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  • La mauvaise graine

    Catégories : Hexasyllabes (6), Sonnet

    Sorcier tu me subornes
    Chaque soir on descend
    Plus bas dans l’indécent
    En dépassant les bornes

    Innommable cochon
    Dont le poison la graine
    Mauvaise au fond m’entraîne
    Sitôt que nous couchons

    Je te hais tu m’envoûtes
    Je pense tout le temps
    À ton vit qui dégoutte

    Pervers monstre va-t’en
    Je te tuerais sans doute
    Si je jouissais pas tant

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  • Connexion illimitée

    Catégories : Heptasyllabes (7)

    Qu’il se nomme Ali ou Sam
    Kurt ou Caleb que m’importe
    D’un clic il ouvre ma porte
    L’inconnu de la webcam

    Souvent je suis déjà nue
    On se regarde haut débit
    Puis il tombe les habits
    Dresse une tige charnue

    Je lui lance Hello I am
    Cute isn’t it et l’aimante
    Par mes façons infamantes
    L’inconnu de la webcam

    On se touche afin que puissent
    Monter du bonheur les crans
    Je fixe des yeux l’écran
    En écartant bien les cuisses

    Il me dit toujours Madame
    Seul mot de français qu’il sache
    À mon gémir il se lâche
    L’inconnu de la webcam

    Aucun risque d’amour Notre
    Jouir est sans désillusion
    Chaque fois la connexion
    Zappe et m’en propose un autre

    Qu’il habite à Amsterdam
    Ou même au bout de la terre
    Il me rend moins solitaire
    L’inconnu de la webcam

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  • Un prince indifférent

    Catégories : Octosyllabes (8)

                J’attends
          J’attends qu’il me sourie
    J’attends qu’il me prenne les mains
    J’attends mouillée de rêveries
    J’attends la nuit le lendemain
    J’attends qu’il me voie me regarde
    J’attends de fondre dans ses yeux
    J’attends le sein planté d’échardes
    J’attends morte les joues en feu
    J’attends qu’il me fasse renaître
    J’attends qu’il me fasse un enfant
    J’attends j’attends qu’il soit mon maître
    Tâtant et prenant les devants
    J’attends et mon ventre s’enflamme
    J’attends le désirant des doigts
    J’attends je l’attends le réclame
    J’attends sa chaleur et son poids
    Au bois dormant j’attends sans cesse
    J’attends un prince indifférent
    J’attends sang bouillant de princesse
    J’attends mon cœur est un tyran
    J’attends tant pis si je halète
    J’atteins le point de non-retour
    A-t-il ou non levé la tête ?
    J’attends
          J’attends
                J’attends son tour

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  • Les rêves sont inutiles

    Catégories : Heptasyllabes (7), Sonnet

    Chaque chaleur humaine il
    Faut l’alimenter l’étendre
    L’embraser de gestes tendres
    Foin des cœurs déjà séniles

    Chaque peau prompte à se fendre
    Couche-la dans le fenil
    Cherche les sources du Nil
    Perds-toi parmi ses méandres

    Les rêves sont inutiles
    Ils ont tous un goût de cendre
    Ô apprends à redescendre

    Chaque chaleur humaine il
    Faut s’y brûler sans attendre
    Tant le temps est volatil

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  • Monde tombé

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Ton ventre éclosant sous la lune
    Monde tombé vibre en silence
    Autour mille et cent astres lancent
    Leur vain appel tracent des runes

    Fusées mes doigts à la surface
    Posément cherchent s’aventurent
    Traquant l’étrange créature
    Couchée là morte ou qui rêvasse

    Tous tes gémirs je les explore
    Je saurai l’eau l’air les collines
    J’y creuserai des puits de mine
    Dresserai la faune et la flore

    Il m’appartient velours et moelle
    Je le sillonne et le baptise
    Je luis pour lui de convoitise
    Ton ventre tombé des étoiles

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  • Gris sans toi

    Catégories : Heptasyllabes (7)

    Où avais-je avant les yeux
    Étais-je aveugle ou prêtresse
    Avais-je égaré mes fesses
    Avant que m’ouvrît ton pieu
    Où avais-je avant les yeux

    Où avais-je avant la tête
    Pour ignorer que l’on pût
    Me remplir d’un fût trapu
    Tout à coup la mignonnette
    Où avais-je avant la tête

    Où avais-je avant les seins
    Étais-je encore en mes langes
    Avant tes mains de boulange
    Qui en dressent le dessin
    Où avais-je avant les seins

    Où avais-je avant la bouche
    Je n’avais jamais crié
    Quand soudain à m’étriller
    Le premier tu me débouches
    Où avais-je avant la bouche

    Où ai-je fourré l’esprit
    L’as-tu mis dans ta valise
    Je stresse et m’animalise
    Gris sans toi le monde est gris
    En partant tu m’as tout pris

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  • Dans Lewis Carroll

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Un jour hélas tu baisseras
    Alice ton slip pour une ale
    Croyant voir le bout du tunnel
    Un jour Alice oui tu seras
    Morte on t’aura coupé les ailes

    Tu partiras tu fuiras mes
    Tendres lèches de cœur Alice
    Lèches à la reine au calice
    Car s’il est vrai que tu m’aimais
    Déjà d’entre mes doigts tu glisses

