Mustélidés obscènes (07/05/2023)

Dans mon petit manchon fourré
La bête est venue se fourrer
Un animal ô fort méchant
S’il ne ressort pas j’en mourrai

Je l’avais trouvé attachant
Tendre et molasse et pleurnichant
Puis il enfle comme une oronge
Et me transperce sur-le-champ

À présent je sens qu’il s’allonge
À l’intérieur et qu’il me ronge
À crocs aigus et affairés
Froissant mes chairs en tulle éponge

Belette ? Hermine ? Je ne sais
Peut-être même est-ce un furet
Vison, martre ou bien zibeline
Hélas ! Que l’ai-je cajolé !

Il s’est planté comme une épine
Dans ma chantepleure si fine
L’abominable carnassier
Ô dieux ! comme il me turlupine !

Cessez donc ! Si vous me blessiez
Avec votre museau d’acier ?…
Il s’en moque et m’anéantit
Fourgonnant quoi que vous fassiez

Jamais mon puits n’a consenti
À rien d’autre qu’être senti
Humé, flairé en toute estime
Ah ! Oh ! Tiens… le voilà parti

Ayant pris sans verser centime
Tout ce qu’il est en moi d’intime
Me laissant le corps désolé
Si creux qu’on dirait un abîme

Bah ! j’irai tôt me consoler
Auprès d’un gentil con seulet…

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