Et dire que je rêve après ce bout de chair,
Ce hideux caroncule...
On jurerait qu’il m’est précieux, qu’il m’est cher...
Enfin, c’est ridicule !
Et dire que j’aspire à goûter, à sentir
Comme il enfle et parade,
Que j’en suis bouche bée lorsque, sans repentir,
Il lance sa tirade...
Et dire que je suis douce et tendre à l’endroit
Du vit qui me renverse,
Qu’en moi gît ce secret, un vide, un pli étroit
Qui espérait l’averse...
Et dire qu’il remplit de feu, d’amour, de cris
Mes gouffres qui grandissent,
Lui qui n’est rien du tout : un petit machin gris,
Un vulgaire appendice...
Et dire que, sitôt qu’il a quitté mon corps
Après m’avoir foutue,
Et dire que, pantin, moi je réclame encor
Sa raideur qui me tue...
Ton pantoum dans mon haïku - Page 4
-
Monologue du pauvre pantin
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6) -
Là où le vit blesse
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Je les regarde tous en douce
En m’imaginant leur engin
Déjà je geins
De le sentir qui pousse et pousse
Pour me modeler le vagin
Je les regarde au bas du ventre
Voir si y a du monde au balcon
Hors de mes gonds
Je rêve que ça entre et entre
En me recalibrant le con
C’est mon vice ô c’est ma faiblesse
Mater les mecs les supputant
Déjà dedans
Je coule là où le vit blesse
À l’envisager me foutant -
Odelette aux branleurs
Catégories : Heptasyllabes (7), Quadrisyllabes (4)L’apéro onanisé
Chauffe sous la chemise et
Secoue le sucre anisé
De vos sucettes
À vos stupres j’applaudis
Transpirant dans mon body
Rêvant aux câlins maudits
Que vous vous faites
Bande de bandants branleurs
Que j’imagine en couleurs
Le Popaul qui perle en pleurs
Et qui en jette
Plus bas votre caleçon
Boit l’averse avec frisson
Puis la chose ô polissons
Redevient blette
Ô garçons que les tourments
Du foutre si fréquemment
Font s’improviser l’amant
De leur menotte
J’égrène mes chants lascifs
Afin que vos beaux rosbifs
Ne restent pas inactifs
Dans les culottes -
L’expertise
Catégories : Jocelyn WitzL’excellent Hubert-Félix Thiéfaine se demandait jadis si c’était de l’amour, de l’art ou du cochon.
Pourquoi pas les trois à la fois ?
https://www.atramenta.net/lire/lexpertise/99878
♥
-
Sa langue aux chattes
Catégories : Octosyllabes (8)À langue humide on se raconte
Des choses à trembler de honte
À langue docte on se décrit
Nos sentiments nos joies nos cris
À langue émue on se remue
Les sangs ensemble on fait sa mue
À langue avide on se repaît
De soupirs toujours plus épais
À langue d’ogre on s’appréhende
Pour ce doux crime être gourmandes
Tout alanguies on se défait
De nos derniers restes d’effets
À langue ardente on se repère
La lézarde où vit la vipère
À langue âpre point on ne craint
La parlotte à rebrousse-crin
À langue osée on se dépose
La rosée au secret des roses
À langue aiguë on se découd
L’accroc en gémissant beaucoup
À langue muette on se tourmente
De lancinants désirs d’amantes
À langue roide on se durcit
Le bouton de chair sans merci
À langue farouche on se flingue
Nos souffles sont devenus dingues
À langue aveugle on ne se voit
Plus mais nous emmêlons nos voix
À langue altérée on s’avale
Les fleuves brûlants qui dévalent
À si longue langue on s’éprend
Que nos ventres vont s’empourprant
Sans trêve on pourlèche écarlate
Sa langue ivre sa langue aux chattes
Puis dans le jouir on se rejoint
Pour se donner les premiers soins -
Ouvre tes lèvres
Catégories : Heptasyllabes (7), Quadrisyllabes (4)Rhombe tombe avers des lombes
Mouillé du sang des palombes
Ouvre tes lèvres et sens
Combien je tombe
Croissant versant rougissant
Sens unique et indécent
Ouvre et qu’éclate la bombe
Quand j’y descends
Cive lys lit de salive
Pourpre olive O des eaux vives
Ouvre encore ouvre il faut bien
Que je décrive
L’entrée dans l’antre pubien
Grotte où prient nus les Nubiens
Ouvre tes lèvres j’arrive
Raide ô combien -
L’égout (et les couleurs)
Catégories : Octosyllabes (8)Dans mon trouble le gras le lourd
Et le salé tout se mélange
J’ai scié ma muse et limé l’ange
Souillé l’azur l’or les velours
Pénétré l’égout de l’amour
Tant pis pour celles que ça lasse
Navrée pour ceux qui mal y voient
Je crois aux vertus du grivois
Pour le restant le pas-salace
J’ai oublié de suivre en classe
Les gros mots le sont jamais trop
Licencieux et cochons m’amusent
J’ai limé l’ange et scié ma muse
Des tags pornos dans le métro
Je fais des vers un peu rétro -
Aux plans torrides de l’écliptique
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Ce soir, ça mouille en mon décan
Plein de soleils aphrodisiaques ;
Tout le zodiaque
Me fait de l’œil en forniquant.
