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  • L’Ève éventuelle

    Catégories : Heptasyllabes (7), Quadrisyllabes (4)

    Il se peut que parler d’elle
    Suffise pour qu’étincelle
    Une lueur dans le noir
           De ton regard

    Il se peut qu’à voir sourire
    Son visage tu transpires
    Sa bouche est un hameçon
           À sa façon

    Il se peut que ses bras bougent
    Déroulant des tapis rouges
    Égarant tes sentiments
           Pour un moment

    Nul doute que sa venue
    Te donne envie d’être nue
    Nichée au creux de ses seins
           Comme un coussin

    Il se peut que sous la douche
    Tu l’aies vue la fine mouche
    Et que tu vives depuis
           Au bas d’un puits

    Je prévois que tu tremblotes
    À évoquer sa culotte
    Et que tu claques des dents
           À voir dedans

    Il se peut qu’à son écoute
    Tu sentes les eaux qui gouttent
    Tel enfin un glacier fond
           Là tout au fond ?

    Il se peut bien que ses hanches
    Te fassent devenir blanche
    Qui baladent sous ton nez
           La vahiné

    Il se peut que son œil d’oie
    À supposer qu’il te voie
    Jette un miel incandescent
           Dans tout ton sang

    Souvent il se pourrait même
    Que tu te dises je l’aime
    Toi qui pourtant ne vécus
           Que pour le cul

    Il se peut oui c’est possible
    Que ton cœur ait pris pour cible
    Une mangeuse d’amants
           Pauvre maman !

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  • Au pif

    Catégories : Heptasyllabes (7), Jocelyn Witz

          Manu me flaire,
    Me fout son blair en l’étui,
    Hume le miel et la nuit,
    Les tropiques, le feu, la bière,
    Le temps qui fuit, la poussière
    Des foutres passés, l’ennui
    Qui mousse aux parois du puits,
    Mes amours, mes adultères,
    Mes virées en solitaire…
          Oh, fou, je jouis !
    Et ce long nez qui reluit,
    Comme il connaît son affaire !
    Tapi là, Manu me flaire
    Puis sur mon ventre s’essuie.

     

     

    Une vraie chienne.png

    Tout ça pour dire que je (sous mon autre identité secrète) vous livre en lecture libre une courte nouvelle comicochonne inédite intitulée « Une vraie chienne » :
    https://www.atramenta.net/lire/une-vraie-chienne/92196

    Vos retours seront les bienvenus.

    Bonne lecture !

     

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  • Entre eux deux

    Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)

    Entre le marteau et l’enclume
    Plus tu la pilonneras fort
    Plus j’aspire la blanche écume
           De vos efforts

    Entre le marteau et l’enclume
    La jalousie m’a mise bas
    Dans cet entre-deux qui résume
           Nos vieux débats

                 Fais-lui gicler les étincelles
                 À cette levrette impucelle
                 Martèle autant que de besoin

                 Sous le cuisant de ta mailloche
                 Qu’elle s’embrase et s’effiloche
                 Je m’occupe des premiers soins

    Entre le marteau et l’enclume
    Tant pis si ça semble indécent
    Cette attitude je l’assume
           À cent pour cent

    Entre le marteau et l’enclume
    J’attise pour alimenter
    Le feu par des baisers de plume
           Aux excités

    Entre le marteau et l’enclume
    À lèche-culs s’entrefoutant
    Je lubrifie sans amertume
           En y goûtant

                 Cogne mon furieux pine et pousse
                 Que votre plaisir m’éclabousse
                 Je suis là quoi que vous fassiez

                 Forge et travaille dans la masse
                 J’aurai sa soupe à la grimace
                 Et la trempe de ton acier

    Entre le marteau et l’enclume
    La chaleur est montée d’un cran
    Manquerait plus que je m’enrhume
           Quand tu la prends

    Entre le marteau et l’enclume
    En entendant jouir ta putain
    Voici : mes sens aussi s’allument
    Je m’incruste là où ça fume
    Entre le marteau et l’enclume
           Jusqu’au matin

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  • Aux étoiles !

    Catégories : Heptasyllabes (7)

    Serpent, serpent, doux serpent,
    plante-toi là : ma blessure
    en guérira, j’en suis sûre.

    Serpent, serpent, blond serpent,
    déploie ta gorge de voile
    pour nous porter aux étoiles.

    Serpent, serpent, vieux serpent,
    qui connais si bien la vie,
    je te veux être asservie.

    Serpent, serpent, fou serpent,
    tu es le dragon céleste
    qui tendrement me moleste.

    Serpent, serpent, gros serpent,
    ton dos luisant — braise rouge ! —
    m’embrase aussitôt qu’il bouge.

    Serpent, serpent, lourd serpent,
    tu fores entre nos deux êtres
    des chemins qui me pénètrent.

