Petit matin de Babylone
Poussière aigre dans les cheveux
Et une autre putain s’étonne
De ce que le monde est plus vieux
Coucher de lune à Babylone
Le soleil déchire la nuit
Çà et là des appels résonnent
Comme échappés du fond d’un puits
Lasse est l’enfant sa peau frissonne
Ses yeux errent dans le miroir
Y cherchent-ils cette Madone
Qu’ils crurent parfois entrevoir
Lui disant va va et te donne
Aux pauvres privés de baiser
Ils t’aimeront tu seras bonne
Toi seule peux les apaiser
Reine des nuits de Babylone
Elle s’endort contre ses mains
Blottie auprès du téléphone
Qui la relie au genre humain
Songeant qu’on ne connaît personne
Tant qu’on n’a pas le cœur calleux
Et ses lèvres sourient dans le
Petit matin de Babylone
Le cœur calleux
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