Jusqu’à la lie Alice (05/05/2023)

Porte du pays des merveilles
Un chaud lapin à mon réveil
Me la perça d’un coup d’oreille

Je chus le cœur mal assuré
Dans ce terrier inrécuré
Où furetait plus d’un furet

Bois-nous ! me susurraient les fioles
Tu connaîtras la gaudriole
Et que les lys te patafiolent

Des licornes, des chevaliers
Enfilaient pour moi, fous à lier
D’encor plus déments chapeliers

Vautrée au bout d’une amanite
Une chenille, ver stylite
Crachait des fumées illicites

À toute heure on prenait le thé
Et l’on parlait sexualité
En grand ou petit comité

Oh ! j’avais pris goût à la tarte
Et refusais que l’on m’écarte
Des jeux de mains, des jeux de cartes

Au croquet ma vertu tomba
Ce fut un drôle de sabbat
Dans le haut de mes pays bas

Ma chatte avait le premier rôle
Semblant même douée de parole
Et pour tout dire un peu frivole

Puis en traversant le miroir
Je découvris l’autre tiroir
Étroit et long, secret et noir

Un Jabberwock à l’œil sévère
Jailli de quelque touffe amère
M’enfournicula par derrière

La reine assoiffée de mon sang
Brandissait un sceptre pressant
Je n’y coupai qu’en grandissant

Tweedledee vida sa quenelle
Et Tweedledum sous la tonnelle
Me fit grimper à son échelle

Charles votre échiquier curieux
Où l’on bourrique à qui mieux mieux
Répondait-il à un vœu pieux ?

Où sont mes robes d’enfant sage ?
Chaque pas qu’ici j’envisage
Me mène à de nouveaux baisages

Lapin blanc mon ami reviens
Ô reprends-moi si tu veux bien
Et me ramènes aux jours anciens !


(Retrouvez Alice dans ma petite histoire outrageusement
pornographique « Échec au roi »...)

 

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