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  • Stricte obédience

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    Ah ! qu'il fait bon souffrir à vos genoux, Monsieur !
    Que je chéris ces mains qui me déshabillèrent !
    Que me brûle l'acier miroitant dans vos yeux
    Quand, farouche, vous brandissez la chambrière
    Et m'en cinglez le dos, les cuisses et le cul !
    Sous vos coups virulents je sens que j'ai vécu.
     
    Pour vous j'endure tout : faites de moi l'objet
    De vos insanités ; savourant mon martyre,
    D'avance je souscris à vos plus fous projets ;
    C'est cette incertitude même qui m'attire :
    De me savoir livrée à votre esprit tordu,
    Devenir un fragment de ce qui vous est dû.
     
    Je baise, dur Seigneur, vos viriles beautés :
    Vos pieds, votre œillet noir, vos velues aumônières,
    Et rien n'est meilleur que lorsque vous boyautez
    D'un embrasant coït mes indignes ornières —
    Nirvana pour lequel, avant de l'obtenir,
    Des jours durant j'essaie de vous appartenir.
     
    Si vous me forniquez après la punition,
    Toute tremblante encore et pleine d'ecchymoses,
    Surtout ne montrez pas un signe de passion !
    Baisez-moi comme on baise une viande, une chose
    Inerte, un trou creusé dans la vase : on le prend
    Afin d'en jouir ou juste pour passer le temps.
     
    Monsieur, je ne veux pas d'autre maître que vous ;
    Chassez-moi : aussitôt je me change en cadavre ;
    Ma vie a-t-elle un sens auprès d'un être doux ?
    Hors vous je n'ai connu que pantins — il me navre
    D'entendre leurs douceurs, et surtout de subir
    Leurs mièvres palpations qui se croient des plaisirs.
    Ah ! tyran, qu'il fait bon par votre main souffrir !
     

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  • Supplique pour être enfilée à la plage par six types (ou sept)

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Chanson, Octosyllabes (8)

    Juste au bord de la mer, à deux pas des flots bleus,
    Je me branlais la moule, un soir, faute de mieux,
          Lorsqu'au loin je vis apparaître
    Un essaim tapageur de fort jolis garçons
    Vêtus d'à peu près rien d'autre qu'un caleçon...
          Allais-je enfin me faire mettre ?
     
    Aussitôt les voilà, en rond, me reluquant,
    Tels des scouts épatants autour d'un feu de camp,
          Et tant d'yeux glissent sur mes formes
    Qu'en dépit de l'heure impossible qu'il était
    Et de mes éreintants efforts à me frotter,
          Pas de risque que je m'endorme.
     
    On bavarda de tout et de rien, mais je sus
    Ramener le propos à tout instant dessus
          Mes aimables paires de dunes
    Qui semblaient retenir un peu leur attention,
    Voire soulevaient même une grosse émotion
          En faisant la nique à la lune.
     
    Soudain, n'y tenant plus, je me jetai aux pieds
    De mes badauds, criant : « Faut pas que vous loupiez
          Une aussi fabuleuse occase !
    Baisez-moi, par pitié, à cinq, à six, à sept !
    Pour me tourner le dos, je vous le dis tout net,
          Faudrait qu'il vous manque une case.
     
    Trempez, trempez la plume et le biscuit partout !
    Vous verrez que je cache encor pas mal d'atouts ;
          Jouez gros jeu, c'est moi qui donne ;
    Carpe diem, les gars ! Pourquoi cet air nœud-nœud ?
    Je suis ouverte aux plans les plus libidineux...
          Me laissez pas comme une conne ! »
     
    Bon, je vous la fais courte : ils ont carapaté
    Qui vers sa régulière ou sa tendre moitié,
          Ou — qui sait ? — vers des pédérastes ;
    À moins que je ne sois tombée — ah ! pas de bol... —
    Sur une tribu de curés, et que Popaul
          Se fût juré de rester chaste.
     