    Serpent, serpent, blanc serpent,
    crache au terme de ta course
    ton venin à la Grande Ourse

    et repose, ô mon serpent
    flapi, au creux de mon ventre,
    où nos âmes se rencontrent.

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  • Démon à gueule d’ange

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Arque, mon loup, doux Cupidon,
    Putto d’Arès et d’Aphrodite !
    Plante-la-moi dans le bidon
    Et m’envoie tourner sur orbite !

    Il fut un temps, mon Cupidon,
    Où, grimpée plus qu’une Èvereste,
    Je faisais sans nul répit don
    De mon petit cul pis du reste.

    Tout passe et lasse, ah !... mais, dis donc,
    Que ne me reprends-tu pour cible,
    Accolée d’un bel Apollon
    Blond aux yeux bleus, si c’est possible ?

    Vise, ô marmot, mon bastidon,
    Et de ton long trait le burines !
    Par bonheur nous ne lapidons
    Plus les amours adultérines.

    Nos humains griefs nous vidons,
    Petit démon à gueule d’ange,
    Grâce à toi, le galopin, dont
    Les flèches font qu’on se mélange.

    Quand te pointes-tu, Cupidon,
    Pour r’être propice à mes baises ?
    Viens ! Passe à l’acte et liquidons
    Ces stocks de désir qui me pèsent !

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  • Souvenir lancinant

    Catégories : Décasyllabes (10), Quadrisyllabes (4)

    D’où vient ce goût de sexe errant la nuit
    À qui ce con qui se soulève et miaule
    Est-ce ton souvenir dans cette piaule
          Qui me poursuit

    La soie me gonfle et j’implore une bite
    Pour me punir de ne pas t’oublier
    J’aimais ta gueule âpre de sanglier
          Fouissant son gîte

    Comment vivre depuis que nos deux corps
    Ne se broient plus sur ces tapis de laine
    Je ne dors plus sans m’être à perdre haleine
          Branlée d’abord

    Même parti je reste ton esclave
    Quelle loi, quel interdit ai-je enfreint
    Pour que ce cri — mon cri — monte sans frein
          De tant d’octaves

    Dormir enfin pour cesser de gémir
    Pour assécher les débords de ma fente
    Dormir, mourir — que mes failles s’inventent
          D’autres désirs

    Mon cul te rêvera avant l’aurore
    Mouillant sans honte ô profond comme un puits
    D’où vient ce goût de sexe chaque nuit
           Qui rôde encore

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  • La noceuse

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Je fais la vie en libertine
    Au bras de tous les beaux cochons
    Adroits à sucer au cruchon
    Et paresser après matines.

    Enterrant les vies de garçons,
    Je m’invite à la moindre bringue
    Et, sitôt qu’on me fait du gringue,
    Plonge en l’orgie des caleçons.

    Viva la fiesta, la goguette
    En compagnie de gais lurons
    D’autant plus gais qu’ils sont plus ronds
    Et que je braque leur braguette !

    Je fais la bombe et la nouba,
    Me brûle à cent bouts de chandelles ;
    Si j’ai du lard à la rondelle,
    Ça n’est pas faute de coups bas.

    Dans cette éternelle bamboche,
    Je tiens l’office de douceur
    Pour les plus paillards des noceurs :
    La poularde mise à la broche.

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  • Jeux de friponnes

    Catégories : Heptasyllabes (7), Trisyllabes (3)

    Aux bras nus de mon désir
          Si petite
          Si petite
    Aux bras nus de mon désir
    Dort la fille que j’invite

    À m’aimer quand vient le soir
          Elle et moi
          Moi et elle
    À m’aimer quand vient le soir
    Sur un grand lit de dentelles

    Elle dénoue ses rubans
          De soie rose
          De brodeuse
    Elle dénoue ses rubans
    Et me regarde boudeuse

    Je déverse des baisers
          Sur sa joue
          Ses oreilles
    Je déverse des baisers
    Sur ses lèvres sans pareilles

    C’est elle qui me dévêt
          Sans mot dire
          Sans sourire
    C’est elle qui me dévêt
    Et mille élans me déchirent

    Je la jette sur mon cœur
          Impatiente
          Trop ardente
    Je la jette sur mon cœur
    En lui caressant la fente

    Nos soupirs font un buisson
          Qui frissonne
          Qui bourgeonne
    Nos soupirs font un buisson
    Cachant nos jeux de friponnes

    En jouissant elle a des cris
          Hystériques !
          Magnifiques !
    En jouissant elle a des cris
    Pleins de syllabes magiques

    Rouges nous nous endormons
          En duplex
          Sans complexe
    Rouges nous nous endormons
    Dans la chaleur de nos sexes

    Et blottie contre mes seins
          Si petite
          Si petite
    Et blottie contre mes seins
    Vit ma joie, mon eau bénite 

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