J’aime
comme tu pries dans le sillage
de mes génuflexions
quand tu t’enfonces en moi jusqu’à la coulpe
tel un gangster en plein braquage
J’aime
comme tu te caresses
aux frissonnants revers de ma bouche
dressé dans la blanche épaisseur
des salives
J’aime
comme tu tords mes cheveux dans l’écorchure du matin
hissant le ciel plus haut
creusant l’infini jusqu’à t’atteindre en personne
à travers ma gorge révulsée d’amour
J’aime
comme tu rêves
à quoi
à l’angle idéal pour déployer tes racines
à la toile vierge où tu juteras tes couleurs
à mon animalité sans faille
aux boules de verre de nos regards qui se dégomment
sur un bleu tapis de soupirs
J’aime
comme tu nais
comme tu renais
comme tu n’es plus certain d’être
comme tu baises le temps et l’espace
le souffle mort
fesses tendues comme pour emprisonner l’instant de ton désir
J’aime
comme tu grommelles un flot d’ordure
puis gifles pour que mes joues
ma langue
le palais entier se referme se rencogne s’effondre tout autour
dessus
dedans
implosion
là
maintenant !
J’aime
comme tu défigures le cri même
en ruissellements silencieux
sanglots saccadés que tu verses à deux
à moi
à jeun toujours sous le tir nourrie
qui à la fin t’ouvre ma chair obscène et rouge
écartant les lèvres pour te montrer
l’encore là
l’encore à toi toute
jouissance écumée
méduses échouées sur la plage
entre viande et coquillages de nacre
entre crachat humeur vitrée dégoût verticalité sans limite
de nos rapports
barbouillé de sueur qui tremble
J’aime
comme tu te penches alors pour m’embrasser…
Sous le tir nourrie
Catégories : Vers libres
Commentaires
Bonjour Bella,
J'aime... cette belle déclaration, au style inimitable.
Venir lire chaque jour le fruit de ton imagination m'a manqué...
Je vois que ta source orgasmique ne s'est pas tarie..
Coucou, François !!
Je continue à gicler du vers ! :D