    Juste au bord de la mer, à deux pas des flots bleus,
    J'ai donc repris en main mon petit trou mielleux
          Tandis que le troupeau d'enflures
    S'éloignait en chantant un truc un peu trop fort ;
    Ça parlait de bateaux et de copains d'abord ;
          De ma conque, ils n'en avaient cure.
    S'éloignait en chantant un truc un peu trop fort ;
    Ça parlait de bateaux et de copains d'abord ;
          De ma conque, ils n'en avaient cure.
     
     
    D'après "Supplique pour être enterré à la plage de Sète" (Georges Brassens)

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  • Le p'tit cul

    Catégories : Chanson, Octosyllabes (8)

    Le p'tit cul qu'on foutait tout l'temps
    Qu'il avait donc du coura-age !
    Avec son p'tit œillet troublant
    Tous derrière, tous derriè-ère
    Avec son p'tit œillet troublant
    Tous derrière et lui devant
     
    Il s'ouvrait à tout impétrant
    Ce gentil cul phallophage
    Rond et lisse et toujours content
    Tous derrière, tous derrière
    Rond et lisse et toujours content
    Tous derrière et lui devant
     
    Il s'était ainsi mis dedans
    Tous les vits du voisinage
    Ce joufflu brave et compétent
    Tous derrière, tous derrière
    Ce joufflu brave et compétent
    Tous derrière et lui devant
     
    Sa rondelle allait palpitant
    S'assouplissant à l'usage
    C'était loin d'être un débutant
    Tous derrière, tous derrière
    C'était loin d'être un débutant
    Tous derrière et lui devant
     
    Mais un sadique impénitent
    Un dompteur d'un certain âge
    Le fit mettre par son éléphant
    Tous derrière, tous derrière
    Le fit mettre par son éléphant
    Tous derrière et lui devant
     
    Il est mort dans un éclair blanc
    Ce tout p'tit cul sans visage
    Un geyser de foutre puissant
    Tous derrière, tous derrière
    Un geyser de foutre puissant
    Tous derrière et lui devant
     
    Sans doute fut-il trop gourmand
    Trop avide au ramonage
    Il rendit son âme en pétant
    Tous derrière, tous derrière
    Il rendit son âme en pétant
    Tous derrière et lui : des vents
     
     
    D'après "Le petit cheval" (Georges Brassens)

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  • En attendant l'aube

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Ô languide languide nuit
    Je me sens si vide et futile
    À tout le moins sondons le puits
    Du désir ce peut être utile
    Quand l'instant s'étire incertain
    Il faut tenir jusqu'au matin
     
    D'abord écarteler les pans
    De ces draps brûlants et connaître
    Si de mon trouble se répand
    À la surface de mon être
    Et se dessine sur mon teint
    La roseur des petits matins
     
    Je ne vois rien d'autre que moi
    Mais la chair en semble affolée
    Une lune escorte mes doigts
    Le long de plaines et vallées
    Deux orbes se dressent soudain
    Tels deux blancs soleils au matin
     
    Tout autour de leurs mamelons
    Des perles de sel apparaissent
    J'en badigeonne le sillon
    Ô mes mains pourquoi tant de presse ?
    Que n'avez-vous déjà atteint ?
    Il est encor loin le matin
     
    N'importe elles cherchent toujours
    Ailleurs plus bas c'est un supplice
    Tiens ! une forêt de velours
    Tiens ! un étrange précipice
    Il faut ici planter vite un
    Jalon à retrouver matin
     
    Crève l'orage et les éclairs
    S'engouffrent dans les embrasures
    Un ineffable me conquiert
    Hors de toute littérature
    Je vais en perdre mon latin
    Ne te dépêche pas matin !
     
    Tout tourne et roule éperdument
    Le temps devient fleuve de joie
    Perdant pied j'ai le sentiment
    Que j'enfonce oui que je me noie
    Dans le stupre en pure catin
    Se foutant pas mal du matin
     

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  • Âpres négociations

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Théâtre

    (Ébauche de tragédie retrouvée dans les brouillons posthumes de Jean Racine, parmi d'autres cochonneries plutôt... je ne vous dis que ça.)
     
