À vous je ne puis le taire
Son œil me remue les sangs
Ses doigts m’écartent puissants
Qu’il parle et soudain mystère !
Je m’incline en m’abaissant
Faudrait-il que l’on se mente ?
Je me fais fente pour lui
Béante comme un étui
Plus nue qu’une vieille amante
Plus profonde que la nuit
À quoi bon jouer les prudes ?
De cet homme inconnu j’ai
Tout subi tout engorgé
Jusqu’à la lie son vit rude
Et les jus qu’il déchargeait
La question n’est pas de taille
De beauté ou Dieu sait quoi
Mais d’un bonheur adéquat
Colmatant toutes mes failles
Ne demandez pas pourquoi
Pour ne pas paraître fausse
Je vous dois cet autre aveu
Que j’ai joui les joues en feu
Quand m’appelant pute et grosse
Il tira sur mes cheveux
Point n’est besoin qu’on se leurre
Vous resterez mon époux
Mais s’il me veut voyez-vous
Je cours et je vais sur l’heure
Me jeter à ses genoux
Ne demandez pas pourquoi
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