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  • Celle qu'on fesse

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Garrottez-moi car j'ai péché
    Par où l'on pèche d'habitude
    J'ai recherché le baiser rude
    Et le miel des bonbons cachés
    Garrottez-moi car j'ai péché
     
    C'est plus fort que moi, je salive
    Dès que j'entends son frein gémir
    Je serai sage à l'avenir
    À supposer que j'y arrive
    C'est plus fort que moi, je salive
     
    Faites-moi peur, liez mes mains
    Avant que j'attrape du mâle
    J'ai le cul toujours en cavale
    Une cervelle de serin
    Faites-moi peur, liez mes mains
     
    D'où ça vient, qui pourrait le dire ?
    Qui saura jamais ce qu'au fond
    J'ai entrevu sous l'horizon
    Et vers quoi mes lèvres s'étirent ?
    D'où ça vient, qui pourrait le dire ?
     
    Soumettez-moi car j'ai aimé
    Pour où l'on aime d'ordinaire
    Pareille au nuage qui erre
    Voici le vent que j'ai semé
    Soumettez-moi car j'ai aimé
    Un quelque chose... une lumière
     

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  • Hier

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)

    Je me suis dévêtue hier au creux de tes mains
    Tendue toute vers toi légère ô aspirée
    Plus douce que le ciel plus chaude qu'habillée
          La peau couverte de parfums
    Qui me faisaient paraître étrangement mouillée
     
    J'ai laissé ma pudeur hier au fond du jardin
    Quoiqu'un franc jour brillât l'herbe s'était couchée
    La trompe d'une abeille ocre et feu m'a léchée
          Toi tu me dévorais les seins
    D'un regard si glouton que je m'effarouchais
     
    Je t'ai livré mon corps hier autour de midi
    Combien j'avais tremblé en pensant te déplaire
    Combien j'ai cru pleurer quand tout contre ma chair
          Ta chair aussi nue s'étendit
    Pour m'envoyer rouler dans ce paradis vert
     

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  • V.A.O.

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Je poursuis ma vie assistée
    Par ordinateur, assoiffée
    De faux besoins, de vains désirs
    D'entendre ma lèvre gémir
    Sur mille écrans écartelée
    Je poursuis ma vie assistée
     
    Je rêve à travers le réseau
    Encagé, le petit oiseau
    Qui n'a plus guère en guise d'ailes
    Que des envies de tel ou telle
    Seule, à genoux dans mon berceau
    Je rêve à travers le réseau
     
    Un jour d'hiver, ivre, entêtée
    Dans l'au-delà je suis entrée
    Le vacarme soudain s'est tu
    Personne au monde là non plus
    Sous le ciel aux vitres fêlées
    Je poursuis ma vie assistée
     

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  • Quand Bella balbutiait

    Catégories : Chanson, Heptasyllabes (7)

    (Slow languide. Accompagnement d'orgue hammond très doux.)
     
    En ce temps-là mes prunelles
    Se détournaient chastement
    J'étais jeune, encore pucelle
    J'ai bien changé maintenant
     
    Des garçons les doux délires
    Et le brûlant continent
    Ne savais que par ouï-dire
    J'ai bien changé maintenant
     
    Ne fusaient de ma ventouse
    Aucuns jus (c'est étonnant)
    Quand j'apercevais Tom Cruise
    J'ai bien changé maintenant
     
    Quant à me rendre inondée
    En fourrant les doigts dedans
    Jamais ne m'en vint l'idée
    J'ai bien changé maintenant
     
    Oh ! ce répugnant pelage
    Ces lolos proéminents !
    J'en concevais de la rage
    J'ai bien changé maintenant
     
    Si d'aventure un œil mâle
    Frôlait mon cul gentiment
    Nulle émotion vaginale
    J'ai bien changé maintenant
     
    Un beau jour une babine
    Prit la mienne avec élan
    Je lui dis : Tu me bassines !
    J'ai bien changé maintenant
     
    J'avais l'âme un peu trop pure
    Et tout le reste hibernant
    Insoucieux des emboîtures
    J'ai bien changé maintenant
     
    Celle avec qui je fus femme
    Me dépassait de quinze ans
    Mais je ne jouis (oh ! le drame)
    Pas immédiatement
    Je n'avais pas le sésame
    Je l'ai trouvé maintenant
     

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  • One more time

    Catégories : Octosyllabes (8)

    D'où viens-je, où vais-je et pourquoi cours-je
    Telle la dernière des courges ?
     
