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Ton pantoum dans mon haïku - Page 4

  • Écoutons les vampires

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Si l’hiver nous pavoise
    Soufflons sur le surgeon
    Et ensemble allongeons
    La tige d’une toise

    Si l’hiver nous rend blancs
    Écartons les congères
    Qui jadis protégèrent
    Ce tronc d’amour tremblant

    Alors neufs se déplient
    Les champs de goémons
    Alors nous essaimons
    Et l’hiver nous oublie

    Tant pis s’il nous éteint
    Dessinant l’aube en pire
    Écoutons les vampires
    À mordre le matin

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  • Aquarelle

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Au creux de mon amour lovée
    Baignée par les eaux que l’on sème
    Brouillard s’ouvrant pour m’abreuver
    Jamais jamais plus se sauver

    Baignée par les eaux que l’on sème
    Des pays neufs au bout de doigts
    Que ni nos ventres se referment
    Ni tarissent puisque l’on s’aime

    Des pays neufs au bout des doigts
    Des nues se déchirant rêvées
    Pour crever à l’ombre de toi
    Pastel enfant jour où je bois
    Au creux de mon amour lovée

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  • Culinaire préparation

    Catégories : Heptasyllabes (7), Pentasyllabes (5)

    Amis d’la gent charcutière
          V’nez donc par ici
    Que j’vous montre mes soucis
          Dans l’échoppe arrière

    Fourrez-y mon p’tit boyau
          De chair et d’épices
    Élargissez l’orifice
          Et mouillez l’maillot

    Les v’là bien rouges et bien grasses
          Vos chipolatas
    Mais j’suis dans un sale état
          Que quelqu’un m’décrasse

    Remplissez mon p’tit panier
          Avec ces saucisses
    Des fois qu’mon époux surgisse
          Vaut mieux vous manier

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  • Printemps

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Ouvre-moi remue-moi l’humus
    À coups de soc charrie ma terre
    Dont la lèvre femelle adhère
    À ce coutre et tendre le suce

    L’herbe se sépare et palpite
    La sève s’enfle au végétal
    Va trace le sillon brutal
    Cent frémis semés t’y invitent

    Force et je vibre comme un vent
    Tasse et j’engloutis ta semence
    Par saccades qu’ample tu lances
    Enfances mortes par devant
    Pour nos verdeurs une autre chance

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  • L’été du ventre

    Catégories : Quadrisyllabes (4)

    Porte émeraude
    D’un cœur ornée
    Je mets le nez
    Aux forêts d’Aude
    Bordées d’eaux chaudes

    Je bois le ciel
    L’été du ventre
    Où ma langue entre
    Arbre pluriel
    Rayon de miel

    Nimbé de glauque
    S’ouvre un palais
    Que je balaie
    Happant ma coke
    Sous les cris rauques

    Aude mon sang
    Aude mon centre
    Été du ventre
    Où je descends
    En paressant

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  • Voir le jour

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Avec intensément de failles
    On s’éclate en soupirs d’enfant
    D’un cri ton ventre se défend
    Le monde se cherche en travail

    Avec de l’eau jusqu’aux paupières
    Tu caches quelque chose encore
    L’avenir te charrie le corps
    Dur à venir printemps de pierre

    Avec intensément de force
    Verte de candeur ouverte et
    Un restant de rire écarté
    Ton cœur de sang perce l’écorce

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  • Rêve de granit

    Catégories : Décasyllabes (10), Pentasyllabes (5)

    Quand je viens me perdre auprès des flots gris
    Une évocation tout soudain se dresse
          À mon cœur d’ogresse
    Engendrant un choc violent comme un cri

    Ô ces monuments cailloux de Carnac
    Reste concret des aimables géants
          Qui furent céans
    L’amour n’était pas alors une arnaque

    Loin devait-on les entendre hennir
    Celles qui crevant leurs lèvres géantes
          La faille béante
    S’enfilaient profond ces puissants menhirs

