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Odelette galante

Catégories : Décasyllabes (10)

Prêtez, mon cœur, la rose pinelette
Qui niche là ainsi qu'un serpenteau ;
Je la veux voir et saisir aussitôt
Au creux de mes menottes doucelettes.
 
Lui en ferai un aimable coussin,
La borderai des plis de ses couillettes,
Et, si l'ampleur en reste maigrelette,
L'étrillerai au vermeil de mes seins.
 
Voyez, amour, comme branle sa tête !
Ne dirait-on que son œil me sourit ?
La voilà qui jette les draps du lit,
Lâche le frein — morbleu ! l'enfant s'entête.
 
Mais j'aime tant sa nouvelle épaisseur
Que la reçois dans ma bouche douillette,
Et, m'en faisant, gourmande, une sucette,
Mordille à cœur cette petite sœur...
 
Las ! qu'avez-vous ? Quelle fièvre vous guette ?
Soudain tremblez ainsi qu'herbette au vent ;
Ne craignez point : ma langue salivant,
Vous guérirez bientôt sous ma houlette.
 
Ô le beau sabre à présent que devient
Celle qui oncques fut molle andouillette !
Pour ce m'emplir ainsi, moi je vous tète
D'autant plus fort qu'on sent le jus qui vient.
 
Prêtez-moi votre rose pinelette
Sans en garder la clairette liqueur ;
Les nymphes ne boivent rien de meilleur
Lors de leurs jeux taquins et de leurs fêtes.
 

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Commentaires

  • Y a un petit air de Ronsard, non ? En mieux et en plus court : sur plus de deux mille pages, je crois avoir lu un seul poème assez coquin. Dans le genre, c'est presque pire que Lamartine.

    Mes hommages.

  • Tu ne t'es pas trompé : ce poème et les trois précédents me viennent de la lecture de Ronsard. Je ne l'aime pas non plus. Marot, Du Bellay, Labé, Saint-Amant me semblent bien plus intéressants.

    Pourtant certains de ces vers m'ont inspirée :
    "Celle qu’il faut toujours que dans la bouche j’aie"...
    "Sitôt que tu es arrosée"...

    Et puis ceux-là :
    "Iô ! tu seras sans cesse
    Des fontaines la princesse,
    Moi célébrant le conduit
    Du rocher percé, qui darde..."
    https://www.poetica.fr/poeme-1862/pierre-de-ronsard-fontaine-bellerie/

    Franchement, c'est de la provocation, non ?

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