Nos poils mêlés draperie d’ulves
Nous deux nous salivant la vulve
Se léchant l’œil de la matrice
Sur nos lèvres le sable crisse
Nos seins de lise à s’écraser
Douleur même au cœur du baiser
Ton soupir dit la joie tactile
Sur nos lèvres l’amour rutile
Nous deux ventre à ventre vivant
D’eaux bavées de joie par-devant
Giclée des luttes quotidiennes
Sur nos lèvres qui s’appartiennent
Octosyllabes (8)
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Sur nos lèvres
Catégories : Octosyllabes (8) -
Perle d’O n° 37
Catégories : Octosyllabes (8), Perles d’OPourtant mon ami semble heureux
Peu nous importe à qui je cède
C’est toujours Lui qui me possède
Jouit de ma chair à travers eux
Ils pourront bien donner les verges
À sa conquise aux cent colliers
Aucun des tyrans affiliés
N’aura ce que mon cœur héberge
Car c’est à Lui que j’appartiens
Même s’il livre et s’il procure
À d’autres vits sa créature
Lui l’immanent Lui le gardien
Oui mon despote est amoureux
Et quand trente mâles s’emparent
De moi pour leurs bonheurs barbares
C’est Lui qui jouit à travers eux -
La grande avaleuse
Catégories : Octosyllabes (8)Femme à femme léchée luisante
Ouverte et paresseuse amie
Couchée de moiteurs infinies
Harem fou que la lune argente
Femme à femme crevée d’îlots
Gémir d’écumes jamais tu
Nue dans ton ventre de tortue
Agitée des branles de l’eau
Femme à femme accrue de caresses
Éternité d’ondulation
Lèvres où nous nous émacions
Grande avaleuse ô pute ogresse
Femme à femme hachurée parfois
D’éclairs qui l’enflent d’ombres sales
Mais tu ne t’avoueras vassale
D’aucun matelot quel qu’il soit
Femme à femme affamée liane
S’envoyant les quatre horizons
Ta sueur d’algue est ma raison
Ô moirure ô mer océane -
Perle d’O n° 215
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Hexasyllabes (6), Octosyllabes (8), Perles d’OMon maître m’attendait, superbe et mécontent,
L’œil assoiffé d’un orifice
Ruisselant d’obédience, ou bien qu’on me punisse ;
Mon maître m’attendait : j’aime lorsqu’il m’attend,
Car moi je l’attends tout le temps.
Je me souviens d’un conte où la chaste princesse
Vit entre les murs d’une tour,
Patiente, disponible, en regardant autour,
Tâchant de voir ce prince à qui tendre les fesses…
De même je l’attends sans cesse.
Dans l’ombre du bureau se dressait mon sultan ;
De crainte mêlée de délices,
J’avais le sang remué : sait-il de nouveaux vices
Pour sa poupée de cire au ventre palpitant
Qui l’attend tout le temps ? -
Le tigre et le dragon
Catégories : Octosyllabes (8)Viens petit scarabée femelle
Et ôte ta robe à froufrou
Tu verras comment la quenelle
Martiale de maître Kung fout
Que David et son cas radinent
Aussi pour se joindre au combat
Et t’enseigner l’art du coup bas
En cas d’échec c’est la badine
Viens petit scarabée joli
Fi des gredins qui nous dénigrent
Viens en découdre avec le tigre
Et le dragon à rebrousse-lit -
Perle d’O n° 32
Catégories : Octosyllabes (8), Perles d’OJ’ai fermé les yeux mais trop tard
Quand l’homme entra venu défaire
Mes liens de fille liens de fer
J’ai fermé les yeux mais trop tard
J’avais traversé son regard
Il m’effleurait entre les cuisses
Et moi je l’ai dévisagé
Le jugeant maigre étrange âgé
Au lieu de fixer son pénis
Les lois voulaient qu’on m’en punisse
J’ai fermé les yeux mais le froid
M’entra dans l’os à contresens
J’avais commis une insolence
Un vilain crime à son endroit
Qu’un fouet s’élance !