    Rêve de granit portant témoignage
    D’un rude passé aux énormes bites
          Rêve tu m’habites
    Dès que je reviens tu me mets en nage

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  • L’empreinte

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Tiens ton vit à nouveau larmoie
    S’arque en roulant des mécaniques
    C’est-y qu’il revoudrait de moi

    Je garde au chaud sous la tunique
    L’empreinte où il faisait son trou
    Avec nos cœurs ça communique

    Tant pis si c’est pas le Pérou
    Toutes mes lèvres se pavanent
    Face à ta queue qui fait la roue

    Mon ventre entier ouvre les vannes
    Oublions les mots inutiles
    Oublions que nos corps se fanent

    Tiens ton vit vit revoudrait-il
    De ma chattière pour étui
    Matelassé ça tombe pile
    J’avais aussi envie de lui

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  • Jalousie de la bouchère

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Toinon, le ventre m’ard
    Depuis qu’à la rivière
    Je vis ton braquemart
    De cambrure si fière.
    Veux-tu de moi, Toinon ?
    J’en meurs d’envie — toi non ?

    Le con, Toinon, me pleure
    D’avoir entr’aperçu
    Ton vit faisant son beurre
    Et te jouissant dessus,
    Couché sur la pelouse ;
    Ma fente en fut jalouse.

    Toinon, à te branler
    Seul tu me rends démente.
    Mes gros tétins, prends-les !
    Fais de moi ton amante !
    M’entre ton saucisson
    Brioché sans façon !

    Tardes-tu à m’entendre,
    Je trancherai ce dard
    Puis m’en irai le vendre
    Parmi mes bouts de lard.
    Crains, Toinon, la bouchère
    À qui ta chair est chère !

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  • Trois louches (minimum)

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Où tu vas je te suis bel elfe
    Qui verses la purée au self
    Le soleil remplit ton visage
    Le feu sur tes lèvres m’attend
    Je n’ai plus d’autre paysage
    Que tes longs membres excitants

    Ange ou démon j’ai ta lumière
    En moi chassant la nuit d’hier
    Ton seul sourire m’écartèle
    Ton œil me perce mille trous
    Ton ventre est une caravelle
    Je suis sa figure de proue

    Emporte-moi au bout du vivre
    Que ta langue entre et me délivre
    Des parlotes du gris du froid
    J’abandonnerai la fumette
    Mon elfe mais j’ai droit je crois
    À trois louches dans mon assiette

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  • Instant d’inattention

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Je ne suis qu’un éjaculat
    D’amour d’étoile et de poussière
    Goutte échappée des couscoussières
    D’un autre humain qui vécut là

    Je suis l’oubli d’une capote
    Un pur instant d’inattention
    Un vit qui fuite et ô passion
    Soudain dans un ventre clapote

    Je suis l’écho vague et lointain
    D’un désir dépourvu d’histoire
    Lui ne prisait que foutre et boire
    Elle avait un cœur de putain

    Flaque s’agitant solitaire
    Je ne suis que l’éjaculat
    D’un pâle humain qui vécut là
    Souillant pour quelques temps la terre

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  • Posséder l’absente

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Ça m’a fait bip-bip dans l’œdipe
    Et des tas d’autres trucs ailleurs
    Quand j’ai surpris papa sans slip
    Vision d’un monde un peu meilleur

    Un monde où les garçons grandissent
    Dans des proportions renversantes
    Troublée par ce puissant indice
    J’ai voulu posséder l’absente

    Mais puisqu’hélas veillait maman
    Sur l’objet de mes attentions
    Il fallait donc furtivement
    Qu’avec papa nous le fassions

    À coups de coïts et de pipes
    Et d’un tas d’autres trucs d’ailleurs
    J’ai pu résoudre mon œdipe
    Sans écouter les pinailleurs

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  • La vie devient facile

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Dans nos cages à lapins
    On se fait des copains
    Les ados du deuxième
    Courent acheter mon pain
    Me dédient des poèmes
    Puis me liment en tandem

