Lorsque Pépé tout amoché s'en revint de la guerre
Je fus si gentille avec lui qu'un beau matin il me montra
Le cadeau que lui avaient fait les gens du Ministère
Il le cachait dans sa culotte et quand je l'ai touché du doigt
Il faisait Dzoing ! quand il bandait
Vrrr ! quand il foutait
Plouf ! quand il giclait
Dieu sait comment ça s'appelait
Mais on n'arrête pas le progrès
Tout étonnée la première fois que je l'ai tripoté
J'ai remarqué juste en dessous deux couillons taille éléphanteau
Chromés et débordants de foutre, qui gaiement ballottaient
Bien astiqué le bel engin se mettait en marche aussitôt
Il faisait Dzoing ! quand il bandait
Vrrr ! quand il foutait
Plouf ! quand il giclait
J'en ai reçu dans les trous d'nez
Mais qu'est-ce qu'on a rigolé
Pépé me dit Ferme tes p'tits yeux on va jouer à cache-cache
Si tu découvres où j'l'ai fourré, je t'achèterai du gruyère
Je gagnai sans difficulté, car soudain à l'arrache
Ce gros machin je le sentis m'entrer tout droit dans le derrière
Il faisait Dzoing ! quand il bandait
Vrrr ! quand il foutait
Plouf ! quand il giclait
Ça valait le manche à balai
Et on remit ça sans délai
Les années ont passé trop vite mais justement ce soir
Dans le grenier j'ai retrouvé le vit d'acier de mon grand-père
J'ai appelé mes filles et leur ai dit Vous allez voir !
Il était vieux et tout rouillé mais quand je l'ai posé par terre
Il faisait Dzoing ! quand il bandait
Vrrr ! quand il foutait
Plouf ! quand il giclait
On l'a tell'ment bien astiqué
Qu'il brille à nouveau comme jamais
D'après "Le jouet extraordinaire" (Claude François)
Commentaires
Je me marre comme un rascal avec ce gode en ferraille que n'aurait pas renié Boris Vian.
C'est pas bien de se moquer des anciens combattants.
Des fois j'ai honte...