Tu me chavires en virtuose
Toi la plus vive et douée du duo
Ventouse ô tes lèvres du haut
Qui de son sang vident ma rose
Je brille de tant de brio
À lécher mon con qui rutile
Et tiens pour toujours inutile
La perspective d’un trio
Quelle maestria ! les anges
Ne savent pas plus pur émoi
Que le mien quand rampe sur moi
Ta bouche qui bave et me mange
Rose puits de lubricité
Tu me ravies lorsque tu oses
À coups de langue virtuose
Chavirer mon ventre excité
Ton pantoum dans mon haïku - Page 3
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Rose puits de lubricité
Catégories : Octosyllabes (8) -
Les plaisirs du notaire
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8), Tétradécasyllabes (14)Entre mes seins bercée ta cravate enfle en coulissant
Crachant bavant sur sa lancée
Son plaisir étrilleur où s’entube insensée
Ta verve à nos souffles puissants
Entre mes seins si blancs si ronds qu’on jurerait des fesses
Notaire entre foutre en gros plan
Te recueillir et vivre entre mes seins troublants
Comme d’autres vont à confesse
Entre mes seins qu’étreint la passion nue qui nous anime
Ton mandrin perce et va bon train
Un tunnel espagnol entre mes seins empreints
De la même joie unanime
Entre mes seins materne encore ô poupon doux bandit
Ta soif d’amour jamais en berne
Cherche la faille interstice étroite poterne
Pour ce vit qui tant a grandi
Entre mes seins baratte et pour finir gicle le lait
D’homme que celait ta cravate
Beurre de ta cuiller au long manche écarlate
Ces seins rêvant de t’avaler -
Un bon garçon
Catégories : Heptasyllabes (7)Ah ! sa maman la putain
Ce mec vit à bon école
Des mille oncles qui lui collent
Au cul du soir au matin
Attentif le fils de pute
Sait par cœur tous les tarifs
Et si besoin au débrief
Il peut régler les disputes
Il a toujours été là
Témoin veillant sur sa mère
L’érotisme est sans mystère
Pour ce fidèle échalas
Dissimulé dans l’armoire
Il voit comment les clients
Se plantent en oubliant
Dans maman leurs idées noires
Puis sitôt que sont éteints
Les becs de gaz dans la rue
Il se désape et se rue
Sur sa maman la putain -
Rex
Catégories : Jocelyn Witz
Enfin la société parfaite !
Les machines contrôlent tout, produisent tous les biens nécessaires, se creusent la cybercervelle pour pallier jour après jour tous les petits soucis de l’existence... et pendant ce temps l’homme, en bon animal domestique, vit heureux.
Quoique...
S’il y avait une lézarde à la façade lisse et immuable de ce paradis sur terre ?...
Première publication dans mon recueil de nouvelles intitulé Futur(e/s), N’co éditions, 2022. (Mais entre-temps j’ai modifié la fin.)
En lecture libre ici : https://www.atramenta.net/lire/rex/101246
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Fille de l’air
Catégories : Hexasyllabes (6)C’est toi mon promontoire
Mon tremplin vers le bleu
Mon but ma trajectoire
Mon soleil quand il pleut
C’est toi ma pyramide
À effacer le temps
À peupler le ciel vide
De châteaux haletants
C’est toi l’œil qui m’éveille
Le ventre à le transir
Mon pays des merveilles
Accouchant du plaisir
C’est toi le cap la pointe
Qui perce mes abcès
Sitôt nos lèvres jointes
Le mâle est dépassé
C’est toi l’à pic aiguille
Toi la fille de l’air
Mon sommet qui scintille
Et mon temple solaire
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Sans beat
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)Frotti-frotta de nos peaux rousses
Leur alliance dénoue la nuit
Détricote aux ventres la mousse
Cure le puits
Au désir de l’autre on aiguise
Son propre sentiment lesbien
Couchant dans la ténèbre exquise
Nos corps et biens
Frotti-frotta d’âmes muqueuses
Dont jamais ne s’use l’archet
Car c’est sans beat que les rockeuses
