Racine humaine que j'adore
Chauve, tors et rougeaud bébé
Reviens-t'en et baise m'encore
Tu vois le jour sous les gibets
Où les assassins se balancent
Geignant comme des masturbés
D'infime larme de semence
Tu deviens gros radis fendu
Gorgé d'horreur et de puissance
On t'arrache (c'est défendu)
À contre-lune et onzième heure
Sous les pieds même du pendu
La terre gronde alors et pleure
Ta naissance affreux avorton
Dont chaque promesse est un leurre
Sur tes échasses de bâton
Tu cours le monde et nous les femmes
Dociles nous nous soumettons
Nous déchirant telle une lame
Nous emplissant de flux odieux
Tu veux pourtant que l'on t'acclame
Et je t'acclame moi (grands dieux !)
Ce viol infâme je l'implore
Brute, sorcier que j'aime au pieu
Pourquoi faut-il que je t'adore
Oh viens-t'en et baise m'encore
Racine humaine ô Mandragore