    Bureau de Clitandre, qui travaille, cravaté, concentré, cerné par des piles de dossiers. Derrière lui on aperçoit : côté jardin, la cour avec les poubelles ; côté cour, un grand jardin bourgeois baigné de lumière matinale, où deux piafs s'enfilent sans vergogne à même les branches du pommier.
    Entre Cyprine, essoufflée, en jupe ultracourte et escarpins, s'efforçant de boutonner sa petite veste cintrée sur sa poitrine plus que généreuse.
     
                            Clitandre, levant le nez de ses papiers
    Vous vouliez me parler ? Un souci, ma très chère ?
    Je donnerai la lune, au bas mot, pour vous plaire.
     
                            Cyprine
    Mon ami, c'est plaisir de vous voir si joyeux,
    D'autant qu'il me faudrait...
     
                            Clitandre
                                                 Je le lis dans vos yeux.
     
                            Cyprine
    Vous savez, trois fois rien : un peu de votre flouze,
    Car la belle est gourmande, avide comme douze.
     
                            Clitandre
    La belle ?
     
                            Cyprine
                     Une amie... euh... disons...
     
                            Clitandre
                                                                  Dans le besoin ?
     
                            Cyprine
    C'est ça ! Vous comprenez plus lorsque je dis moins.
     
                            Clitandre
    Dites-m'en cependant davantage. La « belle »
    Est-elle honnête ?
     
                            Cyprine
                                 Honnête ? Oh ! parfaitement. Elle
    Annonce la couleur avant que d'accepter
    Votre candidature et vous faire monter.
     
                            Clitandre
    Chère épouse, je crains presque de vous entendre.
     
                            Cyprine
    Dépêchons ! Il ne faut jamais la faire attendre.
     
                            Clitandre
    Qui est-elle, à la fin ? Je veux savoir tout !
     
                            Cyprine
                                                                       Tout ?
     
                            Clitandre
    Jusqu'au moindre détail. Oh ! cette incertitude...
     
                            Cyprine
    Soit. Je vous le dirai. Sachez mes turpitudes :
    Jouet d'une déesse aux talons haut perchés,
    Je vais à elle pour dénuder mon derche et
    Le reste, afin...
     
                            Clitandre
                              Ô dieux ! Ô infamie honteuse !
     
                            Cyprine
    Bah ! n'exagérons rien. Ça n'est qu'une gagneuse
    Qui fait profession de fouetter les masos
    Dans mon genre.
     
                            Clitandre
                                Est-ce un rêve ?
     
                            Cyprine
                                                          Elle est sur le réseau.
     
                            Clitandre
    Vous, soumise, mamour ? Et en outre gouine ?
    Je n'aurais jamais cru cela. Que la ruine
    S'abatte dès ce jour sur notre pauvre hymen !
     
                            Cyprine
    À vous entendre, on croit que j'ai voté Le Pen.
    Reprenez-vous, chéri ! Ça n'est qu'une incartade,
    Un rien, quoiqu'onéreux. Même je me hasarde
    À dire que vous en profiterez à mort
    Quand je viendrai ce soir, percluse de remords
    Et le cul lacéré. Oui, pour vous faire envie
    Mon boule et mon honneur gaîment je sacrifie.
    Aussi, gardez-vous donc de jouer les Zorro
    Et, ladre, de fermer le tiroir aux euros.
    Il m'en faut quatre cents : c'est pas la mer à boire.
    Pour vos propres putains, vous faites moins d'histoires,
    Espèce de...
     
                            Clitandre
                         Bon, bon. N'allons pas nous fâcher,
    Ma douce.
     
    Déverrouillant un tiroir, il lui tend une liasse de billet.
     
                            Cyprine, s'en emparant d'un geste sec
                      Ah ! que je peine à vous faire cracher
    Le pognon. C'est plus dur à chaque jour qui passe.
     
                            Clitandre
    Sans doute parce que le nombre des pétasses
    Augmente chaque jour dans vos relations.
    Êtes-vous en chaleur ? Est-ce une affection
    Qui se puisse guérir avec...
     
