Qu’as-tu de si urgent à faire
T’empêchant d’être mon amant ?
Cours-tu le fric ? une autre guerre ?
Ne peut-elle attendre un moment ?
Souviens-toi de papa-maman
Qui un jour se sont dits : « On laisse
Tout en plan ! » et tout uniment
Ont bien baisé pour que tu naisses.
Je n’exige nulle promesse,
Nul engagement, nul serment,
Nulle chaîne d’aucune espèce
Entre nous, pas d’autre ciment
Que l’éclair des appariements.
La fadeur de la vie ne cesse
De réclamer sel et piment :
On a baisé pour que tu naisses.
Tu te débats, les joues vermeilles,
Évoques le harcèlement.
Con affamé n’a point d’oreilles ;
Le mien salive énormément :
Tu l’attires comme un aimant.
Puisqu’on ne va pas à la messe,
Baisons, gentil prince charmant !
N’a-t-on baisé pour que tu naisses ?
Reste cet ultime argument :
Voici mes seins, mon con, mes fesses !
De fort semblables éléments
Furent baisés pour que tu naisses...
Ballade
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Ballade du con affamé
Catégories : Ballade, Octosyllabes (8) -
Ballade d'Ulla
Catégories : Ballade, Chanson, Octosyllabes (8)Tirée d’un vieux recueil de chansons moldaves sur lequel j’ai mis la main tout à fait fortuitement lors d’une mission d’intérim (rapidement interrompue pour cause d’état éthylique caractérisé) aux archives municipales de La Trimouille (Haute-Vienne). Je vous donne ma traduction pour ce qu’elle vaut. J’ai essayé de restituer l’atmosphère bucolique et la mélancolie de cette tendre complainte.
Pour la mélodie, on calquera sans difficulté la Ballade des dames du temps jadis de Villon, telle que Brassens la mit divinement en musique.
Au temps des tsars, au temps du knout,
Vivait une jeune fille entre
Le digne Danube et le Prout
Rieur que les poètes chantent ;
Jamais pucelle plus charmante
Que notre Ulla ne vécut là ;
Et, au surplus, fort accueillante,
Elle aimait tant qu’on l’enculât.
Tout le village s’affolait
De l’ample et solide charpente
De son boule, et plébiscitait
Son goût des amours violentes ;
Or, de sa vertu, la prudente
Eut le souci et spécula ;
Pourvu qu’on évitât sa fente,
Elle aimait tant qu’on l’enculât.
Au pinacle de son succès
— que la vie est parfois méchante ! —,
Un cruel boyard qui passait
Fit bientôt d’elle sa servante ;
L’ayant prise vingt fois ou trente
D’affilée, ce Caligula
L’abandonna toute sanglante…
Elle aimait tant qu’on l’enculât.
Adieu, poétesse de l’antre,
Fleur du pays de Dracula !
On l’ensevelit sur le ventre :
Elle aimait tant qu’on l’enculât.https://www.youtube.com/watch?v=6xOuUSv4ffI
https://www.youtube.com/watch?v=y7ZeKSoeVAY
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Ballade de la joyeuse tronchée
Catégories : Ballade, Chanson, Octosyllabes (8)Qu’il soit pape ou bien militaire,
Chômeur, ouvrier, président,
Tout homme fait — pourquoi le taire ? —
M’aura rien qu’en me regardant.
Qu’il ajoute trois mots ardents,
Et aussitôt mes dessous jonchent
Le sol non pas par accident :
Vivat à celui qui me tronche !
Nul n’a besoin pour me séduire
De faire du rentre-dedans :
Je me livre au premier sourire
Affichant ses friandes dents.
Plutôt qu’un poète emmerdant,
Un soupirant qui fait la tronche,
J’aime mieux le taiseux bandant :
Vivat à celui qui me tronche !
La beauté est chose fugace ;
La vie, un jeu perdant-perdant.
Si, comme moi, ça vous agace,
Foutons-nous, soyons décadents !
Vivons de stupre, allons vidant
Vos couillons de leur fameux punch,
Et merde aux dieux de l’Occident !
Vivat à celui qui me tronche !
D’entre les instruments d’Adam,
Je révère ce vit qui bronche
Et se cabre et me fout dedans :
Vivat à celui qui me tronche !