J’aime les filles d’ailleurs
Leur regard bardé de khôl
La lèvre au pli batailleur
D’où leurs baisers dégringolent
Les nanas venues de loin
Qui dévoilent au hammam
Un ventre sentant le foin
Une chaude odeur de femme
J’aime les filles d’ailleurs
Dont les mains vous parlent vite
Usant d’idiomes meilleurs
Et pressés de néophytes
Le miel jusqu’à leurs pieds nus
Coule coule et les rend suaves
Leurs seins corsent le menu
D’un fruit noir comme la lave
J’aime les filles d’ailleurs
Aux profondes Brocéliandes
Où vit avide et bâilleur
Leur sexe aux rebords de viande
Contre leur peau je deviens
L’animale aux sueurs premières
Reptile antédiluvien
Créature à la charnière
J’aime ces femmes d’ailleurs
Aux spasmes si réussis
Si passionnés et d’ailleurs
J’aime leurs maris aussi
Ton pantoum dans mon haïku - Page 4
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Aux profondes Brocéliandes
Catégories : Heptasyllabes (7) -
Cendre les corps incandescents
Catégories : Octosyllabes (8)L’amour naissant l’amour blessant
Cirque toujours recommençant
La résistance est inutile
Il te saisit foudroie ton sang
Cendre les corps incandescents
Volent au vent où s’en vont-ils
L’amour soulève ô l’amour crève
Ton ventre innocent de nacre Ève
Il te recrée te reconçoit
T’emporte et te noie loin des grèves
Que de ravage après la rave
Vagin gisant rouge hors de soie -
Lueurs d’amour
Catégories : Octosyllabes (8)La fuite sourd tant va la cruche
Allô qui est à l’appareil
Silence mordant les oreilles
Dans l’ombre des jalousies veille
La vieille à l’estomac d’autruche
Au cou des coupables se pend
Une rumeur qui les emporte
Loin d’elle On baise entre deux portes
De blancs mensonges en cohortes
Glissent partout leurs doigts rampants
L’amant lui sème et n’en a cure
Des copeaux de rêves gâchés
Des aveux en papier mâché
Des sentiments mal harnachés
Qui voient s’emballer la voiture
Garder le cap et l’appétit
Tant pis si pissent l’eau les vases
Aux larmes citoyens Ça jase
Qui dit prises de bec de gaz
Dit lueurs d’amour abêti -
Après ça tout avaler
Catégories : Heptasyllabes (7), Tétradécasyllabes (14)Mon œil brille de luxure et de foutre mon visage
Quoiqu’affichant une moue aguichante d’enfant sage
Ai-je assez bu de saké
Béante ma bouche est pleine où ma langue gesticule
Comme noyée dans un blanc lac de jus de testicules
Les gars ont mis le paquet
À genoux je m’offre pute en rut nue enfermée toute
Entre trente hommes frottant leur pine afin qu’elle ajoute
Sa gougoutte à ma becquée
Les nanas font bande à part Une jalouse sanglote
Mais je vois d’ici qu’elle a aussi mouillé sa culotte
Y a de quoi s’estomaquer
Je m’astique en douce car que voulez-vous ça m’excite
D’être au centre d’une sarabande de raides bites
Jouant à ne pas me niquer
Mais le jeu s’achève et les burettes sont quasi sèches
Après ça tout avaler Oh pourvu qu’ils se dépêchent
Je commence à suffoquer
On me tire le portrait en couleur On m’encourage
Mon œil brille de luxure et de foutre mon visage
C’est la soirée bukkake -
Garçons, l’addition !
Catégories : Octosyllabes (8)Vite un vit ou je me recuite
Mon cul trime et fait les trois-huit
Le temps est un cheval en fuite
Le boule à zéro des ascètes
À d’autres ! j’ai mes cinq-à-sept
Mes doubles six et mes fixettes
À couper les espoirs en deux
Qu’a-t-on jamais retiré d’eux
Le temps est un chemin merdeux
Du vin ! venez divins cousins
Me mettre en quatre au magasin
Posant neuf vits j’en retiens un -
Sœur vagabonde
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)À Manon prise encore à se mouiller les doigts,
La mèr’ sup’ dit : « Quittez sur-le-champ notre toit !