                            Cyprine
                                                Bonne journée !
    Déjà, n'en doutez pas, je suis assez soignée
    Par la dame sévère à qui je cours m'offrir.
     
                            Clitandre
    Dites-lui de ne point trop vous faire souffrir,
    Et de surcroît, bien sûr, de revoir à la baisse
    Ses tarifs.
     
                            Cyprine
                       Ô idiot ! Je file à fond la caisse...
     
    En soupirant, elle sort. Soucieux, Clitandre referme soigneusement son tiroir et se replonge dans sa paperasse. À jardin, un enfant court. À cour, le jardinier jardine tandis qu'au-dessus de lui, indifférents à tout le reste, les piafs n'en finissent pas de s'enfiler avec des pépiements lascifs.
    Rideau.
     

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  • Merci papa

    Catégories : Octosyllabes (8)

    La baguette qui m'engendra
    Magiquement voici des lustres
    Je l'ai mise dessous mes draps
    Et dans mon petit con que frustre
    Un plaisir longtemps retardé
    Ô la sentir me posséder
     
    Il fallait la prendre à maman
    Qui la gardait pour elle seule
    Qui récusait mes sentiments
    Trop souvent les adultes veulent
    Emprisonner leurs rejetons
    On ne s'évade qu'à tâtons
     
    Maman désormais n'est plus là
    Papa erre et sa tête est vide
    Quand ce matin il mélangea
    Nos prénoms je fus intrépide
    Il bande encore avec fierté
    Je l'aime pour l'éternité
     
    Ce beau serpent procréateur
    Je le désirais dès l'enfance
    Il m'affolait j'en avais peur
    Mais le voici pour moi qui danse
    En me clouant au fond du lit
    Merci merci papa chéri
     

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  • Profession de foi

    Catégories : Chanson, Heptasyllabes (7), Pentasyllabes (5)

    Java guillerette, quelque part entre Boris Vian et Dutronc...
     
    Mon mec à moi je l'épluche
    Lui lie les pieds, les paluches
    Lui fourre un slip dans le bec
    Lui remplit le cul avec
    Un fort calibre, une bûche
    Il a l'air assez nunuche, nunuche, nunuche...
    ... Et je me casse aussi sec
     
          Ta-ï-aut mes sœurs
          Éreintons le mâle
          Sus à l'animal
          On n'en a plus peur
     
    Mon mari je le papouille
    Bien sûr il tremble de trouille
    Je l'entraîne dans les bois
    Le ligote bras en croix
    À un arbre et le chatouille
    Lui tiraille un peu la nouille, la nouille, la nouille...
    ... Puis m'en vais au cinéma
     
          Ta-ï-aut mes sœurs
          Dézinguons le mâle
          Sus à l'animal
          C'est nous les chasseurs
     
    Mes amants je les tourmente
    À la tenaille et leur plante
    Des épingles tout partout
    Droit dans les couilles surtout
    Les mélodies qu'ils me chantent
    Sont alors rafraîchissantes, puissantes, poilantes...
    ... Mais le ménage avant tout
     
          Ta-ï-aut mes sœurs
          Étripons le mâle
          Sus à l'animal
          Sinistre agresseur
     
    Les garçons faut bien qu'ils pigent
    Que cette minable tige
    Au milieu de leur buisson
    On s'en tamponne le con
    Au cas même où ça s'érige
    Ça vaudra jamais un cierge, deux cierges, Sainte Vierge !...
    ... Et vive la religion !
     
          Ta-ï-aut mes sœurs
          Évinçons le mâle
          Passons l'animal
          Au démolisseur
     
          Ta-ï-aut mes sœurs...
          (ad lib.)
     

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  • Elle court, elle court...

