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Puisque nos désirs se ressemblent (remix)

Posté jeudi, mis en musique et en images dimanche : mon compère poète Alain a visiblement flashé sur ce texte, et bien entendu je l’en remercie une fois de plus. De surcroît, si pour moi il s’agissait d’un poème parmi le flot que je diffuse quotidiennement, sa réactivité et son travail étonnant ont attiré mon attention et m’ont poussée à revenir un instant sur ces quelques vers. C’est pourquoi j’aimerais ici, contrairement à mes habitudes, vous livrer un certain nombre d’éléments qui ont présidé à son écriture.

Au plan formel, il est formé de quatre strophes identiques composées chacune de quatre octosyllabes et d’un quadrisyllabe final qui constitue le refrain.

Mon point de départ était précisément ce refrain : « Endors-toi donc ». Par conséquent, j’ai cherché des rimes en « don » : gardons, pardon, don, bidon. Au passage, signalons que j’essaie toujours de varier la catégorie lexicale de mes rimes. Rimer deux adjectifs entre eux (ex. : navré, délivré) me semble trop facile. Ici, nous avons un verbe, deux noms et un adjectif.

Pour alterner avec cette rime sourde et masculine en « don », j’ai choisi des rimes féminines tout aussi nasales (cette nasalité crée une sorte de ronflement qui s’accorde bien avec le sujet) mais plus amples et sonores : -ontre, -emble, -ense, -entre. Par ailleurs, partout dans le poème, les sons « ronflants » prédominent : chérie, chair, éternité, notre rencontre, rêve, étreinte, tirer l’or, etc., etc.

Comme souvent, j’ai éliminé au maximum les « e » muets à l’intérieur du vers, ce qui à mon avis améliore la fluidité des poèmes.

Voilà pour la sonorité. Sur le plan du sens, rien de compliqué à saisir. Au contraire, les termes employés sont des mots de tous les jours. De plus, chaque strophe est semée de notions fortes, cardinales, essentielles : vie, éternité, or, substance, amour, ensemble, baisers, désir, etc., qui soulignent de façon diffuse le caractère authentique de cet amour. Baudelaire, entre autres, utilisait beaucoup cette combinaison de notions essentielles et de musicalité.

La chute, avec ce « moi » au lieu du « toi » des refrains précédents, signifie bien sûr la réciprocité de l’amour. Quant à l’antre du vers précédent, il est à la fois un refuge contre tout le reste (ce qui est bidon, le monde extérieur) et le symbole de la passion dévorante unissant ces deux femmes.

 

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Commentaires

  • Perso j'adore justement lorsqu'un.e auteur.e donne quelques indications sur son travail, la façon dont elle procède, ne serait-ce que pour en aider d'autres à se construire.

    Concernant les raisons pour lesquelles j'ai aimé cette chanson et que j'ai immédiatement verrouillé dessus c'est parce que le 14 mars 2025 ce sera l'anniversaire du décès de ma mère. Je l'ai veillé, je dormais avec elle pour pas qu'elle meurt toute seul et justement je lui disais "Endors-toi chérie", part quand tu te sentiras prête, moi je ne le serai jamais mais ni toi n'y moi n'y pouvons rien". C'est pour cela qu'il m'a aussi profondément touché et que l'air est aussi sépulcral est définitif avec des cris stellaires et des scènes d'hôpital psychiatrique abandonné pour souligner les désordres du chagrin, la fragilité de la vie et de celle de ceux qui restent. Donc tu vois, la douceur de ton texte qui se destinait au sommeil et à l'amour de deux amantes rejoignait chez moi celui plus éternel de ma mère. Je me souviens encore du chagrin qui m’étreignait et de la joie que j'ai éprouvé à travailler sur le clip.

  • Ce que tu me dis là rend l'écoute de la chanson encore plus émouvante ! Merci beaucoup, Alain. Amitiés

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