Je vends ma bouche aux fols en chair
Qui la prendront pour exutoire,
Y vidant de leurs génitoires
Ce trop-plein de vie qui m’est cher :
Dix gouttes de bonheur casher.
Sur mes seins nus, qu’on renchérisse !
À qui sur moi lève la main,
Je livre ces cousins germains
D’où sourdent des soupirs complices
Dès que doigts d’hommes les pétrissent.
Je vends ma chatte au plus enflant,
À celui qui la mieux remblaie,
À qui cautérise la plaie
D’un fer nécessaire et brûlant
Forçant sa voie entre mes flancs.
Mon cul se cède à la criée
À des donneurs d’ordre juteux
M’investissant bien le péteux,
Car moins me chaut d’être priée
Que prise en main puis étrillée.
Poussez plus haut ! Faites monter
L’offre au-delà du raisonnable !
Emportez l’enchère et le râble !
Ce paradis pour effrontés,
Je le destine aux mieux montés.
Plus haut ! Plus fort ! Plus goulûment !
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