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Octosyllabes (8)

  • Le tapineur

    Catégories : Chanson, Octosyllabes (8)

    Dans une ville où je passais
    Un gars zarbi, une gueule cassée
    Pour se payer sa fricassée
    Dans les ruelles suçait, suçait

    Il s’était fait faire un futal
    Ouvert aux parties génitales
    Mais d’une seule jambe, c’est fatal
    On l’appelait Marie-Chantal

    C’était un échassier bizarre
    Le zob à l’air sous son peignoir
    Sur une jambe et jusqu’au soir
    Il racolait sur les trottoirs...

          Il tapinait
          Il tapinait
          Sur une jambe il tapinait

    Quand le crépuscule arrivait
    Il quittait sa sombre cave et
    Faisait bander les dépravés
    Autour de la gare TGV

    Une belle femme aux cheveux blancs
    Vint un jour lui palper le gland
    Son regard était si troublant
    Qu’il s’écria « Oups !... » en giclant

    C’était un échassier bizarre
    Le zob à l’air sous son peignoir
    Sur une jambe et jusqu’au soir
    Il racolait sur le trottoir...

          Il tapinait
          Il tapinait
          Sur une jambe il tapinait

    Dans une ville où je passais
    Il trottait sur sa patte unique
    Vivant des revenus de la nique
    Et son valseur valsait, valsait...

          Il tapinait
          Il tapinait
          Sur une jambe il tapinait

          Il tapinait
          (ad lib.)


    Sur l’air de « Le patineur » (Julien Clerc)
    https://www.youtube.com/watch?v=XTepMDlRYeM

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  • Nulle autre sagesse

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Nous avons eu des différends,
    Nombre de moments pas marrants ;
    Nos corps oubliaient de s’éprendre,
    Vous renonciez aux gestes tendres
    De peur de céder du terrain,
    Ô imbécile au cœur d’airain…
    Ôtez-moi donc votre cravate
    Et venez m’honorer la chatte !

    Amis d’enfance, un doux hasard
    Nous met face à face ce soir ;
    Évoquerons-nous les années
    Défuntes et nos vies fanées ?
    Merde au passé ! Il n’est que temps
    D’assouvir nos désirs d’antan ;
    Tombez, fidèle, à quatre pattes
    Pour enfin me brouter la chatte !

    Toi, j’ignore jusqu’à ton nom ;
    Surtout ne me le dis pas, non !
    Je ne veux nulle autre sagesse
    Que l’âtre en creux de tes caresses ;
    Le bonheur pour deux inconnus,
    Serait-ce pas se montrer nus
    Sans les approches délicates ?
    Ah ! vite, enfile-moi la chatte !

    Voisins, passants, gentils quidams,
    Gens de Marseille ou de Panam’,
    Frères humains, compatriotes,
    Pour vous, la main dans la culotte,
    Je touche du doigt mes chaleurs ;
    Laisserez-vous dans le malheur
    Une créature aussi moite,
    Ou viendrez-vous fourrer ma chatte ?

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  • Un rêve d’odalisque

    Catégories : Hexasyllabes (6), Octosyllabes (8)

    Née au sein du sérail
    D’une mère inconnue
    Olfa n’a de travail
    Autre que d’être nue
    Mais l’envie s’insinue

    Téter le vieux sultan
    Chaque fois qu’il la mande
    S’offrir en exultant
    Luisant de lait d’amande
    Olfa rêve pourtant…

          Rêve d’infinis paysages
          Au-delà des murs du palais
          Elle en a entendu parler
          Elle y vivra de coquillages
          Se couchera le long des plages
          Sans plus de maître riche et laid

    Née au sein du sérail
    Uniquement vêtue
    De colliers de corail
    Olfa presque se tue
    D’une aiguille pointue

    Accourant le sultan
    Prie la mine effarée
    Ce tendron de vingt ans
    Qui est sa préférée
    Lors Olfa hésitant…

          Je veux d’infinis paysages
          Ramasser garçons et galets
          Loin des marbres de ce palais
          Passer le restant de mon âge
          À courir après les nuages
          Seigneur laissez-moi m’en aller

    Et au sein du sérail
    Le vieux maître décède
    Qu’importent les détails
    Le mal est sans remède
    Son neveu lui succède

    Il a des yeux saphir
    Un beau torse de cuivre
    Conçu pour s’y blottir
    Olfa se sent revivre
    Et ne veut plus partir

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  • Ce désir propre à tous les êtres

    Catégories : Octosyllabes (8)

    J’en ai rêvé ! Dieu que j’exulte
    D’entre mes lèvres retenir
    Ce gland dur à n’y plus tenir !
    De ta pine j’acquis le culte
    Dès que je nous vis communiant.
    Quoique moi j’aspire à te boire,
    Tu peux encore, en te maniant,
    M’enculer pendant l’offertoire.