    Dans nos cages à lapins
    Y a pas que des rupins
    Le vieux dit La Gaufrette
    Sent déjà le sapin
    Et claque sa retraite
    Pour m’avoir en levrette

    Dans nos cages à lapins
    Rien n’est jamais repeint
    Mais mon con phallophage
    Et mon derche poupin
    Grimpent degrés étages
    Jusqu’aux derniers outrages

    Dans nos cages à lapins
    Parfois je me tape un
    Pied lorsque m’instrumente
    En écoutant Chopin
    Le prof à queue puissante
    De l’appart 160

    Dans nos cages à lapins
    Ta pine est mon tapin
    Je suce à domicile
    Avalant les pépins
    Puis remets du ricil
    La vie devient facile
    Dans nos cages à lapins

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  • Droit de visite

    Catégories : Octosyllabes (8)

    De Timothée le tatoué
    Je pus feuilleter les images
    Cœurs griffés dragons et visages
    Flammes mystérieux messages
    Amantes de rêve vouées
    À sa peau pour ultime plage

    Sur Timothée le tatoué
    S’opéraient des métamorphoses
    On voyait parmi d’autres choses
    Un lion couché qui se repose
    La proue d’un trois-mâts s’échouait
    Au sein nu de sirènes roses

    Chez Timothée le tatoué
    Ex-marin revenu des pôles
    Tout était peint cuisses épaules
    Fesses merveilles que l’on frôle
    Pour voir le décor s’ébrouer
    Désondulant telle une tôle

    À Timothée le tatoué
    Je me suis offerte de suite
    Afin d’avoir droit de visite
    D’explorer gentiment le site
    Il cachait (ça m’a secouée)
    Une tour Eiffel sur la bite

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  • Au charbon

    Catégories : Quadrisyllabes (4)

    Lâche ta rosée
    Du fond du cœur
    Lâche ta liqueur
    Viens m’arroser
    Lâche tes pudeurs
    Enfantillages
    Suis mon sillage
    Jusqu’à point d’heure

    Lâche donc la bride
    Va au charbon
    Franchis d’un bond
    Ma ligne Siegfried
    Lâche la morale
    Sois indécent
    Lâche le pur-sang
    Hors du corral

    Va sois pas lâche
    Crache le morceau
    Déverse à seaux
    Les mots qui fâchent
    Les secrets louches
    Qu’on nous cachait
    Faut tout lâcher
    De bouche à bouche

    Lâche une bastos
    Sur mes velours
    Envoie du lourd
    Envoie la sauce
    Le blanc qui tache
    Sois fou lâche-toi
    Sans ça ma foi
    Moi je te lâche

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  • Il court, il court...

    Catégories : Jocelyn Witz, Pentasyllabes (5)

    100697big.jpg

    Le plaisir est fou
    Qui viole et transgresse
    Avec allégresse
    Qui raison bafoue
    Qui bon sens écarte
    Et rebat les cartes

    Le plaisir est roi
    Sombre et tyrannique
    Il me communique
    Ses décrets de loi
    Par d’âpres délices
    Qui me démolissent

    Le plaisir est faim
    Qui se réengendre
    Brûlant salamandre
    Mais jamais défunt
    Son pouvoir m’hébète
    Je redeviens bête

    Le plaisir est nuit
    Envoûteur occulte
    Menant grand tumulte
    Il cogne à mon huis
    M’inonde et m’enivre
    D’un lait qui délivre

    Le plaisir est fée
    Fantasmagorique
    Qui sait qui fabrique
    Ce divin effet
    Ma fente animale
    Ou l’amour du mâle ?...