Cherchez de par le vaste monde
Un but plus altruiste et qui plaise au bon Dieu,
Sauvez des âmes en sauvant la vôtre. Adieu,
Je vous nomme sœur vagabonde. »
Après avoir versé les larmes de son corps,
Manon imagina un challenge en accord
Avec à la fois ces consignes
Et son propre besoin de se faire enfiler :
Ramener l’égaré, l’homosexuel dans les
Honnêtes clous, la droite ligne.
La novice, enfilant un habit de putain
En place de la bure, en convainquit plus d’un
Par ses arguments imparables ;
Se bousculant au seuil de son appartement,
Quelque mille invertis, tour à tour ses amants,
Vinrent lui sauter sur le râble.
Ce puissant sacrifice — il convient sans détour
De l’avouer — ne pesa sur le monde pas lourd ;
Sitôt niquée la jolie nonne
(D’ailleurs, en général, par l’antre défendu),
Les homos refoutaient d’autres hommes perdus,
La laissant là comme une conne.
La mèr’ sup’ au couvent reprit bientôt Manon,
Craignant qu’elle se fît faire un enfant sinon,
À tant se donner de la peine ;
La branleuse, ravie de retrouver ses sœurs,
Et partageuse, au fond, leur offrit ses douceurs :
Elle était devenue lesbienne. -
Brève idylle au XXXIᵉ siècle
Catégories : Jocelyn WitzGrâce au ralentisseur métabolique, Moon et son père enjambent les siècles, fuient à travers le temps, espérant échapper à la folie guerrière de leur époque. Trouveront-ils finalement une ère de paix ? Et, dans l’immédiat, un homme de l’an 3000 et quelques s’est-il réellement introduit dans leur abri anti-atomique ?...
Première publication dans mon recueil de nouvelles intitulé Évolution(s), N’co éditions, 2021. Prix Bob Morane 2022.
En lecture libre ici :
https://www.atramenta.net/lire/breve-idylle-au-xxxi7497-siecle/100773♥
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Surfait
Catégories : Hexasyllabes (6)On a beau changer d’homme
C’est plus le même effet
Le chemin mène à Rome
Et fade est le café
Adieu contes de fées
Je les choisis solides
Endurants bien briefés
Un arbre au bas du bide
Mais le sexe est surfait
Adieu contes de fées
On a beau leur offrir
De la fente à bouffer
Certains ça les fait rire
Ces foutus empaffés
Adieu contes de fées
J’ai essayé les filles
Mais hélas c’est un fait
D’un mec à la cheville
Arrive une meuf et
Adieu contes de fées
On a beau changer d’homme
Ouvrir grand le buffet
Leur crier mets la gomme…
Adieu contes de fées
De mensonges truffés -
Véritable puits
Catégories : Pentasyllabes (5)Où faut-il que j’aille
Voyez comme il baille
Mon petit pertuis
Véritable faille
On voit mes entrailles
Véritable puits
Il me rend frivole
Se cherche une idole
Le jour et la nuit
Mais chacun rigole
Et bien peu le violent
Même on m’éconduit
Où faut-il que j’aille
Presque je défaille
Des vouloirs de lui
Je supplie je braille
Tant il me travaille
Véritable faille
Véritable puits -
Un beau salopard
Catégories : Octosyllabes (8)Virée mon mari m’a virée
Vous trouvez pas ça un peu raide
Chers amis j’en appelle à l’aide
En plus ma robe est déchirée
Virée larguée mise au rancart
Foutue dehors après pendant
Trois ans m’avoir foutue dedans
Vous parlez d’un beau salopard
Bon d’accord OK pour les courses
Et passer l’aspi j’étais nulle
Tandis qu’il bosse au fond je bulle
Mais j’excelle à vider les bourses
Virée ou pas moi j’ai viré
Tout l’argent sur un compte à part
Je vais prendre un nouveau départ
Ce con j’en ai rien à cirer
Comme une merde il m’a virée
Pour un peu j’en deviendrais folle
Il faut que quelqu’un me console
Venez tous on part en virée -
La mauvaise graine