    J’en ai rêvé ! Rêves sans prix
    Où ton nœud m’ouvrait les viscères !
    Mais, disons-le d’un cœur sincère,
    Le curé nous a tout appris.
    Après le cours de catéchèse
    Il nous faisait mettre à genoux
    Et, se tortillant sur sa chaise,
    Son bon jésus brillait pour nous.

    J’en ai rêvé ! Me voilà prêtre
    Entouré de petits garçons.
    Le soir, ensemble, nous berçons
    Ce désir propre à tous les êtres.
    Enfant, remercie le Seigneur
    De qui tu tiens ce corps si lisse,
    Et pointe ton joli baigneur
    Droit dans mon humble et noir calice !

    J’en ai rêvé ! Mes bons amis,
    Allons dans la bibliothèque !
    Oubliez mon titre d’évêque
    Et domptez ma chair de soumis !
    Tel Christ, je tendrai l’autre joue
    De mon joufflu aux aspersoirs.
    Prenez et mangez-moi ! J’échoue
    Contre le démon tous les soirs.

    J’en ai rêvé : être élu pape !
    Pour qui sait s’offrir à niquer
    S’élever n’est pas compliqué.
    Lope dans l’âme, ô Dieu ! je happe
    Chaque jour du calendrier,
    Me pâmant, nu, entre ses cuisses
    (Certains croient que je viens prier…),
    La grosse hallebarde d’un Suisse.

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  • Feuille de rose

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Le ventre épousant nos satins
    Tant il fait chaud que tu reposes
    Nu comme au tout premier matin
    Où tu vagissais frêle et rose
    Et je te fais feuille de rose

    Oh tu t’en moques apparemment
    Tu lis sifflotes ou autre chose
    Blasé de la baise ô amant
    Cependant tu gardes la pose
    Quand je te fais feuille de rose

    Ton œillet frémissant léger
    Tant que ma salive l’arrose
    Lorsque je tarde à le lécher
    Me jette un long regard morose
    Et je reprends feuille de rose

    Ma langue te fore un tunnel
    Ma langue insiste ma langue ose
    T’ouvrir en force l’éternel
    Puits des soupirs et des névroses
    En te faisant feuille de rose

    Puis ton cul décolle on dirait
    Sans que je puisse en voir la cause
    Je sens en toi se raidir et
    Trembler la ligne de nos proses
    Couchée là sur feuille de rose

    Mes mains glissées sous ton endroit
    Quand tu friseras l’overdose
    Mes mains protègeront le drap
    Tu pourras jouir et moi sans pause
    Je te ferai feuille de rose

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  • Comme Zeus à Danaé

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Fais-moi un p’tit un p’tit déca
    Giclé de ta décapotable
    Juste un p’tit jus d’sortir de table
    J’suis pas du genre pipi-caca
    Mais j’t’ai toujours trouvé potable

    Fais-moi comme Zeus à Danaé
    Ou comme ces mat’lots d’la marine
    À Amsterdam les soirs de bruine
    Comme Jéhovah fit à Noé
    Engloutis-moi sous tes urines

    Fais-moi entre les cuisses un lac
    Rien qu’à r’garder pleurer ta bite
    Sifflant les sanglots qu’elle débite
    Je m’astiqu’rai sur le clic-clac
    Tell’ment cette envie-là m’habite

    Fais-moi la moule et les nibs d’or
    Oh tapisse-moi remplis ma fente
    Fais-moi plaisir je s’rai pas chiante
    Après j’irai prom’ner Médor
    Nue sous l’peignoir encore puante

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  • Olé !

