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  • Rapprivoiser la chance

    Catégories : Octosyllabes (8), Terza rima

    Un mec à moi ! c’est l’hyperbol
    Le bingo pas gagné d’avance
    Un qui me préfère au football

    Ce vieux rêve à présent s’élance
    Bander l’arc tester les ressorts
    Au pieu rapprivoiser la chance

    Un mec à moi entre et ressort
    M’étend la courbe et la déplisse
    La totale au tirage au sort

    Heureuse enfin qui comme hélice
    Trouvant l’essieu se hisse envers
    Et contre tout vers les délices

    Un mec à moi ? fi des revers
    Poisseux nos points se coordonnent
    Jusqu’au sommet des univers

    Il m’aspire haut tel un cyclone
    Moi qui décollais pas du nid
    Coincée dans la section des connes

    Un mec et moi : nous réunis
    On monte en flèche oiseaux frivoles
    Visant ensemble à l’infini
    Au fil du plan d’une hyperbole

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  • À tant le sentiment

    Catégories : Hexasyllabes (6)

    J’ai tant de complaisance,
    Tant d’intime à offrir,
    De tendresse à m’ouvrir
    Qu’on tend à l’excellence...
    Autant que tous ces gens
    En aient pour leur argent.

    Ô tenter l’impossible
    Tempête au sein des corps,
    L’attentat, le record
    Sur de longs cents de cibles !
    Tant pis pour l’ingénu
    Floutant mon ventre nu.

    Mes amours tant vénales
    Viennent par tous les temps,
    Mais un mari m’attend,
    Tant pour le grand finale
    Que pour, impôt déduit,
    Calculer le produit.

    Au temps pour les ivresses :
    Nous vivons gentiment,
    À tant le sentiment
    De se payer mes fesses ;
    On verse son écot
    Droit sur mon abricot.

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  • Tantine Justine, tonton Gaston et moi

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Une fois n’est pas coutume, le poème ci-dessous n’est pas de moi ! L’auteur en est Éric Dejaeger, aphoriste et poète qui court toujours en dépit de ses crimes littéraires innombrables et des multiples enquêtes policières dont il fait l’objet. Récemment, on l’aurait aperçu dans l’Ouest américain...
    Je décline toute responsabilité etc.


    J’ai vu la tige à mon tonton,
    Aussi la touffe à ma tantine,
    Deux avunculaires cochons
    Aimant exhiber chatte et pine.

    Tonton a défoncé mon fion,
    Tantine a léché ma kikine*.
    J’avoue que j’ai eu vraiment bon
    À mes trous de sale gamine.

    Demain nous recommencerons.
    C’est moi qui laperai Justine
    Et puis je sucerai Gaston
    Pour m’abreuver de sa bibine.

    J’adore la bite et le con !
    Je prends par tous les trous, j’opine
    Quelle que soit la position.
    Dix ans et foutrement coquine !

    * kikine ou quiquine (belgicisme) : mot enfantin désignant la vulve.

    © Éric Dejaeger
    http://courttoujours.hautetfort.com/

     

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  • Après tant et tant de saisons

    Catégories : Alexandrins (12 pieds), Octosyllabes (8)

    C’est grand’félicité d’être celle-là qu’use
    Ton membre pour s’éjouir et décharger le feu,
    De me savoir toujours la fille que tu veux
          Pour tes envies jamais intruses.

    Chaque fois que — bonheur ! — ton désir rechoisit,
    De s’y frotter l’âme et le fût jusqu’au supplice,
    Chaque fois, ce con redevenant ton complice,
          Je bois le miel et l’ambroisie.

    Nul ne peut nous disjoindre — ô l’orbe de tes couilles
    M’est plus précieux que la voûte de l’univers !
    Je suis celle qui mouille et gît, le corps ouvert,
          Arrosé, mais jamais ne rouille.

    Prends ! m’écarte le slip ! je n’ai plus ma raison,
    Et mon ventre à ton ventre a sa colle et s’aimante !
    C’est grand’félicité qu’être encor ton amante
          Après tant et tant de saisons.

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  • Immersion totale

    Catégories : Jocelyn Witz

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    « Je faisais juste un saut pour te dire bye bye, ou plutôt adieu, mec. Car je pars définitivement et à jamais dans l’hypernet, loin de vous autres, vermisseaux au front étroit, créatures caduques, et surtout loin de ce réel qui pue. Désormais, je vivrai seul des béatitudes dont tu n’as même pas idée... »

    Difficile de classer cette histoire…

    Une chose est sûre : elle n’est pas érotique.

    (Là, je viens de perdre d’un coup 50 lecteurs. :D)

    Tragi-comédie ?

    Délire SF (avec un clin d’œil à l’immense Philip K. Dick) ?

    Récit d’un crime parfait ? d’une évasion réussie ?

    Râle poético-cybernétique sur le mal de vivre à « l’ère de l’informatique en réseaux et de la fin du monde programmée » ?

    Grand n’importe quoi ?

    Ma foi, vous verrez bien.