Catégories : Hexasyllabes (6), SonnetSorcier tu me subornes
Chaque soir on descend
Plus bas dans l’indécent
En dépassant les bornes
Innommable cochon
Dont le poison la graine
Mauvaise au fond m’entraîne
Sitôt que nous couchons
Je te hais tu m’envoûtes
Je pense tout le temps
À ton vit qui dégoutte
Pervers monstre va-t’en
Je te tuerais sans doute
Si je jouissais pas tant -
Connexion illimitée
Catégories : Heptasyllabes (7)Qu’il se nomme Ali ou Sam
Kurt ou Caleb que m’importe
D’un clic il ouvre ma porte
L’inconnu de la webcam
Souvent je suis déjà nue
On se regarde haut débit
Puis il tombe les habits
Dresse une tige charnue
Je lui lance Hello I am
Cute isn’t it et l’aimante
Par mes façons infamantes
L’inconnu de la webcam
On se touche afin que puissent
Monter du bonheur les crans
Je fixe des yeux l’écran
En écartant bien les cuisses
Il me dit toujours Madame
Seul mot de français qu’il sache
À mon gémir il se lâche
L’inconnu de la webcam
Aucun risque d’amour Notre
Jouir est sans désillusion
Chaque fois la connexion
Zappe et m’en propose un autre
Qu’il habite à Amsterdam
Ou même au bout de la terre
Il me rend moins solitaire
L’inconnu de la webcam -
Un prince indifférent
Catégories : Octosyllabes (8)J’attends
J’attends qu’il me sourie
J’attends qu’il me prenne les mains
J’attends mouillée de rêveries
J’attends la nuit le lendemain
J’attends qu’il me voie me regarde
J’attends de fondre dans ses yeux
J’attends le sein planté d’échardes
J’attends morte les joues en feu
J’attends qu’il me fasse renaître
J’attends qu’il me fasse un enfant
J’attends j’attends qu’il soit mon maître
Tâtant et prenant les devants
J’attends et mon ventre s’enflamme
J’attends le désirant des doigts
J’attends je l’attends le réclame
J’attends sa chaleur et son poids
Au bois dormant j’attends sans cesse
J’attends un prince indifférent
J’attends sang bouillant de princesse
J’attends mon cœur est un tyran
J’attends tant pis si je halète
J’atteins le point de non-retour
A-t-il ou non levé la tête ?
J’attends
J’attends
J’attends son tour -
Les rêves sont inutiles
Catégories : Heptasyllabes (7), SonnetChaque chaleur humaine il
Faut l’alimenter l’étendre
L’embraser de gestes tendres
Foin des cœurs déjà séniles
Chaque peau prompte à se fendre
Couche-la dans le fenil
Cherche les sources du Nil
Perds-toi parmi ses méandres
Les rêves sont inutiles
Ils ont tous un goût de cendre
Ô apprends à redescendre
Chaque chaleur humaine il
Faut s’y brûler sans attendre
Tant le temps est volatil -
Monde tombé
Catégories : Octosyllabes (8)Ton ventre éclosant sous la lune
Monde tombé vibre en silence
Autour mille et cent astres lancent
Leur vain appel tracent des runes
Fusées mes doigts à la surface
Posément cherchent s’aventurent
Traquant l’étrange créature
Couchée là morte ou qui rêvasse
Tous tes gémirs je les explore
Je saurai l’eau l’air les collines
J’y creuserai des puits de mine
Dresserai la faune et la flore
Il m’appartient velours et moelle
Je le sillonne et le baptise
Je luis pour lui de convoitise
Ton ventre tombé des étoiles -
Gris sans toi
Catégories : Heptasyllabes (7)Où avais-je avant les yeux
Étais-je aveugle ou prêtresse
Avais-je égaré mes fesses
Avant que m’ouvrît ton pieu
Où avais-je avant les yeux
Où avais-je avant la tête
Pour ignorer que l’on pût
Me remplir d’un fût trapu
Tout à coup la mignonnette
Où avais-je avant la tête
Où avais-je avant les seins
Étais-je encore en mes langes
Avant tes mains de boulange
Qui en dressent le dessin
Où avais-je avant les seins
Où avais-je avant la bouche