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Mon hidalgo aï caramba
    Ce soir je me le carre en bas
    Puis mañana étant dimanche
    Mon don qui jutait de la manche
    Me reviendra en la boca
    Pour décharger son tapioca

    Viva la vida espagnole
    Caudillo de la pignole
    Grand picador con la mano
    Qu’il a munie de maints anneaux
    Je crie olé quand il me pogne
    Et on m’ouït jouir en Catalogne

    Ce macho prénommé Sancho
    À telle enseigne a le sang chaud
    Que chez lui l’envie pire est née
    De me franchir les Pyrénées
    Plantant dans le noir andalou
    De mon œillet son bout jaloux

    Quant à ses jolies castagnettes
    Veloutées je les sens qui fouettent
    Mi corazón un brin gitan
    Rien à dire ah c’est excitant
    Lorsqu’un bel hidalgo vous nique
    Fort del fuego des Hispaniques

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  • Métamorphoses

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Quand il réclame un rendez-vous
    Je deviens l’enfant libellule
    Patiente fleur au regard doux
    Qui lissant sa peau dissimule
    Trois fois rien sous la pellicule

    Quand il vient me prendre à pas lents
    Je deviens chatte et je me frotte
    Contre sa poitrine en miaulant
    Tandis que sa main me tapote
    Un peu les seins beaucoup la motte

    Quand il m’entraîne sans douceur
    Au siège avant de sa voiture
    Je deviens la proie du chasseur
    Tremblant un peu d’après nature
    Sous ses doigts dans ma chevelure

    Quand il m’emporte au fond des bois
    Je deviens truie je deviens louve
    Je me couche à ses pieds j’aboie
    Toute nue je pisse et je trouve
    Drôle le plaisir que j’éprouve

    Quand enfin sur la mousse il prend
    Mon ventre et l’ouvre à le distendre
    D’un sexe long et gros et grand
    Je redeviens la fille à vendre
    Docile au client dur ou tendre

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  • Voici le temps des grandes baises

    Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)

    Foutez, jeunesse, et jouissez sans entrave !
    Voici l’âge d’or, la société parfaite ;
          Faites l’amour, faites la fête !
    Sur le manège tirez la queue des travs !

    La liberté qui dort dans vos culottes,
    Réveillez-la, qu’elle entre dans la danse !
          Versez, ô cornes d’abondance,
    Le vin, le miel à pleins glands, pleines mottes !

    Tout est gratuit ; vos corps vous appartiennent ;
    Fondez, brûlez, chandelles à vous échues !
          Ailettes roses d’anges déchus,
    Déchirez tout : foi, vertu, vieilles antiennes !

    L’histoire, enfin, est arrivée au bout
    De son errance ivre, violente, obèse :
          Voici le temps des grandes baises ;
    Foutez jeunesse ! Ne restez pas debout !

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  • La chanson de la rémouleuse

    Catégories : Chanson, Octosyllabes (8)

    Jadis, en la paix des familles,
    Ma meule chantait sa chanson ;
    J’aiguisais la langue des filles
    Tout en leur doigtant le chausson.

    Mais un jour, un beau militaire
    Me culbutant sur le chemin,
    Je m’avérai fort salutaire
    Aux armements du mâle humain.

          Laissez, messieurs, la rémouleuse
          Travailler sous le cotillon,
          Vous affilant, l’âme rieuse,
          Flamberge, vit ou dardillon !

    Ce que j’en ai fourbi d’épées !
    Pure et fendue comme un laser,
    J’émorfilais aux priapées,
    Car c’est à ça que le con sert.

    À mon art chacun rendait grâces
    D’avoir à vif poli son jonc
    Sans laisser guère qu’une trace
    De foutre au bord de mon gorgeon.

          Laissez, messieurs, la rémouleuse
          Travailler sous le cotillon,
          Vous affilant, l’âme rieuse,
          Flamberge, vit ou dardillon !

    Je fis montre de tant de vice
    Qu’un soir, dans ma chambre à coucher,
    L’affreux bourreau du Saint Office
    Me tendit son pal ébréché.

    Ce méchant pieu triangulaire
    Que je décapai à loisir,
    Tous mes outils capitulèrent
    Sous la ferveur de son désir.

          Laissez, messieurs, la rémouleuse
          Travailler sous le cotillon,
          Vous affilant, l’âme rieuse,
          Flamberge, vit ou dardillon !

    Ma meule a soif, ma mouille s’use !
    Ma moule a faim, il va sans dire.
    Voici bien des ans que je fuse
    Sur chaque gland pour l’attendrir.

    Sans jus, comment rester lascive ?
    Mes bons amis, soyez futés :
    Venez lécher, verser salive
    Pour que je puisse raffûter !

          Laissez, messieurs, la rémouleuse
          Travailler sous le cotillon,
          Vous affilant, l’âme rieuse,
          Flamberge, vit ou dardillon !


    Sur l’air de « La chanson du rémouleur »
    https://fr.m.wikisource.org/wiki/Chansons_rouges/Chanson_du_Rémouleur


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  • Oh hisse !

