Echec à la carogne (08/06/2022)

Lorsque j'avais quinze ans pour moi la grande affaire
Etait que l'on me foute avant que soit foutu
Cet appétissant petit lot de bonne chère
Qui gésirait bientôt froid et tout décousu
Sous quelques fausses fleurs au fond d'un cimetière

O pathétique enfant au regard brisé net
Par l'horizon bouché je courais à la bouche
Et au nœud des garçons le soir de cinq à sept
Mangez-moi buvez-moi je me vautre et je couche
Et me faites monter droit au ciel comme un jet

Pour goûter au plus fort chacun de mes vertiges
Je m'inventais des jeux des défis insensés
Dévorer seule deux ou trois ou quatre tiges
Pour moi seule les voir se tendre et puis danser
Avant que soient perdus tous ces trésors vous dis-je

Valsait le soutien-gorge et jaillissaient mes seins
Sur les glands déjà durs coulissaient les prépuces
Mon con prenait le chaud gémissant à dessein
Je feignais la catin pour être baisée plus
Et bourdonnait de mes amants le fol essaim

La carogne bien sûr se foutait de ma gueule
Au bout elle m'attend comme elle attend chacun
Pour nous réduire en poudre avec ses dents de meule
Mais je garde bon pied et le clin d'œil coquin
Qui me fait aux rideaux ne grimper jamais seule

Un poème qui tombe à pic, puisque cette chienne putride, figurez-vous, est la vedette de ma nouvelle « La Mort s'en va-t'en guerre », qui figure au sommaire du tout dernier numéro de Fantasy Art & Studies, paru ces jours-ci. Il s'agit d'une version drolatique du célèbre conte « La Mort marraine » (ou « La Mort comme parrain », selon les versions).
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