je te voudrais à rebours
    Polissant ta silhouette
    À l’ombre âpre des faubourgs

    Je me voudrais saoule et muette
    À t’accabler de soupirs
    À guetter la moindre miette

    Que tu me daignais offrir
    Quand tes cuisses à la fin
    Même se laissaient ouvrir

    Forêt vierge de mes faims
    Dont jamais ne suis sortie
    Le vivre depuis je feins

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  • Trahison !

    Catégories : Heptasyllabes (7)

    Certains soirs quand il s’absente
    Il m’arrive de fléchir
    Et de m’effleurer la fente
    Je le fais sans réfléchir
    Tout à coup je réalise
    Que mes doigts sont descendus
    Sous la limite permise
    Mon Maître l’a défendu

    Je gourmande les rebelles
    Et voudrais les retenir
    Mais leurs chatteries sont telles
    Qu’elles occultent l’avenir
    Bientôt je sens que sans guide
    L’un de mes doigts s’enhardit
    À s’enliser dans l’humide
    Mon Maître l’a interdit

    La culotte trop baissée
    La jupe sous le menton
    Je tance mes mains pressées
    Les supplie sur tous les tons
    Par pitié laissez ce ventre
    Aux prune ourlets luxurieux
    Si mon Maître arrive et entre
    Il me punira furieux

    Oh nul doute je suis pute
    Il me le répète assez
    Renonçant à toute lutte
    Mes beaux serments effacés
    Sur mon corps j’écume et crache
    Brique m’astique le con
    Et je jouis bien que je sache
    Que mon bon Maître a dit non

    Se branler quelle bassesse
    Dès qu’il a tourné le dos
    Ô trahison ! qu’on me fesse
    Ô scandale ! une sodo
    Pour la désobéissante
    Le voici d’ailleurs son pas
    Approche à foulées puissantes
    … Mains n’arrêtez surtout pas !

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  • Par le feu, la croix, le fer

    Catégories : Heptasyllabes (7), Pentasyllabes (5)

          Marie-Madeleine
    Branle encor dans tes cheveux
    Odorants mon divin nœud
          Ah la coupe est pleine
    Ces cons-là veulent ma peau
    Me faire porter le chapeau

          Marie-Madeleine
    Mignonne oh viens me sucer
    Quand ils m’auront crucifié
          Ce s’rait une aubaine
    Sur ta bouche au goût de miel
    J’mont’rai bien plus vite au ciel

          Marie-Madeleine
    Toi seule a pitié de moi
    Toi seule m’ouvre tes bras
          Les autres ont la haine
    Des bites et du bénitier
    Ceinture à perpétuité

          Marie-Madeleine
    Ils pourront pas s’empêcher
    De sout’nir que t’as péché
          Quand ils se déchaînent
    Y a plus moyen d’enfiler
    Un cul sans s’faire engueuler

          Marie-Madeleine
    Pompez-vous donc le nougat !
    J’leur ai dit à mes p’tits gars
          Mais c’te mauvaise graine
    F’ra du monde un bel enfer
    Par le feu la croix le fer

          Marie-Madeleine
    Pleure pas chérie j’reviendrai
    Avant trois jours c’est juré
          Te réjouir la couenne
    En t’chamaillant l’clitoris
    Au nom du père et du fils

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  • Quand ça tourbillonne

    Catégories : Heptasyllabes (7)

    Telle une capote anglaise,
    Il enfile sur son nœud
    Toutes mes pulpes de fraise
    Sans effort aucun, à l’aise :
    C’est Blaise, mon beau balèze
    Aux muscles durs et veineux.

    Entre ses mains je voltige,
    Plus légère que l’oiseau,
    Tantôt becquetant sa tige,
    Tantôt gouffre callipyge,
    Battant en vain des rémiges,
    Canari quasi maso.

    Lui me fout dans des postures
    Démentes, la tête en bas,
    En plein ciel : une aventure !
    Patiemment il me triture,
    Cherchant la bonne ouverture
    Qui parfera nos ébats.