    Catégories : Hendécasyllabes (11), Octosyllabes (8)

    Mon vieux loup de mer je serai ton vaisseau
    Tu m’arpenteras de la proue à la poupe
    Ma fuite obstrueras d’un gros bouchon d’étoupe
          Comblant mes désirs abyssaux

    Matelot versé je deviens la frégate
    Dont tu grimperas alerte les gréements
    Et feras claquer la voilure hardiment
          Coup de tabac dans ma chagatte

    Je veux chalouper un voyage au long cours
    Dans le lit de tes cartes océaniques
    Bourlinguer sans fin vers l’atoll de la Nique
          Un aller simple sans retour

    Calons ton grand mât en tous coins de mes cales
    Filons dix-huit nœuds en salivant debout
    Avec toi mon loup je veux mettre les bouts
          Toujours plus loin jamais d’escale

    Mais peut-être fou ! me saborderas-tu
    Envoyant mouiller aux fosses mes étraves
    Me laissant brisée éventrée une épave
          Aux bordages tout dévêtus

    Bah ! docile à tout près de toi j’envisage
    Non le calme plat mais le furieux typhon
    Hunes vergues ponts envoyées par le fond
          Se moqueront de tes naufrages

    Barrant dur et ferme un œil sur mon sextant
    Tu me feras faire ô plus d’un tour du monde
    Avant de jeter à l’ultime seconde
          L’ancre au large de l’Éjakhstan

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  • Ces grands Martiens

    Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)

    Pas vraiment douée d’amour humain
    J’ai foiré bien trop d’épisodes
    Semé mes hommes sur les chemins
    Ah ! me casser aux antipodes
    Seule sur une île, un jour, demain
          Avec un gode

    Autour tout vire au terne, au flou
    Ces grands Martiens sur leur tripode
    Ils me font chier, ça je l’avoue
    Adam et Ève ont paumé l’code
    Laissez-moi ! j’ai pas besoin d’vous
          Juste d’un gode

    D’ailleurs l’avenir part à vau-l’eau
    Tout casse, tout lasse et passe de mode
    Et puis les mecs sont des salauds
    Qui se prennent pour le roi Hérode
    Ah ! partir loin, sur un îlot
          Moi et mon gode

    Même je coul’rai le pédalo

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  • Oublie les oiseaux et les roses

    Catégories : Octosyllabes (8), Sonnet

    Marceline — ah ! ton con déborde,
    Plus exsudant qu’un cheval mort.
    D’amour pour toi, j’ai pris le mors ;
    Aie donc un peu miséricorde !

    Marceline, je ne démords
    Pas, mais t’en supplie sans exorde :
    Je veux vibrer en supercorde
    Dans ta broussaille de blême or.

    Oublie les oiseaux et les roses,
    Et jouons à broute-minou,
    À la main chaude, à je-t’arrose !

    Ton Dieu pardonnera si nous
    Tenons ta fente bien déclose
    Pour y communier à genoux.

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  • Le mal des filles

    Catégories : Octosyllabes (8)

    J’craque de partout j’ai les coutures
    Qui s’défont dès que j’m’aventure
    Dans l’orbite d’un type un peu fort
    J’me raccommode avec Arthur
    Mais ça me d’mande pas mal d’efforts

    J’craque pour ce mec oh j’perds de l’huile
    Sur mes divans tu parles d’une tuile
    Mon grand amour s’rait-i trop grand ?
    J’me couche pourtant même si ça m’cuit l’
    Ego j’me couche j’ai aucun cran

    J’craque et j’m’embrase à la minute
    Où qu'i m’fait souffler dans sa flûte
    Nos idées sont jamais raccord
    Même que des fois i m’traite de pute
    Et j’appréhende nos corps-à-corps

    J’craque et des trucs en moi s’dessillent
    Tout simplement j’ai l’mal des filles
    Ça dure depuis je sais pas quand
    Les gros calibres et les gorilles
    Faut qu’on les trouve toujours craquants

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  • Une bouteille à la mer

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Fameux ton ventre ma pitance
    Tout d’iode et de lubricité
    Nous nous connûmes en été
    Sur l’île où par inadvertance
    Mon pédalo avait buté

    Deux jours bénis nous lutinâmes
    Moi tes branchies toi mes nichons
    Et autres golfes folichons
    Tes yeux de raie dardaient des flammes
    Roses comme un petit cochon

    Tu voulus m’apprendre la nage
    Ah ! que n’avais-je la queue pour
    Te suivre aux gouffres de l’amour
    Au lieu d’affaler sur la plage
    Un corps d’humaine bien trop lourd

