À Marceline
Je suis la prière je passe
La main et m’en remets à toi
Seule suspendue dans l’espace
À la merci des autres doigts
Effleurant mes mammes si rondes
Glanant mes baves en tous lieux
Qui pleuvent pleuvent sur le monde
Ange planant parmi les dieux
Tout encordée je me redresse
L’âme mieux que ce corps rétif
Dont le chant n’est que pure ivresse
Coulant des flancs du primitif
Si je m’envole avant l’aurore
Et que ta main vient me punir
Je sais que je louerai encore
Ces cris longtemps à l’avenir
Car les gestes dont tu me prives
Car le feu des regards moqueurs
Clouant mes ailes là captives
Pour qu’enfin tu m’aimes vainqueur
Ne bannissent guère à la frange
La faim de te sentir en moi
La faim s’enfle oh oui je te mange
Des yeux du sexe en tapinois
Laissez passer je suis l’ardente
Requête à qui mua mon sort
Brûla mon cœur m’ouvrit la fente
Et démonta tous mes ressorts
Je suis la prière et les larmes
Un shibari en suspension
La désirance nue sans armes
Mûr est le fruit de ma passion
La désirance
Catégories : Octosyllabes (8)
Commentaires
oh qu'il est beau ce texte , j'adore
Merci beaucoup, Gitane. :D