Que l’éclair danse et me foudroie ! -
Messaline
Catégories : Octosyllabes (8)Y a tant de gens dans mes salines
Tant s’ébattant sur mes gazons
Me grimpant d’assaut les collines
M’élargissant les horizons
Me faisant perdre la raison
Tant et tant de verges câlines
Pour me foutre en toute saison
Qu’on peut m’appeler Messaline
Redoublant mes démangeaisons
Ça m’excite et nous rebaisons -
Perle d’O n° 5
Catégories : Octosyllabes (8), Perles d’ODeux serves visage fardé
Étroit collier de cuir en place
M’ont collée nue face à la glace
Je dus m’ouvrir et regarder
Mon ventre avaler tout l’espace
On me parfuma les cheveux
Objet d’usage qu’on apprête
Pour un jeu peut-être une fête
Je dus observer tant qu’on veut
Mon ventre ouvert en tête-à-tête
Muette labiale et dans leur camp
Issue vers quoi communiquant ? -
Perle d’O n° 124
Catégories : Octosyllabes (8), Perles d’OAbandonnez l’abandonnée
Tournez le dos claquez les portes
D’autres patrons me réconfortent
Aucun de vous ne me connaît
Partez laissez-moi seule avec
L’homme auquel vous m’avez livrée
Je tremble et frémis il est vrai
Mais c’est de ferveur intrinsèque
Trahissez qu’il s’envoie en l’air
Mes seins déchirés et mes robes
Plus rien en moi ne se dérobe
Aux pénalités exemplaires
Abandonnez mon baronnet
Tout droit sur mes joies à l’eau-forte
L’autre l’emporte qui m’emporte
M’aimant peut-être un tantinet
Aucun de vous ne me connaît -
La malade
Catégories : Octosyllabes (8)Mon bon ami boit mon pipi
Et mes ours à la régalade
C’est moi la tarée la malade
Qui jouit du pouvoir accroupie
Sa bouche en cœur je l’escalade
Pour y décharger sans répit
Mais chéri fais gaffe au tapis
Ou sans ça gare à l’enculade
Un beau jour je chierai chipie
Appréciera-t-il la balade ?
C’est moi la givrée la malade
Je fais ça pour ma thérapie -
Perle d’O n° 76
Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8), Perles d’O, Terza rimaComme au château me voici seule et nue
À m’apprêter pour combler leurs désirs
Telle une putain d’avenue
Comme là-bas j’applique avec plaisir
Un chaud carmin pour orner l’aréole
Des rondeurs qu’ils voudront saisir
Comme à Roissy je sens un raide alcool
Me calciner tous les sangs je me sais
Folle amoureuse O tu es folle
Prendre le temps qu’il faut sans se presser
Pour souligner les replis plus menus
Que leur sexe ira caresser
Quelque senteur de plantes ingénues
Complètera du tapin la tenue
Qu’au château je suis devenue -
Immoral et sans précédent
Catégories : Octosyllabes (8)À contrevoie à contre-allée
Paula ne m’aime qu’empalée
Tant pis si l’on m’entend râler
Pliant mes membres de chiffon
Elle fout là où c’est profond
Le gros goulot d’un carafon
Mais cela n’est que l’ouverture
Poussant le jeu contre nature
Vautrée ma Paula me triture
Je piaule et elle en contre-chant
Rit de son rire un peu méchant
Puis mouille ma chatte en crachant
M’embrassant alors le bavoir
La jolie vache m’en fait voir
J’ai plus aucun contre-pouvoir
La carafe entre et se refiche
Tournoie en moi comme un derviche
Mes cris Paula s’en contrefiche
Je dois admettre cependant
Que j’aime ce rentre-dedans
Immoral et sans précédent
Paula la garce au cœur grivois
Me lèche et m’empale à la fois
À contre-allée à contrevoie -
Perle d’O n° 40
Catégories : Octosyllabes (8), Perles d’OJe brillais dans l’eau des miroirs
Faille ocre bouillonnant aux hanches
Le bout de mes seins presque noir
Mais sous le masque les joues blanches
Dieu ! quel excellent godmiché
Songeai-je en ma métamorphose
Par ordre d’eux je m’obligeais
À garder les lèvres décloses
Tout tapage étant hors sujet
Je luisais doux et bel objet
Petit caractère de clause -
Jusqu’à Bagdad
Catégories : Octosyllabes (8)Emporte-moi prince persan
Au bout de ton gland de panache
Chacun de mes poils s’amourache
De ce pur-sang me transperçant
Jusqu’à Bagdad ô cavalcade
Disparaissons sous le tapis
Au bout de ton vit d’utopie
Je rends l’âme et passez muscade ! -
La nuit des vulcanales
Catégories : Octosyllabes (8)Souffre souffre ma soufrière
Depuis que ce grand rut hier
M’éclosit tel un entonnoir
En vain mes mains te supplièrent
Qu’y cherchais-tu ? de l’ambre noir ?
