Avant de descendre au tombeau
J’irai m’offrir un jeune et beau,
Claquant le restant de mon pèze
Pour que, mentant avec bagout,
Il avoue trouver à son goût
Ma fleur ancestrale et la baise.
Il s’enverra mon corps perclus
De rhumatismes tant et plus,
Jusqu’à me coucher quasi morte,
Rincée de foutre, et son œil vert
Me soufflera — plaisir pervers ! —
Que le diable déjà m’emporte.
Prière, onctions et crucifix
Ne valent pas l’opulent vit
Qui plante et troue, ruine et ramone
Vos puits une dernière fois,
Vous fait crier à pleine voix
Ce que jamais ne crient les nonnes.
Puis cet enfant, ce dépravé,
Me branlera à en crever :
Je ne voudrai revoir le monde
Et sa misère en aucun cas,
Ni ne laisser un reliquat
De jouir à la Guedouze immonde.
Brûlante et nue je veux périr
D’être niquée à l’avenir,
Et pour cela j’économise,
Non pour mes fils ou les impôts,
Mais pour ne descendre au tombeau
Qu’encore en rut et sans chemise !
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