Qu’il soit pape ou bien militaire,
Chômeur, ouvrier, président,
Tout homme fait — pourquoi le taire ? —
M’aura rien qu’en me regardant.
Qu’il ajoute trois mots ardents,
Et aussitôt mes dessous jonchent
Le sol non pas par accident :
Vivat à celui qui me tronche !
Nul n’a besoin pour me séduire
De faire du rentre-dedans :
Je me livre au premier sourire
Affichant ses friandes dents.
Plutôt qu’un poète emmerdant,
Un soupirant qui fait la tronche,
J’aime mieux le taiseux bandant :
Vivat à celui qui me tronche !
La beauté est chose fugace ;
La vie, un jeu perdant-perdant.
Si, comme moi, ça vous agace,
Foutons-nous, soyons décadents !
Vivons de stupre, allons vidant
Vos couillons de leur fameux punch,
Et merde aux dieux de l’Occident !
Vivat à celui qui me tronche !
D’entre les instruments d’Adam,
Je révère ce vit qui bronche
Et se cabre et me fout dedans :
Vivat à celui qui me tronche !
Ballade de la joyeuse tronchée
Catégories : Ballade, Chanson, Octosyllabes (8)
Commentaires
On ne peut s'empêcher de sourire à la lecture de ce poème qui est un hymne au plaisir.
C'est joli écrit, efficace dans les mots... et très coquin?
Bizarre, il ne donne pas envie de tirer la tronche :)
Je réfléchissais au verbe "troncher" et je me suis aperçue qu'il y avait très peu de rimes en "onche". Du coup, je crois que je les ai toutes utilisées.