Vont se torcher
On délire on pleure on halète
S’affine le plaisir mutuel
Crie le soufre des allumettes
Noie les ruelles
Frotti-frotta des plus intimes
Rives jusqu’à l’écorcement
On chute ensemble dans l’abîme
Tout doucement
Tu jouis ! cet amour nous lessive
Que ma langue déculotta
Puis on repart à l’offensive
Frotti-frotta -
Tu dors à mes côtés
Catégories : Décasyllabes (10), Hexasyllabes (6), Octosyllabes (8)Enracinée de toi rien ne m’atteint
Plus même les éclats de foule
La fièvre du matin
Les arbres ont pleuré le ciel s’écoule
Polit le temps comme un miroir
D’ennui que tu refoules
Enracinée de toi marbrée de noir
Au ventre est le feu la lumière
Nous deux dans l’isoloir
Nous deux le fantôme et sa prisonnière
Serpente amie de ta beauté
Frisson reflet d’hier
Enracinée de toi qu’on m’a ôté
Mais rien ne m’atteint tout repousse
Tu dors à mes côtés
Je porte ta présence et tes secousses
Et ton amour au bout des doigts
Enraciné en moi -
Envies printanières
Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)L’arbre refais ton plein de sève
L’amant refais ton plein de sang
L’hiver est mort et moi je crève
D’envies je rêve
D’une saison s’épaississant
D’une année d’andouillers poussant
D’un siècle à lécher l’aftershave
D’éons peuplés d’Adam et Ève
Infinissant -
Écoutons les vampires
Catégories : Hexasyllabes (6)Si l’hiver nous pavoise
Soufflons sur le surgeon
Et ensemble allongeons
La tige d’une toise
Si l’hiver nous rend blancs
Écartons les congères
Qui jadis protégèrent
Ce tronc d’amour tremblant
Alors neufs se déplient
Les champs de goémons
Alors nous essaimons
Et l’hiver nous oublie
Tant pis s’il nous éteint
Dessinant l’aube en pire
Écoutons les vampires
À mordre le matin -
Aquarelle
Catégories : Octosyllabes (8)Au creux de mon amour lovée
Baignée par les eaux que l’on sème
Brouillard s’ouvrant pour m’abreuver
Jamais jamais plus se sauver
Baignée par les eaux que l’on sème
Des pays neufs au bout de doigts
Que ni nos ventres se referment
Ni tarissent puisque l’on s’aime
Des pays neufs au bout des doigts
Des nues se déchirant rêvées
Pour crever à l’ombre de toi
Pastel enfant jour où je bois
Au creux de mon amour lovée -
Culinaire préparation
Catégories : Heptasyllabes (7), Pentasyllabes (5)Amis d’la gent charcutière
V’nez donc par ici
Que j’vous montre mes soucis
Dans l’échoppe arrière
Fourrez-y mon p’tit boyau
De chair et d’épices
Élargissez l’orifice
Et mouillez l’maillot
Les v’là bien rouges et bien grasses
Vos chipolatas
Mais j’suis dans un sale état
Que quelqu’un m’décrasse
Remplissez mon p’tit panier
Avec ces saucisses
Des fois qu’mon époux surgisse
Vaut mieux vous manier -
Printemps
Catégories : Octosyllabes (8)Ouvre-moi remue-moi l’humus
À coups de soc charrie ma terre
Dont la lèvre femelle adhère
À ce coutre et tendre le suce
L’herbe se sépare et palpite
La sève s’enfle au végétal
Va trace le sillon brutal
Cent frémis semés t’y invitent
Force et je vibre comme un vent
Tasse et j’engloutis ta semence
Par saccades qu’ample tu lances
Enfances mortes par devant
Pour nos verdeurs une autre chance -
L’été du ventre
Catégories : Quadrisyllabes (4)Porte émeraude
D’un cœur ornée
Je mets le nez
Aux forêts d’Aude
Bordées d’eaux chaudes
Je bois le ciel
L’été du ventre
Où ma langue entre
Arbre pluriel
Rayon de miel
Nimbé de glauque
S’ouvre un palais
Que je balaie
Happant ma coke
Sous les cris rauques
Aude mon sang
Aude mon centre
Été du ventre
Où je descends
En paressant -
Voir le jour
Catégories : Octosyllabes (8)Avec intensément de failles
On s’éclate en soupirs d’enfant
D’un cri ton ventre se défend
Le monde se cherche en travail
Avec de l’eau jusqu’aux paupières
Tu caches quelque chose encore