    Trois nuits trois nuits ! sous les étoiles
    À tes écailles j’ai léché
    Le sel mais on me recherchait
    Et lorsqu’il surgit une voile
    Toi tu plongeas pour te cacher

    Squameux ton ventre ô ma sirène
    Pâle et glauque être issu des eaux
    Qui dus fuir loin de ces salauds
    Lesquels au tribunal me traînent
    Pour rembourser le pédalo

    J’ai confié aux flots en délire
    Ce vieux flacon que j’ai vidé
    Avec mon mail et mon ID
    En espérant que tu sais lire
    Et que ton antre est raccordé

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  • L’ultime gorgée

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Encore une brune après j’me couche
    Encore une fille contre ma bouche
    Encore sa langue encore ses doigts
    Fourrageant dans mon attrape-mouche

    Encore une blonde une dernière fois
    Juste en souvenir d’autrefois
    Encore la faire miauler sa mère
    La faire trembler terre et gravois

    Encore une poupée douce-amère
    Encore son con ses fruits mammaires
    Avant d’refermer mon linceul
    L’ultime gorgée de pisse-mémère

    J’pourrai mourir le cœur tout seul
    Dégobillant mes cellules louches
    Encore une brune après j’me couche
    Promis juré sous vos tilleuls

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  • La nue salamandre

    Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)

    Sainte Vénus priez pour moi
    Je sors ce soir avec dix gonzes
    Dix malabars aux yeux de bronze
          Un peu sournois

    Sainte Vénus soyez gentille
    Prêtez-moi moiteur et conseil
    Faites-le chaud comme un soleil
          Mon cul de fille

    Je veux être sacrée putain
    Numéro un dans l’HLM
    Celle pinée qu’on oint de crème
          Jusqu’au matin

    Devenue la nue salamandre
    Lubrique qu’on brique à loisir
    Et par qui toujours le désir
          Se réengendre

    Je veux sentir à feu à sang
    Mon con pleurer des mélodies
    Mes indécences applaudies
          À cent pour cent

    Que votre saint effroi m’habite
    La fente ainsi qu’aux temps anciens
    Quand l’abîme enfantait les siens
          Sans nulle bite

    Sainte Vénus me laissez pas
    Demeurer tristement humaine
    Je veux régner sur l’œcoumène
          Par les appâts

    Accordez-moi rang de déesse
    D’un soir au noir de leurs beaux yeux
    Sainte Vénus dont je me veux
          L’humble prêtresse

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  • La vérité sur Sodome et Gomorrhe

    Catégories : Octosyllabes (8), Terza rima

     

          Pour Éric, poète, aphoriste etc.

     

    Un soir que le dénommé Loth
    S’enculait sous les sycomores
    Avec un mec raide autant qu’hot,

    Dieu, jalousant ces assauts d’homme,
    Pina son fils ressuscité,
    L’œil vicieux vissé sur Sodome.

    Ainsi fut sauvée la cité ;
    Mourir d’amour, quel oxymore !
    Vivante est la lubricité !

    Quoiqu’en revanche, on remémore
    La triste fin des habitants
    De ce charmant chef-lieu : Gomorrhe,

    Lesquels périrent en se foutant
    Droit dans le dargif des claymores...
    (Dieu se branlait pendant ce temps.)

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  • Cendres en toi

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Je veux être l’ensevelie
    Dans les plaies vives de ta chair
    Bavant de honte et manquant d’air

    Je veux être l’anéantie
    Morte entre tes bras de malheur
    Rongée dedans par ta chaleur

    Devenir trou fêlée perdue
    Corps et âme et humanité
    En ton ventre désexcité

    La lie qu’autrefois tu as bue
    La foutue garce ô à jamais
    Cendres en toi mais qui t’aimait

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  • Arse à mourir

    Catégories : Décasyllabes (10), Octosyllabes (8)

    Telle la terre à tous je suis à toutes
    Telle le ciel que boivent nos poumons
    Qu’on retourne l’humus et qu’on me broute
          Telle les fleurs que nous humons

    Telle la terre au soc je vais crevée
    Telle l’eau des torrents ne coûte rien
    Ivre et nue je me livre aux dépravées
          Telle la terre à tout terrien

    Jà ne m’épuiserez je puis encore
    Toutes vous satisfaire et vous nourrir
    Telle les fruits que nos ventres dévorent
          Telle la terre arse à mourir

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