Ta fente est là, comme une porte
Qui barrerait mes avenirs
Il faut que j'entre, que je sorte
Et que j'entre à n'en plus finir
Par cette fente ou cette porte
Ô toi, tu pousses des soupirs
Fuligineux sur mon passage
Pareil aux ombres sur le cuir
Je m'enfuis, tu me dévisages
En poussant de profonds soupirs
Nos cœurs maintenant hors d'usage
Battent l'un de l'autre un écho
Vaines clameurs d'enfants peu sages
Qui ont défait tel un tricot
Leurs frêles cœurs trop hors d'usage
Puis — fou ! — je deviens bourricot
Qui te bourrique les arrières
Qui te foule aux pieds l'abricot
Ferais-tu un peu moins la fière ?
Crains-tu le fou, le bourricot ?
Voici que soudain, la première
Tu te cabres et t'en vas hennir
Giclant des perles de lumière
Et le monde est prêt de mourir
Quand je te suis, toi, la première
Chaque fois revient le désir
Et toutes nos chairs nous exhortent
Chaque fois pour redécouvrir
Ta fente, là, comme une porte
Que je ne peux jamais franchir