Sous ta rudesse âpre et têtue,
Je me sens les pieds et poings liés,
Fougueux Bélier,
Dont chaque élan m’ouvre et me tue.
Est-il exact qu’une Crétoise
Jouit avant moi de ton barreau,
Brave Taureau,
Qui bande presque d’une toise ?
Il fallut bien que je gémisse
Tant vos phallus m’ôtaient les mots,
Frères Gémeaux,
En emplissant mes orifices.
Pince mes chairs roses, mes plages
De vice heureux si l’on s’en sert,
Ami Cancer,
Qui me rends humide et volage.
D’or sont ton œil et ta crinière,
Ta peau vaut peut-être un million,
Pourtant, mon Lion,
Ta queue je la vis la première.
Tu peux serrer fort les genoux
Pour te préserver de la verge
Des mâles, Vierge,
Mais là nous sommes entre nous.
Mes équilibres se défont
Quand ton gode force et s’élance,
Jolie Balance,
Épais et raide jusqu’au fond.
Ton dard nous blesse et nous infecte
Comme autrefois quand nous lapions,
Vilain Scorpion,
Le venin d’une pine infecte.
Viens d’une flèche me percer
Là où tant d’hommes s’agitèrent,
Ô Sagittaire,
Toi qui t’es longtemps exercé.
Faux bouc ! Chimérique animal !
Ensemble dépassons la borne,
Mon Capricorne,
Qui marque où commence le mal.
Ma nature ayant peur du vide
Que le ciel m’offrit au berceau,
Gentil Verseau,
Pour toi je mouille et pompe, avide.
Ah ! les nanas sont des chiennasses :
Toutes au ventre nous poissons
Quand les Poissons
Glissent leurs flancs là dans la nasse.
Astres, reluisez sous ma voûte
Et menez-moi au firmament
Infiniment,
Car le destin veut qu’on me foute ! -
Gorgée d’amour
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Je les avalais par la nouille
J’étais celle qui s’agenouille
Plus d’un n’en est pas revenu
J’ai fait des fouilles
Forte de faux airs ingénus
Je les bouffais tout crus tout nus
Et de perspective de fuite
Aucun n’en eut
Je les invitais où j’habite
Afin d’en boulotter la bite
Combien appelèrent au secours
Pas assez vite
Ainsi en leur faisant la cour
Je mettais les pendules à jour
En les avalant par la nouille
Gorgée d’amour -
Sus aux fosses !
Catégories : Hexasyllabes (6)Je sonde en sous-marin
L’abîme sulfureuse
Océan de tes reins
Pendant nos heures creuses
Fille unique à Nemo
Je trouble là l’immonde
Sans connaître les mots
Je fais trembler le monde
Sens-tu mon Nautilus
Te déflorer les fosses
S’engouffrant tant et plus
Entre ces deux joues fausses
Je sonde en sous-marin
Moi la barge amphibie
L’océan de tes reins
Aux heures les moins pies -
Nique mammaire !
Catégories : Jocelyn WitzDix poèmes sur les seins
fleurons de nos corps sages
temples d’ivresse à deux doigts du cœur
oasis de l’infiniment doux
de l’exquisément chaud
du tendre
délicieux poufs
Édens de poche
poches à rêver
rêves de soie et de moiteur
coffres aux trésors
d’où coule le lait de toute poésie...