    C’est ma dernière petite histoire fantasticochonne
    en lecture libre ici :
    https://www.atramenta.net/lire/il-court-il-court/100697

     

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  • Désir déchire

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Ah combien je me suis saignée
    Pour cette splendide araignée
    En mon ventre elle avait son nid
    Faisant son miel de mes pétales
    Mordant quand je crevais la dalle
    Ricanant de mes agonies

    J’attirais les mouches pour elle
    Pauvres je leur coupais les ailes
    Mes draps de toile étaient le lacs
    Où elles tombaient amoureuses
    Une faim d’araignée ça creuse
    Surtout celle que j’avais là

    On paralysait nos victimes
    Dévorait leurs parties intimes
    La plupart n’en revenaient pas
    De mes mines d’amour mimée
    Nos relations s’envenimaient
    En dépit de tous mes appâts

    Désir plaisir nuitées de soie
    Que l’aube ensanglante et déçoit
    Désir déchire on s’arrachait
    Ah combien je me suis saignée
    Pour cette maudite araignée
    Se nourrissant à mes crochets

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  • Les patauds ivres

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

          Pour Arthur R., qui se reconnaîtra…

    Comme je dégustais tes fleuves impossibles
    Je ne me sentis plus tirée par nos hâbleurs
    Paulot s’estimant gay ou pétant un fusible
    Clouait Luc en dépit de ses cris de douleur

    J’étais peu concernée par ce franc dérapage
    Chacun son tour au fond de se faire enculer
    Rien ne m’intéressait que le brûlant cépage
    Issu de ton giron d’un rose immaculé

    Dans les clapotements luxurieux des marées
    Moi la langue en haleine et le cœur s’échauffant
    En eussé-je eu le temps je me serais marrée
    De voir ce pauvre Luc que l’autre con pourfend

    Mais je n’avais d’yeux que pour tes beautés intimes
    Avec des bruits cochons je picolais tes flots
    Ces régals éternels ces jus que sous-estime
    Volontiers le machiste un peu niais c’est ballot

    Plus doux qu’aux enfants de contourner la censure
    J’y pénétrai d’un doigt coquin de chaud lapin
    Qui tendre et langoureux chatouilla ta fressure
    En t’envoyant vibrer jusqu’aux bleus escarpins

    Et dès lors je me suis baignée dans cette crème
    Cette mer infusée de ventre incandescent
    Dévorant goulue l’antre noir de Polyphème
    D’où la larme pensive en continu descend

    Toi pignant tout à coup ta volupté navire
    Devenu fou sous mes cajoleries d’amour
    Et les vapeurs d’alcool tes beaux yeux entrevirent
    Sur ton mari Paulot crispé en plein labour

    Peut-être fut-ce un choc tel l’effet d’une bombe
    De voir sur le tapis même pas dans le noir
    Que ton propre chéri un mec pourtant succombe
    Aux charmes d’un gourdin qu’il prend dans l’entonnoir

    J’ai vu ton front pâlir Mais qu’est-ce qu’ils trafiquent
    Te disais-tu sans doute Ont-ils trop picolé
    Pareil à un acteur de films pornographiques
    Cependant Luc en râle était patafiolé

    J’ai rêvé je l’avoue de le voir évanoui
    Baisé jusqu’à plus soif au cul ton culbuteur
    Lui qui souvent m’avait en l’arrière-pays
    Pris la température en jouant au docteur

    J’ai suivi l’œil en coin la gaîté non tarie
    Les affres de l’actif se découvrant passif
    Divertie que mon homme aux brames d’otarie
    Sût lui forcer la main d’un gland supermassif

    J’ai heurté léchant toujours d’une langue avide
    Ton clito de panthère au tout petit chapeau
    Et tu lanças au ciel de longs jurons perfides
    Dignes d’ivres marins en de glauques tripots

    Je l’ai vu fermenter ta fente de chiennasse
    Qui se nourrit de joncs le plus clair de son temps
    Ses épanchements d’eau me giclaient à la face
    Truffés de germes fort acido-résistants

    De derrière sans trêve ô furieux de la baise
    Échouage hideux au fond d’un golfe brun
    Du coït vigoureux de nos maris obèses
    Et alcoolisés nous parvenaient les embruns

    Au Web j’aurais voulu montrer cette cagade
    Ce grand frisson de deux polissons s’effoutant
    Mais mon smart déchargé m’avait laissée en rade
    Et d’ineffables vents m’affolaient par instants