L’avenir te charrie le corps
Dur à venir printemps de pierre
Avec intensément de force
Verte de candeur ouverte et
Un restant de rire écarté
Ton cœur de sang perce l’écorce -
Rêve de granit
Catégories : Décasyllabes (10), Pentasyllabes (5)Quand je viens me perdre auprès des flots gris
Une évocation tout soudain se dresse
À mon cœur d’ogresse
Engendrant un choc violent comme un cri
Ô ces monuments cailloux de Carnac
Reste concret des aimables géants
Qui furent céans
L’amour n’était pas alors une arnaque
Loin devait-on les entendre hennir
Celles qui crevant leurs lèvres géantes
La faille béante
S’enfilaient profond ces puissants menhirs
Rêve de granit portant témoignage
D’un rude passé aux énormes bites
Rêve tu m’habites
Dès que je reviens tu me mets en nage -
L’empreinte
Catégories : Octosyllabes (8)Tiens ton vit à nouveau larmoie
S’arque en roulant des mécaniques
C’est-y qu’il revoudrait de moi
Je garde au chaud sous la tunique
L’empreinte où il faisait son trou
Avec nos cœurs ça communique
Tant pis si c’est pas le Pérou
Toutes mes lèvres se pavanent
Face à ta queue qui fait la roue
Mon ventre entier ouvre les vannes
Oublions les mots inutiles
Oublions que nos corps se fanent
Tiens ton vit vit revoudrait-il
De ma chattière pour étui
Matelassé ça tombe pile
J’avais aussi envie de lui -
Jalousie de la bouchère
Catégories : Hexasyllabes (6)Toinon, le ventre m’ard
Depuis qu’à la rivière
Je vis ton braquemart
De cambrure si fière.
Veux-tu de moi, Toinon ?
J’en meurs d’envie — toi non ?
Le con, Toinon, me pleure
D’avoir entr’aperçu
Ton vit faisant son beurre
Et te jouissant dessus,
Couché sur la pelouse ;
Ma fente en fut jalouse.
Toinon, à te branler
Seul tu me rends démente.
Mes gros tétins, prends-les !
Fais de moi ton amante !
M’entre ton saucisson
Brioché sans façon !
Tardes-tu à m’entendre,
Je trancherai ce dard
Puis m’en irai le vendre
Parmi mes bouts de lard.
Crains, Toinon, la bouchère
À qui ta chair est chère ! -
Trois louches (minimum)
Catégories : Octosyllabes (8)Où tu vas je te suis bel elfe
Qui verses la purée au self
Le soleil remplit ton visage
Le feu sur tes lèvres m’attend
Je n’ai plus d’autre paysage
Que tes longs membres excitants
Ange ou démon j’ai ta lumière
En moi chassant la nuit d’hier
Ton seul sourire m’écartèle
Ton œil me perce mille trous
Ton ventre est une caravelle
Je suis sa figure de proue
Emporte-moi au bout du vivre
Que ta langue entre et me délivre
Des parlotes du gris du froid
J’abandonnerai la fumette
Mon elfe mais j’ai droit je crois
À trois louches dans mon assiette -
Instant d’inattention
Catégories : Octosyllabes (8)Je ne suis qu’un éjaculat
D’amour d’étoile et de poussière
Goutte échappée des couscoussières
D’un autre humain qui vécut là
Je suis l’oubli d’une capote
Un pur instant d’inattention
Un vit qui fuite et ô passion
Soudain dans un ventre clapote
Je suis l’écho vague et lointain
D’un désir dépourvu d’histoire
Lui ne prisait que foutre et boire
Elle avait un cœur de putain
Flaque s’agitant solitaire
Je ne suis que l’éjaculat
D’un pâle humain qui vécut là
Souillant pour quelques temps la terre -
Posséder l’absente
Catégories : Octosyllabes (8)Ça m’a fait bip-bip dans l’œdipe
Et des tas d’autres trucs ailleurs
Quand j’ai surpris papa sans slip
Vision d’un monde un peu meilleur
Un monde où les garçons grandissent
Dans des proportions renversantes
Troublée par ce puissant indice
J’ai voulu posséder l’absente
Mais puisqu’hélas veillait maman
Sur l’objet de mes attentions
Il fallait donc furtivement
Qu’avec papa nous le fassions
À coups de coïts et de pipes
Et d’un tas d’autres trucs d’ailleurs
J’ai pu résoudre mon œdipe
Sans écouter les pinailleurs