    J’aime quand ça tourbillonne,
    Quand j’ai perdu et le nord
    Et les sens : il me trombonne
    Comme nulle autre personne,
    Et mes propres cris m’étonnent :
    Vocalises de ténor

    Qui jouit de son impuissance :
    Va-t-il pas me disloquer ?
    Quand il m’empale, oh ! sa lance
    Me fait mal, elle est immense ;
    Je tremble mais en confiance,
    Moi son sage bilboquet.

    Puis, au terme de la baise,
    Je redescends, j’atterris
    Sur sa poitrine — falaise
    Si douce, entre parenthèse —
    Et Blaise le beau balèze
    Câline son canari.

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  • Quelques conseils à un dragueur débutant

    Catégories : Chanson, Heptasyllabes (7), Trisyllabes (3)

    Air de java, accordéon, ambiance bal pop’…


          Les greluches
    T’en trouv’ras dans les baluches
    Des mille et pis des sensass
    Même si t’es pas plein aux as
          Mais les greluches
    Si jamais tu les épluches
    Il vaut mieux l’avoir d’acier
    C’est des fauves, des carnassiers

          Les greluches
    C’est pas plus futé qu’une cruche
    Ça sirote des menthes à l’eau
    En trouvant tout rigolo
          Mais les greluches
    Ça joue exprès les nunuches
    Pour t’attirer dans leur lit
    Et te r’tourner les glaouis

          Les greluches
    Ça bourdonne autant qu’une ruche
    Dès qu’t’en réunis deux-trois
    Des fois t’en perds ton sang-froid
          Pis les greluches
    Si au pieu t’as pas la bûche
    Avant le lend’main matin
    Toute la ville est au parfum

          Les greluches
    C’est sournois comme une autruche
    T’auras droit à leur coup de bec
    Assassin comme tous les mecs
          Mais les greluches
    Suffit qu’elles te gamahuchent
    Tu verras, tu pardonn’ras
    Tout c’que la belette voudra
    Et p’t-être même tu l’épous’ras
    Gaffe ! la route est s’mée d’embûches
    Mon pote avec les greluches

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  • Des bulles lactescentes

    Catégories : Heptasyllabes (7), Trisyllabes (3)

    Ce gars, quoique mentulé,
          M’enculait
    Sans rien demander, d’office,
    D’un gros biberon de lait
           (Que c’est laid !)
    M’écartelant l’orifice.

    Ô être mal dégrossi,
          Force aussi
    — Criais-je — mon côté face ;
    D’un branle mieux réussi,
          Mes soucis,
    Traque-les et les efface !

    Las ! ne voulant rien savoir
          Que me voir
    Chier des bulles lactescentes,
    Il épongeait avec art,
          Au bavoir,
    Ce qui coulait sur ma fente.

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  • Tournicoti, tournicoton !

    Catégories : Heptasyllabes (7)

    Sur mon manège enchanté
    Pollux en brave toutou
    Me lèche longtemps partout

    Sur mon manège enchanté
    Je folâtre avec Pivoine
    Dans l’herbe et la folle avoine

    Sur mon manège enchanté
    Zébulon a le ressort
    Qui bande et qui bande encor

    Sur mon manège enchanté
    Azalée la vache à pois
    Broute gaiement mes sous-bois

    Sur mon manège enchanté
    Au profond de sa coquille
    Ambroise et moi on godille

    Sur mon manège enchanté
    Flappy le lapin clopine
    Et me prend pour sa lapine

    Sur mon manège enchanté
    Le train freine et hors d’haleine
    Je l'implore oh qu’il me prenne

    Sur mon manège enchanté
    J’en oubliais la Margote
    Il est clair qu’on se gougnotte

    Tourne encor mon beau manège
    Concupiscent carrousel
    Du baisage universel

    Reviens avec ton cortège
    De fouteurs ébouriffants
    J’ai gardé mon cœur d’enfant

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  • Un ciel, enfin

    Catégories : Dizain, Heptasyllabes (7)

    Pine pleure un firmament
    Vaste et élancée coupole
    Qui descende incessamment
    De ses doux piliers la frôle
    De ses précieux appareils
    La baigne comme un soleil
    Pine pleure oh pine espère
    Qu’un con sacré lave enfin
    Au flot pur de ses parfums
    Tant de stupres solitaires