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Racine humaine que j'adore
    Chauve, tors et rougeaud bébé
    Reviens-t'en et baise m'encore
     
    Tu vois le jour sous les gibets
    Où les assassins se balancent
    Geignant comme des masturbés
     
    D'infime larme de semence
    Tu deviens gros radis fendu
    Gorgé d'horreur et de puissance
     
    On t'arrache (c'est défendu)
    À contre-lune et onzième heure
    Sous les pieds même du pendu
     
    La terre gronde alors et pleure
    Ta naissance affreux avorton
    Dont chaque promesse est un leurre
     
    Sur tes échasses de bâton
    Tu cours le monde et nous les femmes
    Dociles nous nous soumettons
     
    Nous déchirant telle une lame
    Nous emplissant de flux odieux
    Tu veux pourtant que l'on t'acclame
     
    Et je t'acclame moi (grands dieux !)
    Ce viol infâme je l'implore
    Brute, sorcier que j'aime au pieu
     
    Pourquoi faut-il que je t'adore
    Oh viens-t'en et baise m'encore
    Racine humaine ô Mandragore
     

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  • Les vraies raisons de la soi-disant Chute

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Sonnet

    Traduit d'un vieux grimoire anonyme en latin acquis à l'occasion du vide-grenier annuel de la Saint-Jean à Trouville-lès-Vesoul (Haute-Saône). Franchement, moi-même je n'ai pas tout compris. Sans doute faut-il donner un sens allégorique à ce curieux sonnet...
     
    Banane, ô fruit d'amour, que j'aime à t'éplucher,
    Ou mieux : à croupetons sur ton bout me jucher,
    Dur et lisse et charnu, pour me laisser descendre !
    As-tu la moindre idée des joies que tu engendres ?
     
    Fi de l'absurde pomme : elle est ronde à pleurer !
    Je la comprends, notre Ève — à quoi bon demeurer
    Là où l'Esprit ne vous pénétrera le ventre
    Qu'à bouchées menues et sans risque de vous fendre ?
     
    Tu es, Banane, la baie divine, martiale,
    Et femelles pour toi toujours se damneront ;
    Quel paradis vaudrait plus que deux ou trois ronds
     
    Si tu n'y trônes pas en posture royale,
    Entouré d'abricots amoureux qui se calent
    Ta majestueuse pulpe — en râlant — bien à fond ?
     

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  • Après la partie de campagne

    Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)

    Pauvre connin qui fus tiré
          Plus qu'à ton tour
    Ce pelage qui attirait
    L'œil et te valait chasse à cour
    Le voici poisseux et gluant
    Et tu gis là vide sans gland
    Écartelé transi d'amour
    La meute t'a laissé gisant
    Parmi l'humide et frais labour
     
    Pauvre connin qui fus tiré
          Plus qu'à ton tour
    Le réveil est dur on dirait...
     

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  • La véritable histoire de Moby Dick

    Catégories : Octosyllabes (8)

    D'après un premier jet manuscrit de Melville que j'ai découvert par hasard dans les réserves de la bibliothèque municipale de Vierzon (Cher), sous une pile de vieux Spirou.
     
    La grand-vergue enculait la lune ;
    Achab cinglait, le cœur tremblant,
    Sus au stupreux cachalot blanc
    À l'œil retors de femme brune —
    Ô fortune des faux-semblants !
     
    « Reviens, hurlait-il, ma sirène
    Obèse ! Aimons-nous malgré tout !
    Point ne veux courir le garou ;
    Juste me vautrer sur tes plaines,
    M'abîmer dans tes vastes trous.
     
    Hardi ! ho ! matelots fidèles,
    Hissez les focs ! serrez les nœuds !
    L'amour me taraude et m'émeut...
    Où crawles-tu mon hirondelle ?
    Qu'émerge ton dos lumineux !
     
    — Oublie-moi, fou ! C'est assez d'être
    La risée des nymphes céans »,
    lui dit la bête aux flancs géants,
    Puis, de la queue, l'envoya paître
    Aux pampas des noirs océans.
     
    La chose, pourtant, est connue
    Depuis au moins la nuit des thons :
    Moby et ses cent vingt tétons,
    Fourbe baleine ou garce nue,
    Les balançait tous par le fond.
     

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