Dix poèmes sur les seins dont la moitié sont inédits
https://www.atramenta.net/lire/nique-mammaire/99631
♥
-
Réceptacle
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Rose est ma porcelaine insondable mon urne
Que creuse encore et que repolit tout garçon
Lorsqu’il me force l’aine et s’y vide les burnes
Sans y mettre trop de façons
Étant moi-même assez vilaine
Chaude et rose ma porcelaine
N’aime rien tant que d’être pleine
D’un polisson
Moiteur du graal un vase au fini de faïence
Prêt à lui recueillir le miel blanc des roustons
Ce ventre qu’il invase et pine avec vaillance
Lourd de replis et de festons
Dont d’un coup le revers s’embrase
Puisqu’il brûle le graal ô vase
Lui comme moi les périphrases
Nous détestons
Cette argile qui s’ouvre afin qu’un mâle y chute
S’engloutisse à jamais dis maman quel bon tour
Nous lui avons joué quelle avalée de jute
Vit ce vit sevré sans retour
Tombé des falaises de Douvres
C’est la mer avide qui s’ouvre
Mes super chéris se découvrent
Au pied des tours -
Femme et pharaonne
Catégories : Hexasyllabes (6)On ne m’a jamais prise
Je n’ai fait que saisir
L’objet de mon désir
Conservant la maîtrise
Réglant l’angle des tirs
Mixant les élixirs
Aucun ne m’a baisée
Les prenant à l’appeau
Leur dictant le tempo
Sous ma griffe rusée
De louve en gants de peau
Ils ôtaient leur chapeau
À nul je ne me cède
C’est moi qui les soumets
En mon ventre enfermés
Les pompe et les possède
Les regarde ramer
Puis les mène au sommet
Oui les hommes se donnent
Et mon sexe les mord
Leur fait perdre le nord
Quand femme et pharaonne
Je viole sans remords
Mes condamnés à mort -
Itinéraire d’une enfant sage
Catégories : Hendécasyllabes (11), Pentasyllabes (5)Juju la juteuse ô souviens-toi nos nuits
Les eaux répandues qui te rendaient honteuse
J’en redemandais ma langue voluptueuse
Pompant sans mollir ton adorable puits
Juju la juteuse
Juju fausse gousse ô tu disais c’est laid
Ce que nous faisons tu en avais la frousse
Mais sous tes sanglots mes deux mains à tes trousses
Savaient persuader de leur branle zélé
Juju fausse gousse
Juju l’enfant sage au cœur d’ange dévot
Ta vertu même appelait le mésusage
À contempler ton trop honnête visage
J’avais cent idées perverses au cerveau
Juju l’enfant sage
Juju la perdue lorsque d’égarement
Tu pris un époux moi je t’ai attendue
Et je me serais peut-être bien pendue
Si tu n’avais pas pris aussi un amant
Juju la perdue
Juju la juteuse un beau jour tu compris
Combien ta substance était nécessiteuse
Tu devins alors la plus fieffée fouteuse
Que l’on ait connu et nul n’en fut surpris
Juju la juteuse -
Sous mon empire
Catégories : Hexasyllabes (6)J’ai la lèvre inférieure
Sous ta lèvre intérieure
Et je mords à tes cris
J’ai la langue enfoncée
Dans la mer annoncée
Par l’eau qui perle gris
Ô larmes insensées
Je te ferai tout vivre
Je te ferai me suivre
Jusqu’au dernier rebord
De tes rêves de femme
Trouverai le sésame
T’ouvrirai les sabords
Ô furieuse oriflamme
J’ai le doigt qui verrouille
Tes chaleurs et les fouille
En long et en travers
J’ai l’œil qui te déchire
L’amour qui te désire
J’ai le souffle pervers
Ô jouis sous mon empire ! -
Sitôt seule avec moi
Catégories : Alexandrins (12 pieds)Je me branlais partout, dans mon lit, dans les chiottes
À la messe écoutant le sermon du curé
Ce vice je l’avais déjà toute petiote
Loin de me le crever en besognes idiotes
Mon cul rose d’enfant je me le récurais
Je me branlais de tout : d’un crâne de poupée
Des outils de papa, des flacons de maman