Fauve ô vainqueur de mes foirades
Fol épingleur émulant Sade
Qui d’un slip muselas mes pleurs
Pour mieux m’injecter ta rasade
Sans additif antidouleur
Que suis-je au fond ? ta mine houillère ?
Pourquoi forer tant mon derrière ?
Fut-ce la nuit des vulcanales ?
Souffre oh souffre ma soufrière
Victime du pire affre hier
Proie nue de ton grand rut anal -
Jamais fini
Catégories : Octosyllabes (8)Faunesse elle agite et défait
Mes rêves de ses lèvres crues
Sa morsure est le mal des fées
Son ventre humide est d’une grue
Jamais fini de me griffer
Peste à la peau de salamandre
Elle étalonne jusqu’au ciel
Mes draps vaincus de gifles tendres
Tordant son corps insubstantiel
Jamais fini de me répandre
Démone elle m’étreint le soir
Et à mes soupirs reste sourde
Nous nous résorbons dans le noir
Jamais fini de me dissoudre
Jamais fini de la vouloir -
Perle d’O n° 140
Catégories : Octosyllabes (8), Perles d’O, Terza rimaPlus de révoltes de salon
Quelque aspiration qu’il caresse
Je fraierai fente et mamelons
Sans réticence et sans paresse
M’ébranlant sans peur des remous
En dressée fille à la redresse
J’écarterai tous mes genoux
Je me lutinerai pour lui
Je m’encâlinerai pour nous
Demain soir ou bien cette nuit
Call-girl j’aurai ce qu’il réclame
Le sexe de perle relui
Zélée je bouterai la flamme
Tisonnerai des doigts le four
Vagirai du fervent de l’âme
Ce soir et tous les autres jours
Pour lui je me le fourbirai
Pour nous je me ferai l’amour -
Une sacrée cochonne
Catégories : Octosyllabes (8)Certains l’aiment chaude et goûtue
Assez pour leur dresser la pine
Ils se croient la journée foutue
Quand elle est pas là ma copine
Certains l’aiment brute et vulgaire
Débitant les mots les plus sales
N’hésitant pas à ne pas taire
Ses obscénités abyssales
Certains en l’écoutant s’étrillent
Et sur ses beaux pieds éjaculent
Ou la commentent en famille
Soucieux de la moindre virgule
Certains l’aiment chaude et frissonnent
Lorsqu’elle rend l’air électrique
C’est certes une sacrée cochonne
La poésie que je pratique -
Perle d’O n° 176
Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8), Perles d’OQuatre femmes quatre jetons
Celle au plus petit chiffre aura le privilège
De me cingler lolos fourreau cuissots que sais-je
Aux quatre vents d’amour fétus nous nous jetons
Aux quatre vents de tous les appétits gloutons
Livrant à corps perdu le doux de nos soies grèges
Quatre femmes tirant au sort
Dont l’une après me fermera les bracelets
Me conduira dedans pour m’entendre hurler
Sous la règle me voir vibrer comme un ressort
Aux quatre vents nous nous effeuillons sans effort
Aux quatre vents d’amour nos cœurs manipulés
Quatre femmes s’abandonnant
Au hasard au bonheur à la fortune au risque
De se retrouver vase urne trou d’amphorisque
Un simple contenant
Offert aux faims du chef et de ses lieutenants
Aux quatre vents d’amour nos corps que l’on confisque -
La nana facile
Catégories : Octosyllabes (8)Combien de fois j’ai voulu prendre
Ta bouche et tu tournais le dos
Combien de fois j’ai voulu tendre
Tendre la main vers toi me rendre
Mais j’ai toujours pris des râteaux
Combien de fois en ta présence
Sous ton regard j’ai manqué d’air
Et solo me suis mise en transe
Sans arrêt ton indifférence
Me pousse à des jeux suicidaires
À combien de bras inutiles
Je me donne en rêvant des tiens
Combien de fois pauvre imbécile
J’ai mimé la nana facile
Quand c’est à toi qu’au fond je tiens