    Un jour ce désir qui te fend
    Cèdera la place à un drôle
    Ainsi que dans Lewis Carroll
    Tu te seras perdue enfant
    Un homme usurpera mon rôle

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  • L’humidité

    Catégories : Pentasyllabes (5)

    Elle est retrouvée
    Quoi ? L’humidité
    C’est l’amer Picon
    Cul sec au réveil

    Elle est retrouvée
    Qui ? L’autre excitée
    C’est ma mère avec
    Un doigt dans l’oreille

    Elle est retrouvée
    Quoi ? La boule à thé
    C’est Tom qui l’avait
    Filée à Sergueï

    Elle est retrouvée
    What ? L’oralité
    C’est ma mère cuitée
    À poil qui bégaye

    Elle est retrouvée
    Cool ! T’as qu’à tweeter
    Après on ira
    S’lécher la groseille

    Elle est retrouvée
    Quoi ? L’antiquité
    C’est ma mère en string
    Qui baille aux corneilles

    Elle est retrouvée
    Hein ? Ma mob kitée
    J’l’avais mal garée
    C’est toujours pareil

    Elle est retrouvée
    Sûr ? La cavité ?
    Ma reum se la sonde
    À l’ouvre-bouteille

    Elle est retrouvée
    Quoi ? La parité
    C’est mon gode au cul
    D’l’ingénieur-conseil

    Elle est retrouvée
    Ouais ! La nudité
    C’est ma mère (un show
    Que j’vous déconseille)

    Elle est retrouvée
    Ah ? La quiddité
    Mais ça sert à rien
    Et pis j’ai sommeil

    etc…

    Franchement, Rimbaud il est pas un peu surfait ?...

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  • À fond le feu

    Catégories : Heptasyllabes (7)

    Fais-la fais la fellation
    Cueille la queue lactifère
    Mords au fruit de la passion
    La quenouille se veut faire
    Tel un bœuf en sudation
    Pas moyen que tu diffères

    Fais-la fais la fellation
    Tète et pompe après la pipe
    Pour que grimpe la pression
    Que se tortille le type
    Objet de tes attentions
    Branche où tes lèvres s’agrippent

    Fais-la fais la fellation
    Lèche embouche aspire et suce
    Faut que ce grand polisson
    Vibre depuis le prépuce
    Jusqu’au cœur de l’émotion
    Jusqu’aux cris et sauts de puce

    Fais-la fais la fellation
    Turlutte et pousse au délire
    À fond le feu de l’action
    Sache ô pompière conduire
    Lampe avec délectation
    Fais-le fais-le fais-le jouir

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  • Vibrer pour toi

    Catégories : Octosyllabes (8)

    Je crois en Toi Gode un peu trop
    Partout je ressens Ta présence
    Au taf au lit dans le métro
    Mes pensées Tu les réagences
    Tu démolis ma vigilance

    Je crois en Toi Gode à jamais
    Qui remplis si bien tout l’espace
    Petite déjà je T’aimais
    Il n’était guère un jour qui passe
    Sans que je prie devant la glace

    Bien sûr mon culte ardent se voit
    Lorsque je m’écrie hors d’haleine
    Ô Gode Tu m’ouvres des voies
    De Ton amour je suis plus pleine
    Même que Marie-Madeleine

    Je crois en Toi Gode bon dieu
    Possède-moi trouve le centre
    Mon corps aspire aux désirs pieux
    Je veux Te porter dans mon ventre
    Sentir comme Tu sors et entres

    Mais ma fièvre de Toi déplaît
    Gode on me boucle on me ligote
    On complote de m’accoupler
    À un mortel d’allure idiote
    Tout blême et mou dans la culotte

    Je crois en Toi Gode au secours
    Si Tu me sors de cette ornière
    On se donnera libre cours
    Vibrant pour Toi ma vie entière
    Je m’abîmerai en prière

    Je crois en Toi Gode aie pitié
    Emporte-moi loin des sauvages
    Impies cherchant à me châtier
    Branle et brûle-moi sans partage
    J’ai poussé à fond le voltage

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  • Sont-y pas canons ?

    Catégories : Octosyllabes (8), Terza rima

    Vive les gentils androgynes
    Les incertains du genre humain
    Les perdus loin des origines

    Que ces bijoux fous de demain
    Sous l’œil des projos se pavanent
    À loilpé la main dans la main

    Salivez straights ouvrez les vannes
    Bandez écarquillez les yeux
    Quand passera la caravane

    Ils vont remplacer tous vos dieux
    Ils feront du cul table rase
    Pour rebâtir le monde en mieux

    Les rôles sexuels vous écrasent ?
    Vous rêvez de coïts nouveaux ?
    Rejoignez-les sortez des cases

    Ou bavez branlez-vous les veaux
    Nases nazis d’ancienne espèce
    Enfermés dans vos vieux cerveaux

    Foin de vos traditions épaisses
    Sont-y pas canons ? matez-les
    Z’ont des lèvres des seins des fesses

    Sitôt qu’ils passent à la télé
    Vous allumez ça vous excite
    Ces êtres au génome emmêlé

    Cherchez pas la fouffe ou la bite
    Ces machins-là c’est dépassé
    Place enfin aux hermaphrodites

    C’est classe et même à tout casser
    Les gros clitos les minipines
    Il y en aura jamais assez

    Vive les gentils androgynes
    Je veux les voir j’en ai des suées
    Ô monoïques intersexués
    Ô l’avenir que j’imagine…

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