D’un pied sculpté de chaise ou de branches coupées
Ou rien que de mes doigts promenant, chaloupée
Leur griserie d’amour sur mes chairs longuement
Je me branlais le soir, je me branlais à l’aube
Je ne m’en lassais pas : sitôt seule avec moi
Les yeux clos, je suivais de mémoire les lobes
Et les moindres vallons du Tendre sous ma robe
Pays de miel doux comme une peau de chamois
Je me branlais pourtant sans vivre solitaire
Me caressant avant mes rendez-vous galants
Puis après, ou pendant, je n’en fais pas mystère
J’avais la tête à ça même les pieds en l’air
Surtout lorsque l’amant se révélait trop lent
Je me branlais songeant à Pierre, à Paul, à Jeanne
Au marchand de bonbons, à mon instituteur
À ma sœur qui, jugeant ce passe-temps insane
Me conseillait le sport, l’étude ou la tisane
Je souriais en m’asticotant les moiteurs
Je me branlais jadis et me branle de même
Aujourd’hui, je n’ai jamais cessé de polir
Ce joyau qui reluit fidèlement, je m’aime
À longueur de journée sans y voir un problème
Je me branle à toute heure et sans jamais mollir -
Tes yeux dans les miens
Catégories : Vers libresTa langue ici
couteau
elle desserre mes dents et suce le plaisir
Ton mât là dans l’amas
poils en fusion
entre l’éclatement fou de mes cuisses
et mon ventre dynamite
La brute en toi en moi
Tes reins
pourquoi tes reins
parce qu’ils sont là qui moutonnent
s’élancent et dressent des horizons percés de désirs
j’y trempe mes pieds talonnés pour t’enfoncer
dans mon labour heureux
Tes mains tes doigts n’oublie pas
là
et puis là
là là là encore
partout où il reste un sein à mordre
une gorge une chevelure rauque
une sueur frissonnante à creuser laper rejaillir
un antre vierge affolé
Ta force
ton poids m’écrase d’amour
Tes yeux alors me font jouir
qui sourient
sourient dans les miens -
Entretien avec Théo Kosma (3/3)
Catégories : Jocelyn WitzDans ce troisième et dernier volet, bien entendu, on discute encore et toujours d’écriture, et en particulier d’écriture pornérotique, mais aussi des tabous, de la censure, des barbus, des mutations sociosexologiques, du genre, des trans, des clubs échangistes, de la drague, de Dieu (sans rire), de la vie après la mort (et inversement), des fantasmes cochons, de la liberté, de moi (le moins possible) et ainsi de suite.
Sans me vanter, je crois qu’on a fait le tour de pas mal de problèmes et résolu grosso modo l’ensemble des difficultés qu’affronte actuellement l’Humanité.
Non, ne me remerciez pas... remerciez Théo !
https://plume-interdite.com/entretien-avec-jocelyn-witz-3-3/
♥
-
L’homme qui avait peur des femmes
Catégories : Jocelyn WitzUn psy amer et insatisfait de sa carrière
Une épouse inquiète
Une collègue amoureuse
Un adolescent pétri d’angoisses
Un appareil révolutionnaire
Pas de raton laveur dans cette histoire, non, désolée
(D’ailleurs j’aime pas Prévert)Pas de cul, non plus
(Merde...)En revanche, tout un tas de créatures échappées de l’enfer
Un brin d'humour
(Toujours !)Et une araignée...
https://www.atramenta.net/lire/lhomme-qui-avait-peur-des-femmes/99049
♥
-
Tiens-la bien !
Catégories : Hexasyllabes (6)Ma lolita du tag
Vous dessine en zig zag
La bite avec ses boules
En fluo c’est plus gai
Et moi je fais le guet
Pas qu’un maton déboule
Grave ma star du graf
Vous recouvre un mur plaf !
De nanas qui s’embroquent
Garces à qui mieux mieux
On en prend plein les yeux
Je mouille au fond du froc
La lampe oh tiens-la bien !
Me dit son cœur de chien
Cette bombe A m’obsède
J’ai pour seul horizon
Qu’on rentre à la prison
Pour que je la possède