La véritable histoire de Moby Dick (01/10/2022)

D'après un premier jet manuscrit de Melville que j'ai découvert par hasard dans les réserves de la bibliothèque municipale de Vierzon (Cher), sous une pile de vieux Spirou.
 
La grand-vergue enculait la lune ;
Achab cinglait, le cœur tremblant,
Sus au stupreux cachalot blanc
À l'œil retors de femme brune —
Ô fortune des faux-semblants !
 
« Reviens, hurlait-il, ma sirène
Obèse ! Aimons-nous malgré tout !
Point ne veux courir le garou ;
Juste me vautrer sur tes plaines,
M'abîmer dans tes vastes trous.
 
Hardi ! ho ! matelots fidèles,
Hissez les focs ! serrez les nœuds !
L'amour me taraude et m'émeut...
Où crawles-tu mon hirondelle ?
Qu'émerge ton dos lumineux !
 
— Oublie-moi, fou ! C'est assez d'être
La risée des nymphes céans »,
lui dit la bête aux flancs géants,
Puis, de la queue, l'envoya paître
Aux pampas des noirs océans.
 
La chose, pourtant, est connue
Depuis au moins la nuit des thons :
Moby et ses cent vingt tétons,
Fourbe baleine ou garce nue,
Les balançait tous par le fond.
 

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