    J'arriverai bien dans le trou
    Avec mon suaire et rien dessous.
     
    Les vers me suceront la couenne ;
    Même ma chatte en sera pleine.
     
    Vous m'entendrez, je le prévois,
    Jouir, ô, jouir encore une fois !
     

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  • Fulgurances

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Je sais pas vous mais moi
    J'ai souvent des vertiges
    Quand un mâle dirige
    Vers moi son œil sournois
     
    On dirait qu'il me fouille
    M'arrache ce que j'ai
    Crache à la place un jet
    D'âcre jus de ses couilles
     
    Et le voilà parti !
    Vers une autre conquête
    Ma défaite est complète
    Et mon ventre transi
     
    Oh ! ces genoux qui tremblent
    Ce bec resté béant
    Ouvert aux quatre vents
    Tout cela me ressemble
     
    Je sais pas vous mais moi
    Je me sens possédée
    À longueur de journée
    Et j'aime ça... je crois
     

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  • Memento futuere

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Le temps s'enfuit, cet assassin,
    Et je reste comme une pomme,
    Postant mes poèmes malsains,
    Broutant de temps à autre un homme.
     
    Le temps court, ce serial killer,
    Et qu'ai-je fichu de ma vie ?
    De ce qui me tenait à cœur,
    La liste est longue, inassouvie :
     
    Traverser la ville à oualpé,
    Être tirée par l'Armée rouge,
    Grimper des pitons escarpés,
    Grimper... ma foi, tout ce qui bouge ;
     
    Passer la nuit avec Manu
    — Bribri serait à la campagne, —
    Nous rouler ensemble, tout nus,
    Dans le foutre et dans le champagne ;
     
    Prendre un avion pour Jupiter ;
    Les gars là-bas sont des comiques :
    Ils ont, paraît-il, le cul vert
    Et quatre vits télescopiques ;
     
    Revoir à fond mon instruction
    Sous la férule d'un beau maître :
    Je saurai qui était Platon
    Et par où il se faisait mettre ;
     
    Au lieu d'encore aller voter,
    Taper dru dans la fourmilière,
    Tout faire (et pas que moi) sauter
    Pour instaurer l'Imaginaire !
     
    Mais le temps s'enfuit, ce chacal !
    Encore une journée foutue...
    Je reste devant mon bocal,
    À peine ivre, à peine foutue
    Par quelque voisin amical,
    Et le temps court, le temps me tue...
     

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  • Amours gore

    Catégories : Octosyllabes (8)

    (Pour une fois, éloignez vraiment les enfants...)
     
    Vampirette mord la carotte
    Gorgée de sang des soupirants
    Qu'elle attire dans sa culotte
     
    L'écarlate mêlé de blanc
    Chaud et mousseux gicle et gargote
    Fusant dans sa gorge à torrent
     
    L'un d'eux parfois a la bougeotte
    Et s'émeut tout en expirant
    De sustenter cette poivrote
     
    Qui le vide argh ! c'est écœurant
    Le lampe le bois le sirote
    Souffle court et œil chavirant
     

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  • De l'essence des sens

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Les anxiétés les maux de ventre
    Passé futur tout devient mort
    Quand les espaces se concentrent
    En l'estuaire de votre corps
     
    Quand s'emmêlent là langue et lèvres
    Mes doigts au mordant des satins
    D'un soin méticuleux d'orfèvre
    Gomment les autres sens — éteints
     
    Et sourde aux parfums des glycines
    Qui dérivent dans l'air du soir
    Les yeux clos moi de vos cyprines
    Je suce l'ample déversoir
     

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  • Trois fois rien

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    Là ! je l'ai nettoyé, ça n'était pas grand chose
    Tout le monde est content, tu es clean à nouveau
    Juste mouillée à peine, et moi j'ai eu ma dose
    De ce nectar humain qui me monte au cerveau
     