    Parfois martyr assez du Paulot son binôme
    Luc semait un sanglot amer au roulis doux
    Épousant chaque assaut dans sa ventouse jaune
    Et rappelant l’appel d’une femme à genoux

    Presque ivre me sentant sur les bords maquerelle
    J’incitais en mon for le perceur de côlon
    À mener jusqu’au bout l’épreuve culturelle
    Quitte à s’encanailler enculons enculons

    Paulot pataud perdu échevelé de transe
    Jetant son yatagan toujours plus sforzando
    Moi je m’interrogeais sur la jurisprudence
    À savoir faut-il pas l’arroser d’un seau d’eau

    Moi qui d’ailleurs lichais ta fente à l’aveuglette
    M’abreuvais de ces miels rougeoyants ces saumures
    Qui portent confiture en suaves gouttelettes
    Tes remuements d’orteils et tes morves m’émurent

    Moi qui matais le ventre saoul l’âme électrique
    Mon Paulot transporté tirer sa crampe au noir
    Et fouiller de ton Luc à violents coups de trique
    Les profondeurs du fion de son gros éteignoir

    Moi qui tremblais d’entendre geindre à pleines gorges
    Le rut des Béhémots à l’intellect épais
    Anticipant l’ordure et les litres d’eau d’orge
    Je pleurais le tapis qu’ils allaient saloper

    J’ai vu soudain Paulot dégager son missile
    Et partir en chandelle avec un cri du cœur
    Tandis que puits sans fond il nous lançait ses mille
    Et cent perles comme éclaboussées d’un shaker

    Mais vrai j’ai trop grimpé aux rideaux délirante
    Et c’est dur à présent de m’envoyer en l’air
    Le souvenir de cette empalade me hante
    Ô que ma figue éclate ô que vienne l’éclair

    Si je désire une eau interlope tu lâches
    Ce qu’il faut mais mon sang n’en est plus allumé
    À moins que j’aie en vue ces braves à moustache
    Tels des chiens en chaleur l’un à l’autre arrimés

    Je ne puis plus depuis tant nous nous échauffâmes
    Jouir de ces entretiens gouinassiers et gloutons
    Pleinement sans avoir près de nos peaux de femmes
    Nos maris se broutant la pine et les roustons

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  • Ventres radioactifs

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Premiers gestes qu’on ose
    Quand on cède à l’hypnose
    D’un clin d’œil fugitif

    On sait déjà qu’on kiffe
    Genre on a eu du pif
    Faut prendre en main les choses

    L’un et l’autre captifs
    Ventres radioactifs
    On sort de l’ankylose

    Premiers gestes qu’on ose
    No finger in the nose
    Plutôt dans le calcif...

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  • Cet hymen imprévu

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6)

    Une nuit nous ferons la noce en ce musée
    Tu le sais bien je vois à ta moue amusée
    Que nos sangs se comprennent empressés l’autre et l’un
    De tromper des gardiens la lasse vigilance
    Pour se retrouver seuls dans la pénombre immense
          Et se faire un câlin

    Tapie peut-être dans l’antique sarcophage
    De ce roi de poussière oh j’attendrai fort sage
    Que meure aussi l’écho du moindre bruit vivant
    Hors l’élan le galop de mon cœur intrépide
    Et ton appel muet tel un vent de Colchide
          Vous baise en dérivant

    Alors comme à l’époux une vierge s’avance
    J’irai tremblante et nue vers ta magnificence
    À peine luira-t-il ton membre dans le noir
    Que je le ferai mien l’étouffant de caresses
    Avant que de forcer de sa matière épaisse
          Mon trop étroit couloir

    Oui Priape ô mon dieu de marbre aux tendres veines
    Une nuit je reviendrai une nuit prochaine
    Et nous célébrerons cet hymen imprévu
    Par-delà la morale et par-delà les âges
    De mon ventre et ton vit qui met mon ventre en nage
          Depuis que je l’ai vu

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