Sonnet - Page 2
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Les vraies raisons de la soi-disant Chute
Catégories : Alexandrins (12 pieds), SonnetTraduit d'un vieux grimoire anonyme en latin acquis à l'occasion du vide-grenier annuel de la Saint-Jean à Trouville-lès-Vesoul (Haute-Saône). Franchement, moi-même je n'ai pas tout compris. Sans doute faut-il donner un sens allégorique à ce curieux sonnet...Banane, ô fruit d'amour, que j'aime à t'éplucher,Ou mieux : à croupetons sur ton bout me jucher,Dur et lisse et charnu, pour me laisser descendre !As-tu la moindre idée des joies que tu engendres ?Fi de l'absurde pomme : elle est ronde à pleurer !Je la comprends, notre Ève — à quoi bon demeurerLà où l'Esprit ne vous pénétrera le ventreQu'à bouchées menues et sans risque de vous fendre ?Tu es, Banane, la baie divine, martiale,Et femelles pour toi toujours se damneront ;Quel paradis vaudrait plus que deux ou trois rondsSi tu n'y trônes pas en posture royale,Entouré d'abricots amoureux qui se calentTa majestueuse pulpe — en râlant — bien à fond ? -
Double casquette
Catégories : Octosyllabes (8), SonnetBella poétesse et cochonneQuêtant le verbe pénétrantTâte songeuse ses amantsEt déjà les décapuchonneAu jus d'homme elle se torchonnePuis crache aussi sec à l'écranQuelques vers chiadés pour les grands(Pauvres petits la vie est conne)Sploutch ! encore un sonnet mauditQui voit le jour sous vos mirettesAu choix ou bien l'on applauditOu l'on se polit la zézetteLes deux d'un coup (qui serait chouette)Dame Nature l'interdit -
Champs de cinabre
Catégories : Octosyllabes (8), SonnetJe crois bien que nos bouches n'ontJamais connu racine amèreNi sur un gland ne refermèrentL'incarnat vif de leurs fanonsTendre amour doux fauve minonSurgie aussi de notre mèreNourrie au même flot mammaireL'une à l'autre nous nous donnonsHors les peuples où se délabreL'acier bleu des châteaux de sabreGorge tendue aux chiens de sangViens poursuivons notre palabreÉrosive aux sillons versantsDe nos vineux champs de cinabre -
Damnation de Jean le Baptiste
Catégories : Alexandrins (12 pieds), SonnetSalomé tu dansais pendant qu'on sciait ma gorgeEt je voyais ta gorge aux multiples tétinsCombler d'aise et d'horreur mon regard qui s'éteintSalomé je t'aurais donné du sucre d'orgePrise sur mes genoux baignée dans le JourdainSacrifié cent brebis ce pays en regorgePour le prix d'un baiser je tète à vos flaconsRenie Christ et ma foi ces ornières stupidesSalomé entends-moi sois humaine et décidePour toi mon sang s'étale et s'y mire ton conSache que tu mourras et que le ciel est videQue même ce beau conte où nous nous embarquonsMourra aussi tout meurt d'où il résulte qu'onT'attend là Salomé aux enfers impavide -
Les plaisirs de l’agaceuse
Catégories : Octosyllabes (8), SonnetChaque fois que le lisse d'unePaume qui branle au vif étreintResserre et puis avec entrainBrique ô la cruelle infortune !Mais loin d'en conserver rancuneMonsieur console son mandrinAffiche un sourire contraintEt finit par sortir la tuneCar pour ce pantin de chiffonLes rudesses femelles fontLa valeur de l'agacerieÉprise de bonheurs profondsJe prie les dieux que je me rieLongtemps du vit de tels bouffons -
La toison, dehors !
Catégories : Alexandrins (12 pieds), SonnetMa brousse prolifère — ah ! défrichons gaiement,Soyons lisse ainsi qu'une joue de politique ;Mon mont se mirera aux lorgnons de l'amantEt lui fera de l'œil et raidira la trique.La vulve prépubère est in en ce moment ;Monsieur se sent jeunir, car mon con communiqueAu plan subliminal avec son inconscient :Il croit voir une enfant là où la vieille nique.Mais prudence ! mesure ! Usons à bon escientDe ce truc, sans couper la branche, en la sciant,Où nous aimons percher en postures lubriques.La chose veut qu'on la rafraîchisse, s'entend,Qu'on en dégage les plages roses, la criqueAu frai tout frétillant d'anguilles électriques. -
Quand ça veut pas… (poème subliminal)
Catégories : Alexandrins (12 pieds), SonnetSur Hercule j'avais pensé faire un sonnet ;
Vous savez, l'impétueux amant qu'eut la farouche
Omphale, la Lydienne — un sujet qui me touche
Et fait battre mon cœur, mais ça n'a rien donné.Hélas ! — gros hic — en culture antique je flanche ;
Quoique bonne en culasses et questions pour les mecs,
Onc ne vis mes élans culminer chez les Grecs,
Et me voilà face à l'affreuse page blanche.Certes il est évident qu'ululer long et fort
N'y changera rien, la rime fuit, j'en arrive
A ce point, même, à présent, qu'ulcérée à mort,J'ai des douleurs au bide — ah ! Muse, tu me prives !
Bah ! foin de ce que diront les gens (culot mer-
Veilleux !), sur ce héros pas moyen que j'écrive. -
L’orgueil puni (pièce morale)
Catégories : Alexandrins (12 pieds), SonnetDaphné, sublime dinde, ô fille du Pénée,
Toi qui fermas au dard du radieux Apollon
Ce grâce auquel humains et dieux nous affolons —
Ton dédain malvenu, combien j'en suis peinée !Il te pria d'amour, tu Lui tournas le cul ;
Fallait-il que tu sois ingrate et péronnelle
Pour exclure que la Lumière universelle
Entre et fasse briller ton petit con têtu !Te voici arbrisseau, c'est bien fait pour ta pomme ;
Tu trônes au front des fats et des généraux ;
Il aurait mieux valu que l'Ardent te dégomme.Que s'abîme le Temps aux gouffres sidéraux,
Oncques ne connaîtras le petit bout de l'homme,
Ni les autres menus bonheurs collatéraux. -
Plaies et gosses
Catégories : Alexandrins (12 pieds), SonnetEcartant la soie ocre, elle me la fit voir —
Blessure à jamais vive ! Enchanteuse écrouelle
Toujours masquée ! En pleurs, moi je voulus savoir :
« Quel est ton mal, ô reine, ô Amfortas femelle ?— Appelle-moi Pandore ! Car j'ai, dans l'univers,
Semé ces diables fiers, cette imbécile engeance
Qui dévore tout, comme une invasion de vers,
Et rit — effroyable — et sur les cadavres danse. »Tel ce roi qui se croyait un saint et, honteux,
Baisait la plaie de l'humble — à genoux, je pris place
Pour boire à un prodige aussi calamiteux.Ah ! menstruez, mes sœurs, afin qu'opprobre passe !
Il y a sous la lune assez de mal. Ce feu
Liquide me ravit... mais je reste fumasse.