Ma salive, je te la prête
Tu me la rendras cette nuit
Sous quelque forme que tu souhaites
Par quelque source ou quelque puits
Du bord de moi, pauvre gargouille
J'ai le vertige du péché
De laides pensées qui m'embrouillent
Des choses qu'il me faut cracher
Car je suis maîtresse des fleuves
Aux désirances d'océan —
Qui devient soif, moi je l'abreuve
Pour peu qu'il s'ouvre à moi béant
De l'erg aride où tu t'enferres
Mille geysers dégorgeront
Fini le silence des pierres
Fini le cœur qui tourne en rond
Bel ogre, espère la tempête !
Le plafond de ton antre fuit
Ma salive, je te la prête
Tu me la rendras cette nuit
Commentaires
Des vers qui attisent la soif. Hum ! j'adore. Boire à la source féconde, on n'en est jamais altéré, on en redemande jusqu'à l'ivresse, l'ivresse n'étant pas une fin, mais le désir de plonger, de s'abreuver toujours plus.
Et ça tombe bien, car c'est le genre de source qui ne tarit jamais :D
C'est le 100ème poème, à propos. Ça méritait bien une tournée générale.
Yè ! Buvons à votre talent et au plaisir de vous lire !
Merci de me lire :)