Je n’avais jamais crié
Quand soudain à m’étriller
Le premier tu me débouches
Où avais-je avant la bouche
Où ai-je fourré l’esprit
L’as-tu mis dans ta valise
Je stresse et m’animalise
Gris sans toi le monde est gris
En partant tu m’as tout pris -
Dans Lewis Carroll
Catégories : Octosyllabes (8)Un jour hélas tu baisseras
Alice ton slip pour une ale
Croyant voir le bout du tunnel
Un jour Alice oui tu seras
Morte on t’aura coupé les ailes
Tu partiras tu fuiras mes
Tendres lèches de cœur Alice
Lèches à la reine au calice
Car s’il est vrai que tu m’aimais
Déjà d’entre mes doigts tu glisses
Un jour ce désir qui te fend
Cèdera la place à un drôle
Ainsi que dans Lewis Carroll
Tu te seras perdue enfant
Un homme usurpera mon rôle -
L’humidité
Catégories : Pentasyllabes (5)Elle est retrouvée
Quoi ? L’humidité
C’est l’amer Picon
Cul sec au réveil
Elle est retrouvée
Qui ? L’autre excitée
C’est ma mère avec
Un doigt dans l’oreille
Elle est retrouvée
Quoi ? La boule à thé
C’est Tom qui l’avait
Filée à Sergueï
Elle est retrouvée
What ? L’oralité
C’est ma mère cuitée
À poil qui bégaye
Elle est retrouvée
Cool ! T’as qu’à tweeter
Après on ira
S’lécher la groseille
Elle est retrouvée
Quoi ? L’antiquité
C’est ma mère en string
Qui baille aux corneilles
Elle est retrouvée
Hein ? Ma mob kitée
J’l’avais mal garée
C’est toujours pareil
Elle est retrouvée
Sûr ? La cavité ?
Ma reum se la sonde
À l’ouvre-bouteille
Elle est retrouvée
Quoi ? La parité
C’est mon gode au cul
D’l’ingénieur-conseil
Elle est retrouvée
Ouais ! La nudité
C’est ma mère (un show
Que j’vous déconseille)
Elle est retrouvée
Ah ? La quiddité
Mais ça sert à rien
Et pis j’ai sommeil
etc…
Franchement, Rimbaud il est pas un peu surfait ?... -
À fond le feu
Catégories : Heptasyllabes (7)Fais-la fais la fellation
Cueille la queue lactifère
Mords au fruit de la passion
La quenouille se veut faire
Tel un bœuf en sudation
Pas moyen que tu diffères
Fais-la fais la fellation
Tète et pompe après la pipe
Pour que grimpe la pression
Que se tortille le type
Objet de tes attentions
Branche où tes lèvres s’agrippent
Fais-la fais la fellation
Lèche embouche aspire et suce
Faut que ce grand polisson
Vibre depuis le prépuce
Jusqu’au cœur de l’émotion
Jusqu’aux cris et sauts de puce
Fais-la fais la fellation
Turlutte et pousse au délire
À fond le feu de l’action
Sache ô pompière conduire
Lampe avec délectation
Fais-le fais-le fais-le jouir -
Vibrer pour toi
Catégories : Octosyllabes (8)Je crois en Toi Gode un peu trop
Partout je ressens Ta présence
Au taf au lit dans le métro
Mes pensées Tu les réagences
Tu démolis ma vigilance
Je crois en Toi Gode à jamais
Qui remplis si bien tout l’espace
Petite déjà je T’aimais
Il n’était guère un jour qui passe
Sans que je prie devant la glace
Bien sûr mon culte ardent se voit
Lorsque je m’écrie hors d’haleine
Ô Gode Tu m’ouvres des voies
De Ton amour je suis plus pleine
Même que Marie-Madeleine
Je crois en Toi Gode bon dieu
Possède-moi trouve le centre
Mon corps aspire aux désirs pieux
Je veux Te porter dans mon ventre
Sentir comme Tu sors et entres
Mais ma fièvre de Toi déplaît
Gode on me boucle on me ligote
On complote de m’accoupler
À un mortel d’allure idiote
Tout blême et mou dans la culotte
Je crois en Toi Gode au secours
Si Tu me sors de cette ornière
On se donnera libre cours
Vibrant pour Toi ma vie entière
Je m’abîmerai en prière
Je crois en Toi Gode aie pitié
Emporte-moi loin des sauvages
Impies cherchant à me châtier
Branle et brûle-moi sans partage
J’ai poussé à fond le voltage