    Tu es parti si longtemps
    Des jours entiers sans te foutre
    Pine arquetendue t’attend
    Dure et pleine ainsi qu’une outre
    Viens ciel ô grenier d’Isis
    Ensevelir ce pénis
    Du désir de toi qui tremble
    Daigne lui mettre un chapeau
    Et de l’obscur de ta peau
    Clore l’univers ensemble

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  • Fleur de Cypris

    Catégories : Dizain, Heptasyllabes (7)

    Entrebâillant ton vagin
    Je vois nos plaisirs d’avance
    Je t’entends déjà qui geins
    Je sens mes doigts qui s’élancent
    Ma bouche bave : elle a faim
    Montent vers moi les parfums
    Des sèves que tu enfantes
    Oh ! j’en boirai le débord
    Je sais cela dès l’abord
    Rien qu’en écartant ta fente

    Sublime fleur de Cypris !
    Toi ma corne d’abondance
    Plus béante qu’un iris
    Au pouce entré en silence
    Quelle soupe à l’intérieur !
    Ça n’en sera que meilleur
    Quand je te mettrai la langue
    Lichottant jusques au fond
    La rosée de ton siphon
    Car ce soir je te big-bangue

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  • Bille en tête

    Catégories : Heptasyllabes (7), Pentasyllabes (5)

    (Message personnel...)

          Monde inhabité,
    Boule de glace et de crotte,
          D’une orbite idiote
    Suis la vide éternité !

          Du plus haut comique,
    Ton goût de tourner en rond,
          Astre bas du front,
    Pantin de la mécanique

          Jaloux des Terriens,
    T’amène au ras des étoiles,
          Hélas ! qui dévoilent
    Ce dont tu étais fait : rien.

          Roule bille en tête,
    Gémis et perds tes cheveux
          En frôlant mon feu
    Par fidélité, comète !

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  • Double sujétion

    Catégories : Heptasyllabes (7)

    Le bâton et la carotte
    Remplissent ma libido
    Constituent mon seul credo
    Le Pol Pot guidant ma motte

    La carotte et le bâton
    Je les révère et les aime
    Éperdue je pourrais même
    Les reconnaître à tâtons

    Bâton à l’âme sévère
    Ta rigueur et ta raideur
    Font de toi le grand leader
    De tous mes replis vulvaires

    Carotte amie viens t’ancrer
    Dans mes profondeurs indignes
    Sonde-moi fais le forcing
    Et gicle ton jus sucré

    Le bâton et la carotte
    Ah s’ils sont là tous les deux
    Je deviens démente et de
    L’autre à l’une je pivote

    La carotte le bâton
    Et moi sans autre personne
    Du bonheur c’est le summum
    Seule avec mes deux matons

    Quand l’heure d’opiner sonne
    Tous trois nous nous ébattons
    Ô carotte et toi bâton
    Votre raison m’arraisonne !

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  • Première fois

    Catégories : Heptasyllabes (7)

    Ici murmurent les eaux
    Ici chantent nos oiseaux
    L’un dans l’autre à pleine gorge
    Ici se joignent nos mains
    Maladroites de gamins
    Nos respirations de forge

    Nous avons tout découvert
    Les secrets de l’univers
    Se cachaient sous nos lainages
    Ici pendaient les fruits mûrs
    Que l’on prétendait trop surs
    Pour nos quenottes trop sages

    Tu n’as pas plus de treize ans
    Et pourtant ton corps pesant
    Sur le mien devient montagne
    D’un âge plus tendre encor
    Moi je pars dans le décor
    L’âme battant la campagne

    Je t’appelle mon joli
    Tu me conduiras au lit
    Chaque fois que le caprice
    Nous retournera les sangs
    Punit-on les indécents
    Je resterai ta complice

    Tu m’appelles petit bout
    Tu m’embrasses dans le cou
    Et je me sens toute nue
    Nous comprenant par les yeux
    Nous nous élançons à deux
    Sur des sentes inconnues

    Ô mon as je suis au ciel
    Ta salive est comme un miel
    Et ta langue un sucre d’orge
    Ici murmurent les eaux
    Ici chantent nos oiseaux
    L’un dans l’autre à pleine gorge

