Écriras-tu l'eau que je mouille
Pour toi et dont tu te nourris
Lorsque tendres tes doigts me fouillent
Et nos visages se sourient
Diras-tu la rose crevasse
De ma terre aux mille vallons
Abîme où souvent tu rêvasses
Forge où ton amour se fait long
Chanteras-tu ô mon poète
L'air qui s'agite au creux de moi
Les souffles brefs que je halète
Trahissant mes moindres émois
N'oublie pas ce feu qui déchire
Ma chair ainsi que du papier
Par qui je fonds telle une cire
Pour épouser ton corps entier
Eau terre air feu pleins que nous sommes
Du désir de tous les amants
Sans fin nous célébrons les hommes
Et l'union des quatre éléments