Serpent, serpent, doux serpent,
plante-toi là : ma blessure
en guérira, j’en suis sûre.
Serpent, serpent, blond serpent,
déploie ta gorge de voile
pour nous porter aux étoiles.
Serpent, serpent, vieux serpent,
qui connais si bien la vie,
je te veux être asservie.
Serpent, serpent, fou serpent,
tu es le dragon céleste
qui tendrement me moleste.
Serpent, serpent, gros serpent,
ton dos luisant — braise rouge ! —
m’embrase aussitôt qu’il bouge.
Serpent, serpent, lourd serpent,
tu fores entre nos deux êtres
des chemins qui me pénètrent.
Serpent, serpent, blanc serpent,
crache au terme de ta course
ton venin à la Grande Ourse
et repose, ô mon serpent
flapi, au creux de mon ventre,
où nos âmes se rencontrent.
Aux étoiles !
Catégories : Heptasyllabes (7)
Commentaires
L'issue est toute "mimi" ; il y a donc une âme au fond de ce corps ?
Toujours aussi efficace...
Je reste admiratif devant cette succession de poème toujours très inspirés, imagés et frivoles. ;)
Au fond (tout au fond), je suis une grande romantique...