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  • La nouvelle

    Catégories : Heptasyllabes (7)

    J’fais que zoner au bord d’elle
    Dans les rues pour la r’garder
    Jusqu’au bar où ses fidèles
    Lui paient parfois un godet
    J’fais que zoner au bord d’elle
    Mais sans oser l’aborder

    D’elle oh je sais pas grand-chose
    J’vois qu’son œil un peu éteint
    Ses cuisses et ses lèvres roses
    Sa toux rauque au p’tit matin
    D’elle oh je sais pas grand-chose
    C’est juste la nouvelle putain

    J’me la paierais toutes les s’maines
    Si seul’ment j’étais un mec
    J’y dirais eh tu t’amènes ?
    J’y fourr’rais ma langue dans l’bec
    J’me la paierais toutes les s’maines
    Sauf qu’en c’moment j’suis à sec

    Je vis comme une hirondelle
    Depuis qu’elle est dans l’quartier
    Pourtant c’est pas la plus belle
    De toutes les filles du métier
    J’vais dev’nir folle à moitié
    À trop zoner au bord d’elle

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  • Broder des arcs-en-ciel

    Catégories : Heptasyllabes (7)

    À mains nues je creuse un lit
    Pour ta rivière de miel
    Qui sent bon le patchouli

    En lapant l’interstitiel
    Au mépris du vent coulis
    Nous brodons des arcs-en-ciel

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  • L’œil ami

    Catégories : Heptasyllabes (7)

    Il rôde dans ce miroir
    Un œil secret qui m’alpague
    Tel le brillant d’une bague
    Qui luirait seul dans le noir
    Moment tendu chaque soir

    Cette présence inconnue
    M’attire et m’effraie pourtant
    M’enfle un cœur tout palpitant
    Elle guette ma venue
    Elle attend que je sois nue

    Cherchant à la débusquer
    Mes mains palpent mon image
    Tendre épure oh sans dommage
    Car il ne faut rien brusquer
    L’œil pourrait s’en offusquer

    Preste il joue et se faufile
    Vif argent frôlant mes seins
    Préparant quelque larcin
    Toute fuite est inutile
    L’œil ami met dans le mille

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  • Au trou !

    Catégories : Heptasyllabes (7)

    Je voudrais être traînée
    — Ah ! pas de mais, pas de cris !
    Du reste, c’était écrit —
    En justice et condamnée.

    Oui, car je me dis : Putain,
    Que de luxurieux délits
    J’ai commis dans tant de lits !
    ... Et le feu n’est pas éteint.

    Je vécus à ma décharge
    (Ou est-ce aggraver mon cas ?)
    Sous la loi d’un avocat
    Au barreau mielleux et large.

    Ses solides arguments,
    Ses profonds effets de manche
    Furent de ceux qui déclenchent
    Le remords éperdument.

    Tant j’entends prêter le flanc
    Aux plaintes, aux blâmes comme
    Aux bâtons si droits de l’homme
    Et à leurs fermes élans,

    Que je me verrais fourrée
    Par tout juge ou procureur
    Rempli de juste fureur
    Au trou (et dans la durée).

    Tout plutôt qu’être traînée,
    Menottée devant les flics,
    Vendue par arrêt public
    Au bagne de l’hyménée.

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  • Le vide

    Catégories : Heptasyllabes (7)

    Si je me mets à genoux
    Entendrez-vous ma prière
    Comme en juin l’année dernière

    Et si je baise vos mains
    Saisirez-vous le message
    Reprendez-vous le dressage

          Je me suis soumise à tous
          Mais aucun ne fut mon maître
          Leurs yeux ne font que promettre
          Leurs gifles — maigres secousses

    Si je me jette à vos pieds
    Léchant le cuir de vos bottes
    Sortirez-vous les menottes

    Je pourrais ramper ici
    Plus ouverte que la pute
    Plus nue que la chienne en rut

          Par pitié recommençons
          Je serai bien à l’écoute
          Et si vos amis me foutent
          Douce sera la leçon

    Si je me mets à genoux
    Entendrez-vous ma prière
    Mon vide a besoin de vous

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