    Là ! je l'ai nettoyé, arrête de te plaindre
    Tu as le mont bien lisse et propre et merveilleux
    Et s'il reste une larme au fond, je peux l'atteindre
    À condition que tu veuilles t'ouvrir un peu
     
    Là ! je l'ai nettoyé, on dirait une plage
    Toute blanche où un homme est venu ratisser
    Ta fente a des reflets nacrés de coquillage
    Que la vague a léché, pensive, et délaissé
     
    Là ! je l'ai nettoyé, tout ça pour quelques gouttes
    Tièdes encore — un rêve ! un délice de mec !
    À l'avenir, chérie, en cas où l'on te foute
    Ne peut-il juter directement dans mon bec ?
     

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  • Mon plus ancien souvenir

    Catégories : Heptasyllabes (7), Trisyllabes (3)

    Le cul bordé de quenouilles
          Je naquis
    Aimant qu'on me tripatouille
          Le gnocchi
    Père et oncles en extase
    Me reluquaient — moi, matoise
    Je leur ouvrais ma framboise
          Rikiki
     

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  • Triste histoire de l’abbé Ducon

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    Ducon n'a pas connu l'antre suave du con,
    La bite enfouie dedans, le frisson qui l'habite,
    L'œuf où très gentiment jaillit à flots le foutre
    À fond dans le conduit comme en un carafon.
     
    « Des gueuses viles ! leur entrejambe est dégueue ! »
    Branlait-il du bonnet au lieu de les branler ;
    Curé jusqu'à sa mort, il n'a pas récuré
    Ce que souvent récure une sagace queue.
     
    Injuste et bigot, il méprisait certains jus,
    S'étriquait d'autant plus qu'il censurait ses triques,
    Inique envers tout ceux, toutes celles qui niquent,
    Aucunement sensible aux chattes ni aux culs.
     
     
    Astuce : Les rimes étant ici placées aussi bien en début qu’en fin de vers, on pourra utilement les rabattre l’une sur l’autre en découpant le poème pour l’enrouler sur un objet cylindrique, genre pot de fleur, gode, verre à dents, etc.
     

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  • Une rencontre

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    Ô tes troubles iris
    Qui me trouent jusqu'au ventre,
    Pointus comme des vis !
    Forant l'étoffe ils entrent,
    Frôlent mon clitoris...
     
    Ô chair de tes babines,
    Plus grasses qu'asticots !
    Je me ferai crépine
    Suintant le tabasco :
    Morsures purpurines...
     
    Ô tes pommes d'amour !
    Je m'y plais, m'y rencogne,
    Tout feu j'en fais le tour,
    Les griffe et les besogne...
    Apprécie le labour !
     
    Ô ce pli, ô fêlure
    Blottie sous le buisson !
    Que nos aubes futures
    Y versent le frisson
    De licheuses luxures !
     

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  • En manque

    Catégories : Chanson, Heptasyllabes (7)

    À chanter à toute vitesse, en accélérant et montant dans les aigus à chaque strophe. Accompagnement de piano bastringue.
     
    Je n'ai plus rien à me mettre
    Plus un gode, plus un vit
    Pas même un manche d'outil
    Ô maman, ô mes ancêtres
    Je n'ai plus rien à me mettre
    Secourez-moi, car je suis
    Plus ardente qu'un méchoui
     
    Autrefois j'étais sereine
    Environnée à l'envi
    De dards tendus et ravis
    Me comblant telle une reine
    Autrefois j'étais sereine
    Mais ce temps-là s'est enfui
    Depuis bien des jours n'ai joui
     
    Maxime est en Amérique
    Donatien au Burundi
    Fabio me préfère Eddy
    Plus personne ne me nique
    Maxime est en Amérique
    Mais ça je l'ai déjà dit
    Je ne sais plus où j'en suis
     
    Je n'ai plus rien à me mettre
    Aucun zizi dans ce nid
    Que je frotte par dépit
    Donnez-moi dix centimètres
    Ou même quinze à me mettre
    Sans quoi j'attrape un fusil
    Et je... Ouf ! voilà Jean-Louis
     

