En attendant l'aube (08/10/2022)

Ô languide languide nuit
Je me sens si vide et futile
À tout le moins sondons le puits
Du désir ce peut être utile
Quand l'instant s'étire incertain
Il faut tenir jusqu'au matin
 
D'abord écarteler les pans
De ces draps brûlants et connaître
Si de mon trouble se répand
À la surface de mon être
Et se dessine sur mon teint
La roseur des petits matins
 
Je ne vois rien d'autre que moi
Mais la chair en semble affolée
Une lune escorte mes doigts
Le long de plaines et vallées
Deux orbes se dressent soudain
Tels deux blancs soleils au matin
 
Tout autour de leurs mamelons
Des perles de sel apparaissent
J'en badigeonne le sillon
Ô mes mains pourquoi tant de presse ?
Que n'avez-vous déjà atteint ?
Il est encor loin le matin
 
N'importe elles cherchent toujours
Ailleurs plus bas c'est un supplice
Tiens ! une forêt de velours
Tiens ! un étrange précipice
Il faut ici planter vite un
Jalon à retrouver matin
 
Crève l'orage et les éclairs
S'engouffrent dans les embrasures
Un ineffable me conquiert
Hors de toute littérature
Je vais en perdre mon latin
Ne te dépêche pas matin !
 
Tout tourne et roule éperdument
Le temps devient fleuve de joie
Perdant pied j'ai le sentiment
Que j'enfonce oui que je me noie
Dans le stupre en pure catin
Se foutant pas mal du matin
 

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