    C’est, comme d’hab, en lecture libre ici :

    https://www.atramenta.net/lire/immersion-totale/97752

     

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  • Mon costaud

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Il me nourrit à la cuillère
    Refend mes dessous indécents
    Puis me fait fondre des rivières
    De lait de miel d’amour de sang
    C’est mon costaud à cent pour cent

    Il prend mon corps et le décolle
    Des boues des glus de l’ici-bas
    Il booste en moi sa bonne école
    Pour le vol au plus haut des draps
    C’est mon costaud mon fier-à-bras

    Quand il m’ouvre le monde intime
    Je sais que je vais m’en payer
    Sans que ça me coûte un centime
    Il m’éclate et me fait briller
    Mon mufle à l’œil ensoleillé

    Bien sûr près de sa jolie gueule
    Et ses muscles sur la photo
    Forcément je suis pas la seule
    À me coucher nue aussitôt...
    C’est quand même un peu mon costaud

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  • Ariadne aux printemps délaissés

    Catégories : Décasyllabes (10), Hexasyllabes (6)

    Sur ton thyrse s’enroule efflorescence
          Mon tendre ventre ému
    Volutes veloutées à contre-sens
    Cuisses de pêche au charnu qui s’avance

    Mords à ce fruit déchirant le feuillage
          Et froisse entre tes doigts
    Mes printemps délaissés qui n’envisagent
    Qu’avaler dru ton vin blanc de mouillage

    Comme le sable accroît notre plaisir
          Comme ton cœur divin
    Brûle d’amour et m’ouvre à fleur de cuir
    Sur ton thyrse profond je vais jouir

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  • Au sein de ma chambre

    Catégories : Octosyllabes (8)

          Écrit avec Audrey Deroze

    Au sein de ma chambre d’amante
    On garde peu son quant-à-soi
    M’écartant les voiles les soies
    Des bouts tabous de peau s’aimantent
    Et nul d’entre eux ne me déçoit

    Au sein de ma chambre inconnue
    Tendue par sa simple présence
    De damas lourd et de luisance
    Je me sens reine quoique nue
    Dans des drapés d’insouciance

    Au sein de ma chambre à miroirs
    On glisse ensemble sous les draps
    Le temps d’un lent kamasutra
    Pour se reraconter l’histoire
    Quant à la peine elle attendra

    Au sein de ma chambre trop vaste
    Je sens les flux de nos haleines
    Errer dans la capsule pleine
    De buée de stupre et de faste
    Végétal poudré de pollen

    Au sein de ma chambre sucrée
    Chacun se sert et sans manière
    Puise épuise la bonbonnière
    De mes appétits indiscrets
    Tant pis pour ceux qui s’éloignèrent

    Au sein de ma chambre boisée
    Au long de suaves neuvaines
    Battant une chamade vaine
    Les cœurs s’étaient apprivoisés
    Un même sang gorgeait nos veines

    Au sein de ma chambre on se donne
    Nuit après nuit l’ivre illusion
    D’encor toucher à la fusion
    D’encor vivre et peser des tonnes
    Au creuset des vraies effusions

    Au sein de ma chambre secrète
    Ô mes dix doigts trouvez le pli
    Invoquons je vous en supplie
    Celui que mon ventre regrette
    Et qui m’a jetée dans l’oubli

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  • Si c’est vice…

    Catégories : Octosyllabes (8), Quadrisyllabes (4)

          Venez mes belles
    Avec vos longs flancs de velours
    Sur le tapis je vous appelle
    Afin que nous fassions l’amour

          Jolies félines
    Bêtes à pelisse angora
    Que vos doux museaux me câlinent
    Si c’est vice qui le saura ?

          Venez mes chattes
    Satisfaire qui vous nourrit
    Me caresser à quatre pattes
    Cette nuit pas d’autre souris

          À crocs de fauves
    Mordillez-moi cuisses et seins
    Pas de danger que je me sauve
    Ce soir je suis votre festin

          Venez minettes
    D’un bout de langue ô si râpeux
    Me nettoyer telle une assiette
    Lécher mes laits tant qu’il se peut

          Ah ! sauvageonnes
    Comme vous m’envoyez au ciel
    Sous vos chatteries je ronronne
    En versant des torrents de miel

          Venez pupilles
    Filles de mon orphelinat
    Que cette nuit nos replis brillent
    Si c’est vice… eh bien tant pis, na !

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  • La blondeur des bananes

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Sous sa fourrure elle a fourré
    Tant des saveurs de la savane :
    L’herbe chaude où le ciel courait,
    Le feu, la blondeur des bananes,
    Le miel sauvage et la bardane...
    Comment ne pas s’enamourer ?

    Sous son poil aux mille échancrures
    Se cache aussi l’air de la nuit,
    Percé de cris qui me procurent
    Des frissons sous l’astre qui luit,
    Quand l’âme et le sommeil me fuient...
    Ne lit-elle pas les augures ?

    Sous sa tignasse, elle, au matin,
    M’entraîne aux butins, aux cueillettes,
    Puis nous tuons un marcassin
    Avant d’aller faire trempette
    Au fleuve où nos deux corps se jettent...
    Comment ne pas mater ses seins ?

    Sous sa toison d’ambre et de tiques,
    Ma Vénus conserve serré
    Sa chair velue, ronde et magique :
    Pour ceux qui veulent la fourrer...
    Comment ne pas désespérer
    Des amours paléolithiques ?

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