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  • Seule à la maison

    Catégories : Pentasyllabes (5), Quintil

    Quand je me vois nue
    Après l’eau du bain
    Souvent c’est humain
    Je soupire émue
    Promène la main
     
    Quand je me caresse
    Ma lèvre grossit
    Mon ventre bondit
    Mon tétin se dresse
    Je soupire aussi
     
    Quand je me titille
    Le tendre bourgeon
    Seule à la maison
    Je rêve à des quilles
    Des barreaux, des joncs
     
    Quand je me pénètre
    Je ferme l’esprit
    Plonge dans l’oubli
    Retrouve mon être
    Pousse force cris
     
    Quand après l’orage
    Je reviens des morts
    Je lisse mon corps
    Moite et tout en nage
    Je soupire encor
     
     
    Cinq quintils de pentasyllabes... mais je dois dire que j’ai pas fait exprès : ça s’est trouvé comme ça. À propos, savez-vous comment on appelle un poème composé de dix dizains de décasyllabes ?
    Un mille-pattes, bien sûr.

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  • L'âme au bord du cul

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Chanson, Octosyllabes (8)

          Pour Anne Archet
    À chanter entre copines...
     
    (Prologue : lent et méditatif)
    Un soir d'ennui dans ce couvent si respectable
    La pieuse femme ayant la haute main sur tout
    Ôta soudain sa bure et son string à troutrous
    Pour sauter nue au beau milieu de notre table
     
    (Vif et joyeux)
    L'abbesse a voulu qu'on la baise
    J'ai dit Le Seigneur nous verra
    Elle a fait Tant pis, foutez-moi !
    Depuis trop longtemps ça me pèse

    L'abbesse avoua Mes jolies nonnes
    J'ai prié durant quarante ans
    Sans que jamais, ni par devant
    Ni par derrière, on ne m'enconne
    Ni par derrière, on ne m'enconne

          (Refrain : en contrechants SVP)
          Alléluia, Seigneur Jésus !
          Nous avons l'âme au bord du cul

    Il faut ce soir, à quatre pattes
    Me témoigner, mes bonnes sœurs
    L'étendue de votre ferveur
    À coups de langue sur la chatte

    Je veux aussi, c'est nécessaire
    De profonds cierges dans le cul
    Qui me feront jaillir le jus
    Et sortir l'âme à la lumière
    Et sortir l'âme à la lumière

          Alléluia, Seigneur Jésus !
          Nous avons l'âme au bord du cul

    À vous je m'offre en sacrifice
    Ainsi que fit le Fils de Dieu
    Voyez comme il sourit radieux
    Sitôt qu'on cultive le vice

    Puis elle hurla Ah ! mes salopes
    Martyrisez mes doux tétons !
    Je vais passer le mur du con
    Et gicler — que quelqu'une écope !
    Et gicler — que quelqu'une écope !

          Alléluia, Seigneur Jésus !
          Nous avons l'âme au bord du cul

    L'abbesse a voulu qu'on la nique
    C'est naturel, nous lui devons
    Obéissance et dévotion
    Quoique nous manquions de pratique

    L'abbesse a voulu qu'on la baise
    Puisqu'il le faut, jouons le jeu
    Je suis amour, mais disons-le
    C'était pas prévu à la base
    C'était pas prévu à la base

          Alléluia, Seigneur Jésus !
          Nous avons l'âme au bord du cul
          Alléluia, Seigneur Jésus !
          Nous avons l'âme au bord du cul
          Ô gué !
     
