Nues toutes deux comme le démon
Se suçotant l'une l'autre heureuses
Elles remplissent leurs heures creuses
De lents soupirs et de petits noms
Nues toutes deux elles se proclament
Dans la moiteur muette de leur peau
Dans le fiévreux de leur souffle chaud
Les plus libres de toutes les femmes
Nues toutes deux elles ont maris
Amants enfants mais quelle importance
Plus rien ne compte que le silence
Et le soyeux des draps de ce lit
Nues toutes deux elles se pénètrent
Obscurément de l'amour mutuel
Rythmant leur doux boléro sensuel
Nues toutes deux comme au jour de naître