     
    Sans Anne, je n’aurais sans doute jamais osé écrire (et encore moins mettre en ligne) le dixième de toutes ces joyeuses cochonneries. Bises à elle.
    https://poesie.sale/
    https://archet.net/
    http://www.poesie-erotique.net/index.php/1518-archet-anne
     

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  • Je sais

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Je te sais sur le bout des doigts
    Tu es ma chose, mon poème
    Que tu me quittes ou que tu m'aimes
    À jamais je te garde en moi
     
    Je sais la noirceur explosive
    La chaleur fauve et les parfums
    De ta crinière où les matins
    Ont laissé des filets de givre
     
    Je sais de tes mains l'abandon
    À mes pressions, à mes caresses
    Et ô leur fébrile allégresse
    À me trousser le cotillon
     
    Je sais l'éclat brûlant, farouche
    Que souvent estompent tes cils
    Tenant tes yeux au bout d'un fil
    À la fin j'harponne ta bouche
     
    Je sais ta bouche aux spasmes lents
    Aux contorsions d'animal ivre
    Je sais combien elle aime vivre
    Sous le joug de baisers violents
     
    Je sais tes seins, ton cul : des orbes
    Tendus de linon satiné
    J'aime à venir ici dîner
    Tandis que le jour se résorbe
     
    Je sais ton ventre et ses soupirs
    Je sais comment tu les réprimes
    En resserrant ta lèvre intime —
    Je sais les faire ressortir
     
    Je sais de tes bruns épidermes
    Les désirs fous et les appels
    Silencieux — Je sais le miel
    Et le flacon qui le renferme
     
    Je sais ton sexe époux du mien
    Ton plaisir toute honte bue
    Je sais les houles qui remuent
    L'océan secret de tes reins
     
    Je sais tes cris, ces cris sublimes
    Qu'à pleine gorge tu produis
    Sortant comme du fond d'un puits
    D'un gouffre oublié, d'un abîme
     
    Je te sais sur le bout des doigts
    Tu es ma chose, mon poème
    Fuyante ou loin ou morte même
    À jamais je te garde en moi
     

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  • Sucre d'orge

    Catégories : Alexandrins (12 pieds)

    Je prenais ton vit dans ma bouche et le buvais
    Tel qu’il se lovait là, au creux de crins louvets
     
    Quand ma langue en douceur te régalait la hampe
    En y vagabondant, moite bête qui rampe
    Toi, tu t’abandonnais, tout frissonnant, les yeux
    Mi-clos, le gosier sec, les doigts dans mes cheveux
     
    Décalottant ton bout, j’y crachais une tonne
    D’incandescente écume, et voici : l’heure sonne
    Où tu deviens un ver tortillant sur le lit
    Ahanant : « Je t’en prie… » et « Mmmm… » et « Oui… oh oui ! »
     
    Et puis lâchant d’un jet ton plaisir dans ma gorge
    Tu étais mon bonbon, mon joli sucre d’orge
    Je prenais ton vit dans ma bouche et le buvais
    Le jour naissait, léger comme un vol de duvet…
     

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  • Bébé lubrique

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Toilette intime, instants divins
    Tes doigts me cherchent des ravins
    M'inventent, me remuent la boue
    Nulle niche n'est plus taboue
    Je ferme les yeux d'abandon
    Pas de doute : tu as le don
    Du geste doux et électrique
    Je suis ton gros bébé lubrique
    Toilette intime, instants divins
    Toi, tu modèles mon destin
     
    Les revoilà, les scélérats
    Creusant, creusant comme des rats !
    Y a-t-il un reste de fromage
    Au fond pour qu'ils aient tant de rage ?
    Toute moite au sein des vapeurs
    Je sens cavalcader mon cœur
    Bébé lubrique, oh ! tu t'agites !
    Quelque chose, on dirait, te quitte
    Toilette intime, instants divins...
    Si on baisait ? J'ai envie, viens !
     

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  • Aftercare

    Catégories : Décasyllabes (10)

    À travers les frissons de l'aftercare
    On voit les meufs s'ouvrir encore un peu
    Avides de se confier aux vieux
    Sadiques qui sans pitié les niquèrent
     
    L'écoute c'est important il vaut mieux
    Tout dire au sortir des moments précaires
    Où l'on s'est retrouvée jambes à l'équerre
    Avec ici et là d'énormes pieux
     
    Et celui qui ravagea la moukère
    À coups de fouet et de gestes odieux
    Jette à présent des sourires mielleux
    De pape en prière ou d'apothicaire
     
    Tant pis pour les apôtres du bon dieu
    Qui à ces mots feront de l'urticaire
    À travers les frissons de l'aftercare
    On voit les meufs s'ouvrir encore un peu

     

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